Pourquoi la connaissance scientifique ne déclenche-t-elle pas l’action politique requise ? Au-delà du déni ou de l’impuissance, la cause en est peut-être plus profondément dans l’occultation structurelle de nos conditions d’existence.
La « dark romance » met en scène des héroïnes captives qui tombent amoureuses d’hommes ultra-violents. Ce genre littéraire, produit et consommé par des jeunes femmes, est-il le reflet de #MeToo ou l’allié du masculinisme ?
En analysant près de 8 000 recrutements à la maîtrise de conférences en France entre 2017 et 2024, Olivier Godechot, Rachel Issiakou, Yann Renisio et Adrien Rougier reviennent sur la question ancienne et controversée du localisme académique.
Créé par des résistants des PTT, un réseau téléphonique parallèle a survécu après la Libération. Espace de communication et de rencontre dans les années 1970, il constitue le chaînon manquant entre les agences matrimoniales du XIXe siècle et nos applis contemporaines.
Les intelligences artificielles génératives, comme Wikipédia avant elles, prétendent ouvrir un accès élargi et immédiat au savoir. Mais au débat collectif et transparent de l’encyclopédie participative s’oppose l’opacité de production de textes plausibles mais peu précis, voire erronés.
Bien qu’attachés à leur travail, les Français souhaitent en améliorer les conditions et la reconnaissance. Un enjeu tout à la fois social, économique, politique et environnemental.
La carte scolaire ne se limite pas à organiser l’affectation des élèves : elle participe aussi à façonner les inégalités et la mixité sociale entre collèges. En comparant Paris, Lyon et Marseille, cette étude révèle comment la sectorisation et les choix des familles contribuent – différemment selon les contextes – à la ségrégation scolaire.
La question trans est devenue l’un des points de clivages centraux du débat public aux États-Unis, jusqu’à la récente tuerie de Minneapolis et l’accusation de “transterrorisme”. Entre conservatisme, complotisme et transphobie, comment expliquer cette obsession ?
Le sociologue américain Harrison White a contribué de façon décisive à développer l’analyse des réseaux sociaux. Outre ses travaux dans ce domaine, sa synthèse théorique et sa compréhension des formations sociale irriguent divers champs comme la sociologie de l’art et la sociologie économique.
Les pratiques vestimentaires nous font percevoir combien la société dans laquelle nous vivons nous modèle, jusque dans nos goûts et dégoûts, selon la classe et le genre.
Entre les 15 et 31 janvier 2025, les agriculteurs sont appelés à voter pour leurs représentants syndicaux au sein des Chambres d’agriculture. S’ouvrant dans un climat de revendications et de défiance tous azimuts, ces élections professionnelles sont l’occasion de se pencher sur un malaise agricole aux multiples dimensions.
Des militants d’un type nouveau rejoignent les organisations de jeunesse du mouvement Identitaire. Si leur capacité à faire le coup de poing reste un facteur d’intégration, la violence physique n’est plus officiellement revendiquée par Génération Identitaire.
L’œuvre de Michel Crozier est guidée par la conviction que le phénomène organisationnel produit la société. Il a ainsi contribué à forger les outils pour analyser les collectifs fondés en vue de réaliser un projet commun selon un système d’action et des règles du jeu spécifiques.
Plus grand événement planétaire en termes d’audience, les Jeux olympiques portent une certaine conception de la compétition sportive. Pourtant, des alternatives en actes existent, comme l’illustre l’exemple des manifestations sportives internationales ouvrières dans l’Entre-deux-guerres.
Loin d’être une évidence, l’organisation des Jeux paralympiques est le fruit d’une histoire longue et mouvementée, qui éclaire les évolutions du regard porté sur les personnes ayant des déficiences et l’émergence de nouvelles conceptions de l’équité.
Se qualifiant de “célibataires involontaires”, les incels cultivent sur internet un entre-soi masculiniste et une misogynie violente. Entre rancœur et frustration, certains en viennent à épouser les conceptions racialistes de l’extrême droite.
Alors que la souveraineté numérique est de plus en plus associée au potentiel du logiciel libre ou open source, les multinationales et leurs plateformes ont réussi à marginaliser les alternatives communautaires, voire à en épuiser les ressources, avec la complaisance de l’État.
En quoi l’eau peut-elle être conçue comme un bien commun ? En partant de la faculté de l’eau à mettre en rapport des individus et des territoires, cet essai caractérise différentes formes de communalité formées par et autour de l’eau.
Le haut niveau de ségrégation urbaine constitue le meilleur prédicteur des violences. La différence la plus marquante entre 2023 et 2005 est l’entrée en scène des villes petites et moyennes, où les adolescents de cités d’habitat social s’identifient aux jeunes des banlieues de grandes métropoles.
L’État peut-il changer le comportement des individus ? Il s’y efforce, mais les changements les plus remarquables sont le plus souvent des effets non intentionnels.
Ressource vitale, l’eau est devenue un enjeu prioritaire dans une planète en surchauffe. Tandis qu’elle se rarifie ici, elle se retrouve là en surabondance. En cette Journée mondiale de l’Eau, David Blanchon analyse les multiples crises contemporaines de l’eau à la lumière de Gramsci.
Loin des centres dédiés à leur prise en charge spécifique, la douleur s’exprime d’abord dans le cabinet du médecin généraliste. Comment les plaintes y sont-elles déchiffrées et les douleurs catégorisées ?
Les explorations urbaines font l’objet d’un intérêt sans cesse croissant auprès du grand public, notamment des jeunes. Mais derrière ce succès, de quoi ces immersions participent-elles ?
L’annonce d’une “vraie révolution de l’Enseignement Supérieur et la Recherche” traduit le passage, organisé par un bloc hégémonique, d’un service public reposant sur des carrières, des programmes et des diplômes à l’imposition autoritaire d’un modèle productif, au détriment de la profession.
En Occident, on se jette à l’eau pour chanter seul au micro devant un public d’étrangers. En Asie, on chante ensemble, entre amis ou entre collègues, pour se créer un havre, une bulle d’entre-soi. À chaque société ses soupapes !
Entre les « boomers », consommateurs sans complexe de l’essor économique d’après-guerre, et la nouvelle génération anxieuse et mobilisée face aux répercussions climatiques de ce même essor, le clivage est-il vraiment un conflit de génération ?
Les politiques publiques depuis la fin des années 1990 ont transformé les “travailleuses familiales” en “aides à domicile” soumises aux normes d’efficacité et d’efficience, au détriment de la dimension relationnelle qui donnait tout son sens à leur activité.
Aux États-Unis, de nouveaux mouvements s’engagent dans la lutte contre l’incarcération massive en proposant un “définancement de la police” en faveur des services de soin et d’éducation. Ces mobilisations ont pris de l’ampleur depuis l’assassinat de George Floyd.
Depuis quelques années, les critiques des grandes villes se font plus vives, notamment du côté de l’écologie politique. Mais est-il vraiment envisageable de quitter les métropoles et de faire sécession d’avec l’ordre urbain qu’elles incarnent ?
L’État-providence est aujourd’hui en recul, à tel point qu’il paraît difficile de maintenir l’idée que nos sociétés se différencient par leur système de protection sociale. Une autre typologie, fondée sur la nature des liens sociaux, semble plus adaptée.
Spéculation immobilière, gentrification, crise sanitaire et climatique : Berlin n’est plus la ville accessible où il faisait bon faire la fête. La ville saura-t-elle se remettre au vert ?
Comment surfer sur la vague de l’engouement suscité par l’atelier 2tonnes, outil de formation ludique à l’action climatique, pour en faire un véritable levier vers une transition juste ?
Sociologue de l’action, penseur de la société post-industrielle et compagnon de la deuxième gauche, Alain Touraine (1925-2023) a défendu la capacité des sujets à reprendre le contrôle de leur vie. Portrait d’un grand intellectuel doublé d’un social-démocrate.
Comment lutte-t-on aujourd’hui pour l’écologie ? Quelles relations ces luttes entretiennent-elles avec les autres luttes sociales ? Un nouvel ouvrage de la collection Puf/vie des idées étudie les évolutions récentes de ces luttes et leurs liens avec les autres mobilisations sociales.
Peut-on lutter contre les stéréotypes ? Loin d’aller de soi et de faire l’unanimité, cette injonction répétée pose des difficultés pratiques et conceptuelles. Comment concilier cette lutte avec la défense de la liberté d’expression ? Comment mesurer les effets et méfaits des stéréotypes ? Un monde sans stéréotypes est-il possible ?
La dématérialisation de l’accès aux droits sociaux, loin de réduire le non-recours, ne fait qu’accentuer la fracture numérique. Si cette politique peut paraître absurde, elle est parfaitement délibérée.
Les établissements d’enseignement privé contribuent fortement à la ségrégation scolaire, qui varie considérablement d’une localité à une autre. Lutter en faveur de la mixité implique de s’adapter aux particularités locales.
La médiatisation des diplômés des Grandes écoles optant pour une carrière alternative correspond-elle vraiment à une tendance de fond à la fuite vers des aspirations professionnelles écologiques et sociales ? Une enquête récente sur ces étudiants d’élite fournit des éléments de réponse.
Une exposition itinérante, actuellement présentée à Marseille, explore les relations entre architecture, urbanisme et agriculture. Son curateur, Sébastien Marot, met des pratiques comme la permaculture et l’agroécologie au centre des débats.
Le contrôle des médias par quelques grands groupes est un danger pour le pluralisme de l’information et, par conséquent, pour la démocratie. Des mesures anti-concentration fortes et un cadre règlementaire repensé doivent absolument défendre ce pluralisme.