Avec 1, 2 million d’enseignants et 12, 6 millions d’enseignés, la question budgétaire est au cœur des problèmes de l’Éducation nationale, dont les exigences ne résistent guère face à d’autres politiques publiques.
Comment expliquer la révolution silencieuse qui a eu lieu en Bretagne au XXe siècle, c’est-à-dire la disparition du breton au profit du français ? Répression et humiliation par le biais de l’école républicaine, ou stratégie de la part des Bretons eux-mêmes ?
L’action des pouvoirs publics en France à l’égard de la pluralité religieuse peut difficilement se résumer à quelques formules, tant elle est diverse et complexe, soumise à la contingence de la politique.
La carte scolaire ne se limite pas à organiser l’affectation des élèves : elle participe aussi à façonner les inégalités et la mixité sociale entre collèges. En comparant Paris, Lyon et Marseille, cette étude révèle comment la sectorisation et les choix des familles contribuent – différemment selon les contextes – à la ségrégation scolaire.
Comment les personnels scolaires font-ils face à une diversité religieuse de plus en plus prégnante ? Un collectif replace les mutations des rapports scolaires dans un triangle qui associe quartiers populaires, difficultés scolaires et Islam, donnant lieu à des négociations au plus près des élèves.
Professeur d’éducation, Bianca Baldridge souligne l’importance de la formation extra-scolaire pour les jeunes des minorités américaines, et le peu de reconnaissance sociale dont bénéficient les formateurs, expérimentés et compétents mais souvent peu diplômés.
L’école est obligatoire et elle est pleinement justifiée à l’être. L’autorité éducative n’est nullement une atteinte à la liberté, si elle s’attache à développer les capacités, plurielles, des élèves.
La laïcité scolaire a changé de nature : conçue comme un principe permettant de régler les rapports entre les Églises et l’État, elle est devenue un ensemble de valeurs associé à l’idéal républicain. Mais est-ce justifié ?
La période révolutionnaire est souvent associée aux idéaux politiques et éducatifs qui devaient structurer plus tard le système éducatif contemporain. Mais comment faisait-on école à la fin du XVIIIe siècle, juste après et juste avant la chute de l’Ancien Régime ?
Aux États-Unis, de nouveaux mouvements s’engagent dans la lutte contre l’incarcération massive en proposant un “définancement de la police” en faveur des services de soin et d’éducation. Ces mobilisations ont pris de l’ampleur depuis l’assassinat de George Floyd.
Le traitement des problèmes scolaires par les médias se réduit le plus souvent à un débat assez stérile entre progressistes, qui aspirent à « changer l’école » en la réformant, et réactionnaires qui veulent restaurer un ordre antérieur pour « sauver l’école ».
Lors des attentats de 2015, la question du terrorisme a été reliée à l’école. Comment expliquer qu’une violence paroxystique, sans lien apparent avec le système éducatif, ait fini par se répercuter sur lui, voire le déstabiliser ?
L’alpinisme trouve son origine dans l’esprit de l’impérialisme britannique du XIXe siècle. Il s’agit de porter au sommet les couleurs de l’Union Jack, mais aussi de manifester son goût du risque, en un « marathon des cimes » qui incarne le processus de distinction si cher à la gentry.
Les établissements d’enseignement privé contribuent fortement à la ségrégation scolaire, qui varie considérablement d’une localité à une autre. Lutter en faveur de la mixité implique de s’adapter aux particularités locales.
La carte scolaire, instrument de répartition des élèves dans le secondaire fait l’objet de controverses régulières, autour de son rôle dans l’amplification de la ségrégation urbaine, et de son contournement possible. Peut-elle aussi être une solution aux inégalités sociales dans l’espace scolaire ?
Souvent désignée comme un modèle éducatif innovant, compatible avec des objectifs d’égalité des chances et d’accommodement du scolaire aux besoins de l’économie, l’École 42 fondée par Xavier Niel illustre avant tout une dérégulation du système éducatif par un acteur privé.
Comment la ségrégation sociale se reproduit-elle entre établissements scolaires parfois très proches ? La récente publication des données statistiques des collèges permet d’ouvrir de nouvelles perspectives d’actions pour favoriser la mixité sociale.
Loin des habituels propos sensationnalistes, une enquête de terrain réalisée dans la banlieue lyonnaise étudie l’attitude des personnels scolaires vis-à-vis de l’islam, ainsi que les attentes des parents d’élèves musulmans, pour certains plus rigoristes que leurs aînés.
Éduquer l’enfant en respectant ses intérêts spontanés, telle est la proposition des pédagogies alternatives. Soumettant ces promesses à la critique sociologique, Ghislain Leroy montre qu’elles ne sont pas nécessairement émancipatrices et peuvent contribuer à reproduire les inégalités sociales.
La politique de dédoublement des CP et CE1 de l’éducation prioritaire a exercé des effets modérés, voire nuls, sur la progression scolaire des élèves. Une autre limite de cette politique tient au fait qu’elle concerne moins de 15 % des élèves en difficulté scolaire scolarisés à l’école élémentaire.
Quelles furent les motivations des colonisateurs français en ouvrant des écoles au Maghreb et en Afrique ? Cette étude, sérieuse malgré quelques lacunes, montre comment le complexe de supériorité a fini par balayer l’idéal méritocratique et les rêves de mixité.
Les démissions de professeurs des écoles, bien que statistiquement limitées, sont un révélateur de la dégradation des conditions de travail des enseignants dans un contexte d’austérité budgétaire, sans que cette question se limite au thème de la revalorisation des salaires.
À Montpellier, la mobilisation du collectif du quartier du Petit-Bard-Pergola illustre la lutte des habitants des quartiers populaires contre les ségrégations scolaires et urbaines.
Quel est le but de l’école ? Former des citoyens, comme le pensait Condorcet, ou des individus aptes à trouver leur place dans la division du travail, comme l’estimait Bentham ? La comparaison entre ces deux conceptions divergentes éclaire les problèmes contemporains.
Entre 1990 et 2020, tout a changé en Russie, en particulier les manuels d’histoire. De la perspective libérale pro-occidentale à la réhabilitation rampante de Staline : comment enseigner l’histoire dans la Russie contemporaine ?
L’histoire de l’école maternelle montre que les pratiques éducatives évoluent avec les conceptions que l’on se fait de l’enfant, des préoccupations physiologiques du XIXe siècle à la pédagogie de « projet », en passant par la psychologie des années 1970.
Le simple et élémentaire geste de préhension d’un très jeune enfant est déjà le produit de nombreuses influences sociales. En réalisant une ethnographie dans une crèche, Wilfrid Lignier montre que les sciences sociales sont incontournables pour comprendre les phénomènes de cognition et d’apprentissage.
Quelles sont les finalités réelles de “l’école de la confiance” que prône la loi Blanquer, élaborée hors de toute consultation des personnels de l’Éducation ? Selon P. Merle, cette loi obéit à une quadruple logique conservatrice.
Pour expliquer le constat d’un échec scolaire plus important des élèves issus de l’immigration, M. Ichou propose de prendre en compte les caractéristiques pré-migratoires des familles. En s’appuyant sur des données et des méthodes originales, il pose de solides fondations pour renouveler le débat.
Le programme des sciences économiques et sociales au lycée est l’objet, depuis longtemps, de débats idéologiques interminables. Les pressions sont nombreuses et on finit par perdre de vue ce que requiert la culture économique des élèves.
Comment les enfants perçoivent-ils le monde qui les entoure, du plus proche – les parents, les amis – au plus lointain – le travail, la politique ? La sociologie dialogue ici avec la psychologie pour décrire les processus socialement différenciés par lesquels les enfants en viennent à penser et se penser.
Le nouveau ministre de l’Éducation nationale paraît incarner une politique conservatrice en matière scolaire. Pourtant, un examen approfondi de ses propositions signale un changement profond de méthode et d’orientation, fondé sur l’expertise. Ceci appelle un déplacement de la critique sur le terrain de la recherche.
Les filières d’excellence au collège sont controversées. Ceux qui les défendent considèrent qu’elles sont indispensables au système scolaire et à la constitution des élites. Mais elles s’avèrent inefficaces et ne font que creuser les inégalités, sociales et ethniques.
Comment enseigner le fait religieux à l’école de la République ? Le jeu constitue-t-il une bonne médiation ? Cet essai s’interroge sur les présupposés de deux jeux de société à destination des élèves, et sur les représentations des religions et de la laïcité qu’ils véhiculent.
Les entreprises privées ont-elles leur mot à dire sur les programmes scolaires ? Dans les faits, leur intervention est croissante et de plus en plus perçue comme légitime, ce que déplore la sociologue Lucie Tanguy.
La maternelle est progressivement devenue le premier moment de la scolarité. La sociologue et experte influente Pascale Garnier analyse la progressive normalisation de cette école au sein du système scolaire français, et nous invite à questionner l’évidence de sa nature scolaire.
À l’heure où la question de la réforme du collège échauffe les esprits et suscite l’inquiétude, sinon l’ire des enseignants, cet ouvrage de la collection Puf - Vie des idées rassemble les contributions entièrement inédites de grands spécialistes de la politique éducative en France.
Peut-on encore défendre les langues mortes sans être taxé de conservatisme et sans idéaliser les cultures antiques ? Prolongeant le débat ravivé en 2015 par la réforme du Collège, l’helléniste Pierre Judet de La Combe milite pour le maintien d’un rapport direct et critique avec les Anciens.
À partir d’une enquête de longue durée auprès d’étudiants de banlieue, le sociologue Fabien Truong fait ressortir la diversité des trajectoires de jeunes issus de quartiers populaires. Une exploration de la construction de l’identité d’adulte et de la place sociale qui accorde une grande importance aux langages.
Alors que la plupart des pays européens ont entrepris des réformes en profondeur de leurs systèmes éducatifs en vue de les démocratiser, l’école française reste une des plus élitistes. Pierre Merle revient sur la mesure des inégalités scolaires et les réformes nécessaires.