La transition écologique ne se fera pas sans l’apport de la science et de ses applications techniques. Il faut inventer de nouvelles batteries pour stocker l’électricité, mais il faut aussi développer notre capacité à les réparer et à les utiliser de manière plus intelligente.
La biomasse est souvent présentée comme une solution possible – voire miracle – pour contrôler le réchauffement climatique. Mais les capacités étonnantes des plantes restent limitées, notamment par rapport à l’énormité des consommations et émissions actuelles.
L’imposante biographie que Claire Weill consacre à Konrad von Moltke est l’occasion de décrire les processus qui ont permis de mettre les enjeux environnementaux sur l’agenda politique des instances internationales et européennes.
Le “réensauvagement” revendiqué par les défenseurs de la nature est difficile à définir. Retour à un paradis perdu ? Critique de la modernité ? Le modèle, ou plutôt le mythe des Indiens d’Amérique fait parfois les frais de cette nouvelle idéologie – au mépris des Indiens réels.
Pourquoi le capitalisme est-il si chaotique ? demande Anna Tsing depuis les montagnes de Bornéo saccagées par l’exploitation. Aborder les connexions globales et les idéaux universalistes comme de puissantes mises en récit permet de comprendre et de résister.
L’abeille est notre sentinelle environnementale. Si elle meurt, nous aussi. Pollution, ravage des insecticides, recul de la biodiversité : si l’on veut sauver le monde des ruches, et le nôtre avec, il faut rapidement changer de modèle.
L’appropriation, l’exploitation et l’asservissement de la nature, selon un courant qui entend renouveler le marxisme à la lumière de l’écologie, mènent le capitalisme à ses limites structurelles. Mais cette crise enveloppe-t-elle les conditions de son dépassement ?
Comment interpréter le scandale du « dieselgate » au-delà de la cupidité des constructeurs ? Samuel Klebaner s’écarte des condamnations normatives pour procéder à une analyse complexe des interactions entre les évolutions réglementaires et les comportements des constructeurs automobiles.
L’émergence, dans la seconde partie du XXe siècle, des politiques de protection de l’environnement, résulte d’une série de compromis entre mobilisations contestataires et soutien au développement économique et urbain : une transition par petites touches plus qu’une véritable transformation écologique des villes.
Qu’est-ce qu’un vin “naturel” ? Derrière cette appellation en vogue, un ouvrage plonge dans les pratiques professionnelles, les savoirs concurrents et les débats agitant le monde de l’agriculture dite alternative.
Quelles sont les racines des revendications écologistes d’extrême droite ? En France s’y mêlent des éléments d’anticapitalisme, la tradition libertarienne et un néosurvivalisme. Derrière la défense du vivant et la protection de la nature se cache surtout une écologie des populations.
L’accumulation infinie dans un monde aux ressources finies : tel est le vertige des modernes. Mais dans la préoccupation actuelle pour l’écologie, il faut aussi voir une métamorphose de la question sociale.
Comment l’environnement est-il considéré par les discours et statistiques économiques ? Un ouvrage collectif examine autant les études des économistes que les activités d’acteurs militants ou d’entreprises qui cherchent à mesurer l’environnement ou à en faire abstraction.
Les efforts pour faire de Delhi une ville « globale » s’accompagnent d’une destruction de la nature et des communs, ainsi que d’une relégation des pauvres à la périphérie. L’évolution de cette métropole témoigne du besoin urgent de concilier justice écologique et justice sociale.
Selon P. Aghion, C. Antonin et S. Bunel, seule l’innovation technologique permettra de répondre aux défis sociaux et environnementaux auxquels est confrontée l’humanité. Le capitalisme et le « pouvoir de la destruction créatrice » se heurtent toutefois à la complexité des décisions microéconomiques.
La ré-autorisation des néonicotonoïdes fin 2020 a été justifiée par l’échec de solutions alternatives pour les betteraviers. Mais la focalisation du débat autour des questions technologiques masque les tensions opposant pouvoirs publics et scientifiques.
Robert Boyer offre une lecture des conséquences économiques et politiques de la pandémie qui va à l’encontre de discours iréniques sur l’avènement d’un nouveau monde. Sa géopolitique des capitalismes jette un regard inquiet sur les conflits entre États et entreprises multinationales.
Quels sont les leviers à actionner pour sortir du tout-automobile ? La déshabituation à la voiture passe par de nouveaux modes de déplacement (vélo, train, bus) et un « permis de mobilité » offrant une plus grande agilité.
Comment sortir de la croissance énergivore ? La question n’est pas nouvelle, un groupe d’historiens recense les tentatives passées, toutes avortées, pour constituer des sociétés écologiques. Un répertoire d’idées pour l’avenir ?
La « compensation écologique » consiste à réparer les dégâts d’un projet d’aménagement par la reconstitution d’un écosystème de même valeur. La nature vient au secours de la nature. Malheureusement, on ne parvient jamais reconstituer un écosystème à l’identique.
Regard sur une penseuse-militante à l’origine de l’écoféminisme, et demeurant pourtant méconnue. Son travail a inspiré un mouvement d’une grande hétérogénéité, mais son ambition de transformer concrètement l’organisation sociale, économique et politique de la société a-t-elle été poursuivie ?
Quels indicateurs sociaux et économiques peuvent permettre de changer nos modes de production pour les rendre plus justes et compatibles avec la sauvegarde de l’environnement ? Quelles sont les conditions politiques et économiques d’un tel changement ? Réponse d’Éloi Laurent à Étienne Espagne.
Éloi Laurent offre une remarquable synthèse des débats théoriques comme des initiatives pratiques des tenants d’un au-delà du PIB. Son mode d’emploi est enthousiasmant, au risque cependant d’occulter les conditions politiques d’une telle transformation.
Le county de Teton, dans le Wyoming, connait la plus grande concentration de richesse de tous les États-Unis. Les grandes fortunes qui s’y sont installées y affichent un engagement pro-environnementaliste et revendiquent un rapport authentique à la nature. Mais...
Crise pandémique et crise écologique ont plusieurs points communs, à commencer par le risque létal auquel elles exposent des millions de gens. Comment expliquer que le politique se mobilise face au virus, alors qu’il ignore les recommandations des scientifiques face au climat ?
Les citoyens sont-ils capables de participer à l’élaboration de politiques publiques aussi complexes que la transition écologique, et par quels procédés ? Comprendre le détail de la conception de la convention citoyenne pour le climat et écouter les citoyen·ne·s tiré·e·s au sort permet d’apporter quelques réponses à ces questions.
Et si Foucault, après s’être intéressé aux « hommes infâmes », s’était penché sur l’histoire des marginalités écologiques, traquant les ermites, bons sauvages et autres hommes des forêts ? Philippe Artières forge une fiction contre-factuelle avec de vraies archives.
Avec le confinement, de nombreux sons naturels redeviennent audibles, notamment dans les milieux urbains. Se mettre à l’écoute de ces sons, comme le font les éco-acousticiens, permet d’accéder de manière sensible à des données écologiques précieuses. Portrait d’une discipline en pleine croissance.
Le débat sur l’ « obsolescence programmée » l’associe à l’« arnaque » ou au « vice caché ». L’histoire de cette notion montre cependant que l’obsolescence a été publiquement préconisée par des industriels, économistes, marketers, publicitaires, conseillers en économie domestique.
La modernité s’est construite sur l’idée d’un partage fondamental entre la nature et la culture, entre les humains et les non-humains, entre le monde et l’esprit. Ces distinctions, comme le montre un ouvrage collectif et interdisciplinaire, n’ont désormais plus cours.
L’opposition des gilets jaunes à la hausse de la taxe carbone exprimait-elle une indifférence aux enjeux écologiques ? Comparant le mouvement aux marches pour le climat, deux sociologues identifient un discours écologique des classes populaires, entre conviction pratique et contraintes sociales.
Le nouveau grand compromis à inventer entre capitalisme, démocratie et système-Terre passera, selon David Djaïz, par une réhabilitation de la nation démocratique, vecteur premier des solidarités sociales et territoriales et seule à même de décélérer la mondialisation.
La propriété privée est aujourd’hui sacrée ; et sa définition très stricte interdit que l’on puisse remédier aux inégalités et aux défis environnementaux. Mais elle n’a pas toujours été conçue de cette manière : c’est la Révolution française qui l’a inventée.
Quels sont les effets de l’œuvre d’art sur la conscience et sur la société ? L’art écologique renouvelle cette question de manière urgente, en appelant à l’amitié pour la nature mise à mal.
Les doctrines les plus influentes (libérales, socialistes, marxistes) qui se sont affrontées depuis le XIXe siècle pour définir l’avenir des sociétés industrielles ont en partage le productivisme, dont l’hégémonie a marginalisé les alternatives écologiques. Vivons-nous la fin de cette domination ?
Que devons-nous à la nature ? Et à quelle nature ? Dépassant les éloges dualistes de la wilderness, le philosophe Rémi Beau invite à observer l’ordinaire de la nature. Dans les espaces indéterminés que sont les friches, nous pourrions trouver la source d’un nouveau rapport éthique. Mais pour quelles implications pratiques ?
L’écologie aussi connaît un tournant décolonial. Les travaux – inédits en français – de l’anthropologue Arturo Escobar montrent comment les luttes des indigènes et les mouvements de libération en Amérique latine apprennent à lutter de façon réaliste contre le néolibéralisme, et à favoriser un usage responsable des ressources.
Aux représentations hollywoodiennes du changement climatique, de type catastrophiste et sensationnaliste, s’oppose l’émergence d’un nouveau type de cinéma plus authentiquement écologique, qui prend en compte la question de la soutenabilité tant dans ses thématiques que dans ses méthodes de production.
L’épuisement des ressources halieutiques mondiales ne résulte pas tant d’évolutions anarchiques qui affecteraient les océans que de politiques concertées, appuyées par les États, d’industrialisation de la pêche et de maximisation des captures. Au cœur de cette prédation, des armadas de bateaux-usines…
Le sol des villes est partout et gravement pollué, du fait d’activités industrielles aujourd’hui disparues. Une pollution invisible et indifférenciée, qui vient apporter une nuance de taille aux théories de la justice environnementale.