Plus grand événement planétaire en termes d’audience, les Jeux olympiques portent une certaine conception de la compétition sportive. Pourtant, des alternatives en actes existent, comme l’illustre l’exemple des manifestations sportives internationales ouvrières dans l’Entre-deux-guerres.
La laïcité scolaire a changé de nature : conçue comme un principe permettant de régler les rapports entre les Églises et l’État, elle est devenue un ensemble de valeurs associé à l’idéal républicain. Mais est-ce justifié ?
Loin d’être une évidence, l’organisation des Jeux paralympiques est le fruit d’une histoire longue et mouvementée, qui éclaire les évolutions du regard porté sur les personnes ayant des déficiences et l’émergence de nouvelles conceptions de l’équité.
En première ligne face aux effets des politiques néo-libérales, les travailleurs sociaux ne sont pas épargnés par la montée des incertitudes.
À partir d’une ample synthèse et d’un volumineux corpus d’entretiens, le dernier livre de Michèle Lamont jette les bases d’un ambitieux programme de déstigmatisation. Sa visée englobante et la faible place dévolue aux acquis de la psychologie sociale limitent toutefois son efficacité potentielle.
Comment peut-on créer des algorithmes qui soient aussi justes qu’efficaces ? David Robinson propose des pistes de réflexion et tire les conséquences d’une expérience collective.
Pour transformer le quotidien, il est nécessaire non seulement de défaire les rapports de classe, de sexe et de race, mais aussi de renouer avec la matière et la ruralité. L’entre-subsistance permet de fissurer le système capitaliste et patriarcal.
Se qualifiant de “célibataires involontaires”, les incels cultivent sur internet un entre-soi masculiniste et une misogynie violente. Entre rancœur et frustration, certains en viennent à épouser les conceptions racialistes de l’extrême droite.
Le nouveau visage que cherche à se donner l’extrême droite en France est trompeur : partout lorsqu’elle est au pouvoir, comme elle l’est ou l’a été dans certains États du monde, elle discrimine, meurtrit et appauvrit.
Aux États-Unis, Jim Crow désigne un ensemble de coutumes et de lois qui a fait des Noirs une sous-caste d’“intouchables” dans les États sudistes pendant 70 ans. À partir de l’abondante littérature historique sur la période, le sociologue Loïc Wacquant forge un modèle de ce régime afin de l’étendre à d’autres systèmes de domination raciale.
Comment classe-t-on les stades d’une maladie, les meubles dans un catalogue, les races dans un système d’apartheid ? L’ouvrage classique de Star et Bowker est traduit en français 25 ans après sa parution, alors que la tentation discriminatrice revient en force.
Alors que la souveraineté numérique est de plus en plus associée au potentiel du logiciel libre ou open source, les multinationales et leurs plateformes ont réussi à marginaliser les alternatives communautaires, voire à en épuiser les ressources, avec la complaisance de l’État.
La numérisation de la vie sociale a fait émerger une variété de manières de mesurer et catégoriser les individus. Les sociologues Marion Fourcade et Kieran Healy voient dans cette évolution le signe d’une transformation profonde de nos sociétés.
Le patriarcalisme s’est constitué en grande partie en effaçant les voix des femmes, plus encore en les poussant à s’effacer elles-mêmes. Le cinéma permet de démasquer cette stratégie misogyne.
Mickaëlle Provost tâche de comprendre l’oppression à partir de l’expérience vécue, singulière, et montre comment une prise de conscience partagée de cette souffrance et de ses mécanismes d’effacement peut créer des solidarités et ouvrir la voie à des formes de résistance collective.
En raison du bouleversement climatique, l’effondrement forestier guette. Or il est urgent de définir des politiques ambitieuses fondées sur une forêt diversifiée, garante de la formation des sols et du cycle de l’eau. Alors, parlons croissance – mais croissance des arbres !
Des sécheresses plus longues aux inondations plus fréquentes, l’eau devient un sujet de préoccupation majeur. Les perturbations croissantes du cycle de l’eau mettent à rude épreuve les modes de gestion actuels, aussi bien techniques que politiques, hérités d’une période de moindre tension.
En suivant tout au long de leur incarcération des détenus qui n’étaient pas religieux jusqu’à ce qu’ils le deviennent, l’ouvrage de Thibault Ducloux renouvelle notre compréhension des conditions sociales de production et de maintien de la foi.
À partir d’une enquête collective, Christine Detrez propose de déconstruire le terme de “crush” et la manière dont ses sens sociaux éclairent les modalités de formation du couple et d’éducation sentimentale chez les jeunes de 12 à 25 ans.
Critiquée pour des manquements à répétition, la police française semble désespérément manquer d’une ligne d’action explicite en matière d’encadrement des manifestations. Celle-ci pourrait pourtant s’inspirer de la logique de désescalade promue ailleurs sur le continent européen.
Contre le néo-industrialisme vert et l’inefficacité des politiques climatiques, un sociologue et un économiste prônent une planification écologique à grande échelle, sur une base sociale et démocratique.
En quoi l’eau peut-elle être conçue comme un bien commun ? En partant de la faculté de l’eau à mettre en rapport des individus et des territoires, cet essai caractérise différentes formes de communalité formées par et autour de l’eau.
Le haut niveau de ségrégation urbaine constitue le meilleur prédicteur des violences. La différence la plus marquante entre 2023 et 2005 est l’entrée en scène des villes petites et moyennes, où les adolescents de cités d’habitat social s’identifient aux jeunes des banlieues de grandes métropoles.
L’État peut-il changer le comportement des individus ? Il s’y efforce, mais les changements les plus remarquables sont le plus souvent des effets non intentionnels.
Ressource vitale, l’eau est devenue un enjeu prioritaire dans une planète en surchauffe. Tandis qu’elle se rarifie ici, elle se retrouve là en surabondance. En cette Journée mondiale de l’Eau, David Blanchon analyse les multiples crises contemporaines de l’eau à la lumière de Gramsci.
Comment financer les investissements d’avenir qui nous attendent, en particulier concernant la transition écologique ? Par taxation de l’héritage, ce qui paradoxalement permettrait aux parents d’épargner pour leurs enfants.
Loin des centres dédiés à leur prise en charge spécifique, la douleur s’exprime d’abord dans le cabinet du médecin généraliste. Comment les plaintes y sont-elles déchiffrées et les douleurs catégorisées ?
Comment les Afro-Américains ont-ils tenté de renverser les rapports de domination raciaux aux États-Unis ? En créant à partir de l’après-guerre des institutions culturelles et éducatives spécifiques à leur communauté, toujours utiles aujourd’hui dans la lutte contre les discriminations.
Quelles raisons, se demande un sociologue, poussent donc les bandes de jeunes à « s’embrouiller », c’est-à-dire à entrer dans des rivalités qui vont parfois jusqu’à la mort ?
Les explorations urbaines font l’objet d’un intérêt sans cesse croissant auprès du grand public, notamment des jeunes. Mais derrière ce succès, de quoi ces immersions participent-elles ?
Bruno Perreau explore le concept de minorité à travers une analyse de ce qui sépare démocratie et domination majoritaire. S’appuyant sur l’injustice vécue, l’éthique minoritaire serait la fondation de relations politiques plus émancipatrices.
Tout au long du XXe siècle, des courants écologistes au sein du monde agricole ont milité pour la production bio et la défense des petits travailleurs. L’histoire de ces « paysans écologistes » raconte le contrat d’avenir qui s’est noué l’agriculture et la société.
L’annonce d’une “vraie révolution de l’Enseignement Supérieur et la Recherche” traduit le passage, organisé par un bloc hégémonique, d’un service public reposant sur des carrières, des programmes et des diplômes à l’imposition autoritaire d’un modèle productif, au détriment de la profession.
Les usages contemporains du terme « musulman » en France illustrent la pluralité des identifications minoritaires. Entre sémantique et ethnographie, M.-C. Willems met en lumière la diversité des formes d’appartenance qui s’offrent aux individus confrontés à l’exclusion.
La vaste anthologie concoctée par Renan Larue révèle l’histoire longue du régime végétal, de ses militants comme de ses détracteurs.
Faute d’avoir trouvé comment sortir d’une précarité devenue systémique, on peut réfléchir à ce qu’elle fait concrètement aux individus. C’est le premier pas, selon le philosophe espagnol Javier López Alós, pour reconnaître aux précaires leur dignité, y compris intellectuelle.
Le consentement n’est pas un concept pertinent pour juger des violences sexuelles, explique C. MacKinnon, qui propose de comprendre le viol comme une relation d’inégalité et de domination. Mais cette définition pose d’autres problèmes juridiques.
Il y avait « Mickey à travers les âges », voici la police à travers l’histoire et le monde, dans une bande dessinée informée et suggestive. Il y a tant de manières de maintenir l’ordre.
En Occident, on se jette à l’eau pour chanter seul au micro devant un public d’étrangers. En Asie, on chante ensemble, entre amis ou entre collègues, pour se créer un havre, une bulle d’entre-soi. À chaque société ses soupapes !
Comment les ouvriers et employés ont-ils vécu les périodes de confinements et de crise sanitaire ? Celle-ci rend visible la hiérarchie, instille de la peur, fait osciller entre intensification du travail et valorisation.