Comment les enfants construisent-ils leur identité raciale ? À partir d’une enquête inédite sur les enfants issus de couples dits « mixtes », Solène Brun explore les processus de racialisation au sein des structures familiales.
Aux services publics impropres à répondre aux défis démocratiques actuels par leur dimension verticale, Thomas Perroud oppose, dans une perspective juridique ouverte aux sciences sociales, le potentiel critique des communs.
L’école est obligatoire et elle est pleinement justifiée à l’être. L’autorité éducative n’est nullement une atteinte à la liberté, si elle s’attache à développer les capacités, plurielles, des élèves.
Dans un essai stimulant et informé, Sandra Hoibian réfute la thèse d’une fragmentation de la société française et propose une réflexion pour mesurer une notion floue, la cohésion sociale.
International et industrialisé, le marché de la fripe ne constitue pas une réelle alternative à la fast-fashion, mais entretient, poursuit et reproduit aux niveaux économique, social et symbolique, ce qui se joue déjà sur le marché du vêtement neuf.
Une longue enquête de cinq années nous apprend comment vieillissent et résistent encore les plus militants des ouvriers de Sochaux, une fois retraités.
Comment fabrique-t-on de la sociologie aujourd’hui ? À partir de leurs trajectoires croisées, trois sociologues reviennent sur leurs conditions de travail et la manière dont elles affectent leur production scientifique.
Mobilisant les ressources de l’ethnocomptabilité, G. Pruvost mène une enquête stimulante sur le mode de vie “alternatif” en milieu rural.
À partir d’une enquête socio-historique sur la construction d’observatoires astronomiques sur l’île d’Hawai‘i, Pascal Marichalar montre que les politiques scientifiques ne peuvent plus être détachées de leurs impacts écologiques et sociaux.
À partir du cas de l’attestation dérogatoire de déplacement rendue obligatoire pendant le confinement, deux sociologues explorent les logiques sociales et institutionnelles de l’obéissance et de la soumission aux pouvoirs publics, au delà des contraintes médicales et prophylactiques.
En dépit de l’égalité affichée devant le service public, la sélection des patients est au cœur des politiques publiques sanitaires. Or, en omettant certains de ses mécanismes, leurs agents contribuent fortement aux inégalités sociales de santé, comme le montre Maud Gelly dans un ouvrage éclairant.
Les séries distribuées par les plateformes numériques constituent un loisir-phare du quotidien actuel. En analysant le mode de consommation qui s’y articule, il est possible de rendre compte du rapport que ces consommateurs entretiennent avec le temps, le récit et la décision.
Pendant que les appels à la sobriété et à l’adoption de modes de vie plus respectueux de la nature se multiplient, cet ouvrage propose une approche originale : comprendre les pratiques de renoncement volontaire comme une expérience spirituelle, à partir du concept d’ascèse.
Tiraillées entre le projet d’émancipation politique et les impératifs imposés par l’économie de marché, les Sociétés coopératives et participatives (Scop) peinent à définir l’intérêt collectif et la démocratie d’entreprise.
Sacralisée depuis les deux Guerres mondiales, prépondérante dans la mémoire historique, la victime est devenue la nouvelle figure du héros, formant ainsi une exemplarité nouvelle et controversée.
Dévoilant des alternatives de vie jusqu’alors maintenues dans l’ombre, Constance Rimlinger montre que les utopies écoféministes sont une réalité et qu’elles répondent à une quête d’émancipation du capitalisme et du patriarcat.
« Qui, aujourd’hui, prolonge la vie des objets ? » L’enquête sociologique de Julie Madon sur les « longéviteurs » montre la diversité des profils, des motivations, mais aussi des pratiques concrètes de durabilité et des controverses qu’elles suscitent.
Selon B. Lahire, la sociologie contemporaine a besoin de dégager les lois générales qui gouvernent la vie humaine. Il s’y emploie notamment en comparant l’humain aux autres espèces vivantes, par-delà les clivages habituels entre sciences sociales et sciences naturelles.
Un journaliste fait semblant de croire à l’innocence d’un assassin pour gagner sa confiance et publier son enquête. S’estimant trahi, l’assassin poursuit le journaliste en justice. Qu’est-ce que cela nous dit de l’enquête en sciences sociales ?
La laïcité scolaire a changé de nature : conçue comme un principe permettant de régler les rapports entre les Églises et l’État, elle est devenue un ensemble de valeurs associé à l’idéal républicain. Mais est-ce justifié ?
En première ligne face aux effets des politiques néo-libérales, les travailleurs sociaux ne sont pas épargnés par la montée des incertitudes.
À partir d’une ample synthèse et d’un volumineux corpus d’entretiens, le dernier livre de Michèle Lamont jette les bases d’un ambitieux programme de déstigmatisation. Sa visée englobante et la faible place dévolue aux acquis de la psychologie sociale limitent toutefois son efficacité potentielle.
Comment peut-on créer des algorithmes qui soient aussi justes qu’efficaces ? David Robinson propose des pistes de réflexion et tire les conséquences d’une expérience collective.
Pour transformer le quotidien, il est nécessaire non seulement de défaire les rapports de classe, de sexe et de race, mais aussi de renouer avec la matière et la ruralité. L’entre-subsistance permet de fissurer le système capitaliste et patriarcal.
Comment classe-t-on les stades d’une maladie, les meubles dans un catalogue, les races dans un système d’apartheid ? L’ouvrage classique de Star et Bowker est traduit en français 25 ans après sa parution, alors que la tentation discriminatrice revient en force.
La numérisation de la vie sociale a fait émerger une variété de manières de mesurer et catégoriser les individus. Les sociologues Marion Fourcade et Kieran Healy voient dans cette évolution le signe d’une transformation profonde de nos sociétés.
Le patriarcalisme s’est constitué en grande partie en effaçant les voix des femmes, plus encore en les poussant à s’effacer elles-mêmes. Le cinéma permet de démasquer cette stratégie misogyne.
Mickaëlle Provost tâche de comprendre l’oppression à partir de l’expérience vécue, singulière, et montre comment une prise de conscience partagée de cette souffrance et de ses mécanismes d’effacement peut créer des solidarités et ouvrir la voie à des formes de résistance collective.
En raison du bouleversement climatique, l’effondrement forestier guette. Or il est urgent de définir des politiques ambitieuses fondées sur une forêt diversifiée, garante de la formation des sols et du cycle de l’eau. Alors, parlons croissance – mais croissance des arbres !
En suivant tout au long de leur incarcération des détenus qui n’étaient pas religieux jusqu’à ce qu’ils le deviennent, l’ouvrage de Thibault Ducloux renouvelle notre compréhension des conditions sociales de production et de maintien de la foi.
À partir d’une enquête collective, Christine Detrez propose de déconstruire le terme de “crush” et la manière dont ses sens sociaux éclairent les modalités de formation du couple et d’éducation sentimentale chez les jeunes de 12 à 25 ans.
Critiquée pour des manquements à répétition, la police française semble désespérément manquer d’une ligne d’action explicite en matière d’encadrement des manifestations. Celle-ci pourrait pourtant s’inspirer de la logique de désescalade promue ailleurs sur le continent européen.
Contre le néo-industrialisme vert et l’inefficacité des politiques climatiques, un sociologue et un économiste prônent une planification écologique à grande échelle, sur une base sociale et démocratique.
Comment financer les investissements d’avenir qui nous attendent, en particulier concernant la transition écologique ? Par taxation de l’héritage, ce qui paradoxalement permettrait aux parents d’épargner pour leurs enfants.
Quelles raisons, se demande un sociologue, poussent donc les bandes de jeunes à « s’embrouiller », c’est-à-dire à entrer dans des rivalités qui vont parfois jusqu’à la mort ?
Bruno Perreau explore le concept de minorité à travers une analyse de ce qui sépare démocratie et domination majoritaire. S’appuyant sur l’injustice vécue, l’éthique minoritaire serait la fondation de relations politiques plus émancipatrices.
Tout au long du XXe siècle, des courants écologistes au sein du monde agricole ont milité pour la production bio et la défense des petits travailleurs. L’histoire de ces « paysans écologistes » raconte le contrat d’avenir qui s’est noué l’agriculture et la société.
Les usages contemporains du terme « musulman » en France illustrent la pluralité des identifications minoritaires. Entre sémantique et ethnographie, M.-C. Willems met en lumière la diversité des formes d’appartenance qui s’offrent aux individus confrontés à l’exclusion.
La vaste anthologie concoctée par Renan Larue révèle l’histoire longue du régime végétal, de ses militants comme de ses détracteurs.
Le consentement n’est pas un concept pertinent pour juger des violences sexuelles, explique C. MacKinnon, qui propose de comprendre le viol comme une relation d’inégalité et de domination. Mais cette définition pose d’autres problèmes juridiques.