Entre distance et proximité, l’État (colonial ou national) a toujours su maintenir une relation complexe et ambiguë avec la religion en pays musulman, comme le montre l’enquête approfondie de M. Zeghal.
La France vire-t-elle à droite, comme on l’entend partout ? Tout dépend de ce qu’on nomme droitisation, explique V. Tiberj, car ce sont les valeurs de gauche qui, aujourd’hui, semblent avoir la préférence.
L’écologie politique peine à enrayer le désastre environnemental. Pour s’affirmer comme force transformatrice, Jean-Baptiste Comby démontre qu’elle doit devenir à la fois le levier stratégique et la boussole d’une véritable lutte des classes.
Ouvrant les portes des coulisses des campagnes politiques, Daniel Laurison nous invite à regarder de plus près le travail des politiciens qui ont joué un rôle déterminant dans les élections présidentielles aux États-Unis.
En retraçant la complexe ascension du néolibéralisme nord-américain au cours des quarante dernières années, la sociologue australienne Melinda Cooper contribue à en désamorcer l’aspect faussement inéluctable, voire à préparer son déclin possible.
La politique est un métier. Décryptant la carrière de Jean Tibéri, ancien maire de Paris et du Ve arrondissement, L. Godmer en analyse les structures et les ressorts secrets.
Une lumineuse enquête de sociologie politique restitue les modes de vie et les représentations subjectives d’électeurs ordinaires du Rassemblement National dans le Sud de la France. Elle met en lumière les ressorts racistes du vote pour ce parti.
À bas bruit, le capitalisme a construit son utopie : un monde débarrassé de la démocratie, de la citoyenneté et de l’État, disséminé sur une multitude de petits territoires reliés par la mobilité du capital et des élites.
La valeur d’une vie humaine est-elle mesurable ? Ariel Colonomos analyse les conditions politiques et sociales des pratiques de valorisation des vies humaines et ouvre une perspective novatrice sur le rôle de l’Etat dans l’histoire européenne moderne.
Le libéralisme français, né sous la Restauration, ne s’est pas seulement intéressé aux droits individuels : il a aussi fait l’histoire de la masse comme sujet politique dominé.
La droite conservatrice américaine est en plein renouveau. Son idéologie très éclectique mêle anti-modernité et démocratie, religion et capitalisme – ce qui fait en partie son succès.
Les luttes antiracistes, féministes et écologiques sont aussi et avant tout des manières de s’opposer au capitalisme, qui est un ordre social et non seulement un système économique. Il nous faut donc, explique N. Fraser, une autre conception du socialisme.
L’éco-histoire du conflit politique en France proposée par J. Cagé et T. Piketty est une défense de la bipartition électorale : le clivage gauche-droite est le fondement de notre démocratie et il a permis le progrès social. Il faut donc travailler à le rétablir.
Michel Offerlé propose une lecture critique des indicateurs choisis par l’ouvrage de T. Piketty et J. Cagé, suivie d’une confrontation avec les travaux des socio-historiens et des historiens du vote.
Les sciences comportementales ont révolutionné notre compréhension des choix et des actions des individus. Ces approches ouvrent de nouvelles politiques publiques – ce qui soulève d’importantes questions éthiques et politiques.
La démocratie est devenue un élément essentiel de la légitimité gouvernementale dans le monde. La perspective comparatiste permet d’éclairer l’ambivalence de cette norme démocratique, et le paradoxe de son appropriation stratégique par des régimes autoritaires comme la Russie ou la Turquie.
Pour Malcom Ferdinand, l’exploitation de la nature a autant partie liée avec le colonialisme et l’esclavagisme qu’avec le paradigme techniciste des Modernes. Récemment traduit en anglais, son livre invite à « penser la crise écologique depuis la Caraïbe ».
C’est en s’inscrivant dans un rapport de filiation critique à l’héritage des Lumières que la gauche, pendant plus d’un siècle, a construit son identité politique et a gagné ses plus éclatants combats. Voilà pourquoi il est dangereux pour elle, explique Stéphanie Roza, d’abandonner aujourd’hui cet héritage.
Fort de ses recherches sur la corruption et la criminalité en col blanc des classes dominantes, Pierre Lascoumes nous plonge dans les mécanismes institutionnels des fraudes de ceux qui détiennent le pouvoir politique et économique en France.
Alors que toutes les conditions semblent réunies en France pour en faire un pays néolibéral comme un autre, il ne s’est pas autant implanté qu’ailleurs. Kevin Brookes avance la thèse d’un « coût idéologique trop élevé » pour expliquer la singularité de la trajectoire française.
Les institutions et les procédures de la démocratie aboutissent-elles à davantage de justice sociale que les régimes autoritaires ou qu’un hypothétique gouvernement des experts ? Elles le peuvent, suggère un philosophe, en vertu de l’impartialité qu’elles favorisent entre les citoyens.
Comment réaliser l’idéal d’une démocratie délibérative ? Un ouvrage collectif revient sur le « tournant délibératif » de la pensée démocratique et esquisse les voies de sa mise en œuvre, dans des démocraties de masse où l’opinion publique continue d’être cristallisée par les médias et les partis.
L’élection législative de 2017 qui a vu une victoire écrasante de La République en Marche pose la question du changement dans la profession politique. Étienne Ollion montre que « l’Assemblée Macron » n’a pas tant renouvelé les pratiques politiques, en reléguant souvent les nouveaux élus au second plan.
Comment les citoyens se représentent-ils le pouvoir du Président de la République ? L’analyse des lettres envoyées à l’Élysée éclaire le rapport des citoyens à l’exécutif et le rôle d’un service invisible : celui des courriers de la Présidence.
Les meetings sont souvent au cœur de la couverture médiatique des élections présidentielles. Rite de campagne, moment de rencontre entre un candidat et son public, le meeting est surtout un répertoire d’action collective scrupuleusement codifié qui dépasse les clivages partisans.
Comment le souci pour l’environnement affecte-t-il les modes de participation démocratique ? Comparant un dispositif délibératif dans le Poitou et une mobilisation citoyenne en Ardèche, une enquête ethnographique éclaire les rapports des citoyens au politique et à la conflictualité.
Les attaques de D. Trump contre le “Deep State” ont remis en lumière l’importance de cette dimension institutionnelle, rempart de la démocratie américaine contre la dérive plébiscitaire.
Prix Nobel de littérature, Mario Vargas Llosa a aussi été un homme politique, engagé à droite. Dans cet essai de vulgarisation, l’écrivain péruvien rend hommage aux philosophes qui ont forgé sa conception du libéralisme.
L’assassinat ciblé semble de plus en plus s’imposer comme une nouvelle manière de faire la guerre. À partir d’une comparaison entre les États-Unis et Israël, Amélie Férey explore les discours consistant à légitimer cette pratique difficilement compatible avec le libéralisme politique.
Le néolibéralisme est-il d’essence martiale ? C’est la thèse que défendent les auteurs de cet ouvrage et qui s’appuient à la fois sur des expériences historiques (comme le Chili sous Pinochet) et sur l’analyse de textes considérés comme fondateurs. Stimulante, la proposition peine cependant toujours à convaincre.
Loin des débats théoriques et surplombant sur les règles et les institutions, une sociologue enquête sur la « laïcité vécue » : changement d’échelle qui permet d’analyser la mécanique de la laïcité en contexte urbain, avec ses implications sociales et politiques.
Alors qu’on parle beaucoup de démocratie participative, la théorie politique semble avoir délaissé la question de la délibération de masse. Cristina Lafont critique les raccourcis délibératifs pour s’intéresser à cette voie difficile autant que longue.
Si les partis politiques sont des institutions majeures de la démocratie, certains restent dynamiques quand d’autres tendent à péricliter. Comparant le Chili, le Costa Rica et l’Uruguay, F. Rosenblatt propose un cadre conceptuel innovant pour expliquer les ressorts de la « vitalité partisane ».
La représentation politique est née bien avant le gouvernement représentatif et on aurait tort de la réduire au seul espace européen. Son invention est multiple, elle a existé au sein de cultures et de traditions différentes.
Le populisme est sans doute une des notions les plus controversées du moment, chargée de préjugés et de stigmates négatifs. Prendre le populisme au sérieux, y compris dans ses ambivalences, permettrait d’y retrouver son essence démocratique.
Et si la crise écologique qui nous frappe appelait un réinvestissement de l’idée républicaine ? C’est la thèse que défend Serge Audier : nous ne répondrons pas au défi environnemental par une réaction anti-moderne et anti-étatique, mais par une nouvelle conception de l’intérêt général.
La rédaction du projet de constitution islandaise, combinant tirage au sort, élection, participation et référendum, donne à Hélène Landemore l’occasion de réfléchir sur les institutions démocratiques : comment rendre démocratique la représentation ?
Parvenir à une juste distribution des ressources fondamentales, tel est selon G. Mathelier le moyen d’établir l’égalité véritable entre les citoyens. L’occasion de reparcourir les grandes théories de la justice sociale, de Kant à Rawls et à Pettit.
En mal d’incarnation partisane, le clivage droite-gauche n’en demeure pas moins au cœur des représentations des Françaises et Français. Sur la base de grandes enquêtes et de sondages, un ouvrage revient sur les valeurs constitutives de la gauche et de la droite en France.
Le projet d’une démocratie délibérative est-il irréaliste ? Contre l’assimilation désabusée de la démocratie à un ensemble de procédures de vote visant à satisfaire les intérêts du plus grand nombre, Charles Girard soutient que la délibération est un idéal pertinent pour une société d’égaux.