Pour produire une nouvelle théorie de la colonisation, Lachlan McNamee se tourne vers l’Indonésie et la Chine. Si cette théorie jette un éclairage utile sur les dynamiques coloniales loin des métropoles européennes, elle risque de laisser dans l’ombre les revendications autochtones dans les pays du Nord.
Pourquoi la France n’aime-t-elle pas le libre-échange ? Pour David Todd, il faut remonter aux débats économiques du XIXe siècle pour comprendre comment le choix d’une politique de protection commerciale a été assimilé à la défense de l’intérêt national.
Selon Roderick McFarquhar et Michael Schoenhals, la Révolution culturelle fut plus politique que proprement culturelle et doit être replacée dans l’histoire des communismes. Le mouvement échappa à son principal instigateur, Mao, et conduisit la Chine à une réforme imprévue des mentalités.
Refaire autrement l’histoire de la conquête du monde par l’Espagne et le Portugal, non plus à partir des limites du Vieux Monde, mais dans ses relations avec le Nouveau, telle est l’ambition d’un collectif qui se situe dans le sillage de l’histoire globale.
La légende glorifie le mouvement, le brassage des cultures ; les chiffres mettent en évidence une ville vidée de ses forces productives, sédentaire et sous perfusion étatique. Ceux qui partent sont les groupes sociaux produits par la société industrielle. Restent les pauvres qui, depuis la fin des années 1980, singularisent sociologiquement Marseille.
Faut-il accuser les chauves-souris de transporter tous les virus du monde ? Les peuples qui vivent au contact de ces animaux nous font entendre bien autre chose. La crise sanitaire témoigne aussi de notre incapacité à collaborer avec ces animaux hors du commun.
Que peut vraiment le G20 de Londres face à l’ampleur de la crise économique ? Pour Colin Bradford et Martin Albrow, le moment est venu de refonder les institutions internationales pour doter le système économique d’une culture mondiale de la responsabilité. C’est à cette seule condition que les marchés pourront être efficacement surveillés.
Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale sont souvent mises en avant pour leurs politiques néolibérales en matière de développement. La genèse des institutions de Bretton Woods montre toutefois leur inscription dans un creuset intellectuel et politique favorable à l’intervention de l’État.
Le récent succès d’ouvrages d’histoire économique, alors même que cette spécialité paraît souvent négligée à l’université, ainsi que des évolutions disciplinaires simultanées, font espérer de nouveaux rapprochements entre l’histoire et l’économie.
Malgré la montée de l’extrême droite et l’accommodement des dictatures aux pressions internationales, les politologues Helen Milner et Daniel Treisman se montrent confiants dans l’avenir de la démocratie, seul modèle politique capable de s’adapter aux innovations rapides qui conduisent le capitalisme.
Premier territoire intégré à l’empire japonais qui émerge à la fin du XIXe siècle, Taïwan y tient une place majeure jusqu’à 1945. Véritable tremplin colonial vers la Chine continentale et les « mers du Sud », elle illustre le rôle crucial des relais régionaux dans l’impérialisme moderne.
Les tirs de missile nord-coréens ont relancé la polémique sur l’armement nucléaire de l’archipel. Si les experts s’accordent à dire que la meilleure politique de sécurité passe par la poursuite et le renforcement de l’alliance avec les États-Unis, certains souhaiteraient voir des missiles nucléaires américains déployés sur le sol japonais.
Depuis une dizaine d’années, l’économiste Dani Rodrik souligne les échecs des politiques de libéralisation et de privatisation préconisées par le « consensus de Washington ». Les arguments pertinents qu’il développe dans Nations et mondialisation ne s’accompagnent toutefois pas de recommandations alternatives précises.
En confrontant la pratique contemporaine du pèlerinage musulman à ses manifestations passées, Sylvia Chiffoleau montre comment les dispositifs de contrôle mis en place de longue date ont été renforcés et élargis par la dynastie des Saoud pour faire face à la massification des flux humains, mais aussi renforcer sa légitimité.
« Avons-nous le droit de jouer sur des paris l’avenir de l’humanité ? » Quarante après la première candidature écologiste à la présidentielle, et la parution de son livre-programme, les intuitions et avertissements de René Dumont sont toujours d’actualité.
Les œuvres d’art ont-elles une valeur objective ? Si la question intéresse les philosophes, les économistes ont également leur mot à dire. À partir de techniques statistiques simples, V. Ginsburgh et S. Weyers montrent que les propriétés des œuvres ne sont pas dénuées de fondement objectif et s’avèrent même relativement stables à travers les siècles.
Allessandro Stanziani retrace la longue histoire de l’agriculture devenue productiviste et capitaliste, depuis les transformations des semences et espèces jusqu’à l’exploitation des producteurs, en passant par l’expropriation des paysans et la chimie des engrais et des pesticides.
Depuis des années, Alain Tarrius documente la « mondialisation par le bas ». Il suit ici le trafic de femmes issues des Balkans pour le travail du sexe en Espagne, et s’attache notamment à celles qui luttent pour reprendre leur destin en main.
Les Lumières étaient-elles déjà en crise à la fin du XVIIIe siècle ? R. Whatmore examine cette hypothèse à partir de penseurs qui s’accordent pour diagnostiquer l’effondrement des idéaux de paix, de liberté et de progrès, dans un contexte de révolutions, d’impérialisme et de marasme économique.
À l’heure où partisans du libre-échange et défenseurs du protectionnisme s’affrontent de nouveau en Europe et dans le monde, Frank Trentmann retrace l’histoire de l’apogée et du déclin de la culture du libre-échange en Grande-Bretagne, de la moitié du XIXe siècle aux années 1930. Il explore les dimensions économiques, politiques et démocratiques d’une idéologie marquée par la figure du « citoyen-consommateur ».
China managed to maintain a certain amount of economic activity during the lockdown, but at what cost and under what conditions? This article highlights the regime’s use of the media alongside the political and market logics specific to China.
According to Isabelle Thireau, there is a political realm in authoritarian regimes, where citizens voice their expectations and evaluate the legitimacy of decisions, public policies and leaders, thus contributing to the assessment of what is acceptable and what is good government.
The international context and the economic and diplomatic rapprochement between the powers currently thriving in Asia seem to reinforce the Japanese idea of creating an Asian community. But what does China make of this?
How can we move beyond abstract architecture, where buildings are constructed without their audiences? Peter Ferretto’s method is based on observation, engagement, and the osmosis between teaching, practice, research, and social impact.
David Bandurski explains that, despite the ongoing control of the Party, the Chinese media and their relationship to their audience have greatly changed thanks to the growing commercialization of the media, professionalism of journalists and the rise of the Internet and social media.
This dossier examines the recently reopened debate on regional integration in Asia. What are the obstacles to the construction of an Asian Union? How is the issue tackled in Japan, China or Australia?
As populism is rising on a global level, Books & Ideas offers a series on media politics in East Asian countries, to be published over the next two weeks. Though situations are extremely diverse, they can teach us a lot on the relationship between the state and journalists in authoritarian contexts. What role is left for the media to play in non-democracies?
With China’s regained power on the world stage, making accessible and studying the way intellectuals reflect on their country and contribute to the global conversation has become indispensable.
What can literature teach us about China’s experience of democracy in the twentieth century? In an ambitious work, Sebastian Veg explores the links between fiction and democracy in his search for a critical reflection on the reader-citizen.
Now a well-known Chinese lawyer of the democratic dissidence in China, Zhang Sizhi was once a young nationalist, a high-ranking official in the court of Beijing and a victim of anti-rightist repression. In his memoirs, he provides a detailed and fascinating description of the profession and China in the second half of the 20th century.