La question préoccupe depuis longtemps les historiens du commerce international et du capitalisme : quelles sont les raisons de la domination exercée par les compagnies de commerce hollandaise (VOC) et anglaise (EIC) sur le commerce entre Europe et Asie à partir du XVIIe siècle ?
Comment se comporte-t-on en bon marchand à la fin du Moyen Âge ? En s’appuyant sur la biographie de deux négociants provençaux homonymes, Laure-Hélène Gouffran explore les pratiques sociales et économiques des acteurs du commerce et les valeurs qui les influencent.
La rivière et son secret, autobiographie de la pianiste sino-française Zhu Xiao Mei, est tout à la fois un témoignage hallucinant sur la Révolution culturelle, une leçon de musique (et même de sagesse) et un modèle d’échange interculturel particulièrement opportun. Bach et Lao Tseu y dialoguent de concert, s’y éclairent l’un l’autre, on oserait même dire : se sourient l’un à l’autre.
Le droit français serait-il, par opposition à la common law britannique, un obstacle à la croissance ? Des économistes réputés, les grandes institutions internationales et de nombreux dirigeants politiques en semblent convaincus. L’historienne Claire Lemercier discute la validité de tels jugements et montre que la notion de « tradition juridique » n’a guère de sens. Un débat important pour les sciences sociales et l’action politique.
Une nouvelle menace pèse sur la mondialisation : depuis 2008, gouvernements et opinions publiques s’émeuvent de l’explosion de la piraterie maritime au large de la Somalie. Pour Éric Frécon, l’option militaire retenue est inefficace pour lutter contre un fléau qui prospère sur fond de dégradation des conditions de vie des populations côtières.
La transplantation d’organes brouille toutes les frontières, en prélevant des organes vivants chez des morts pour remplacer des organes morts chez des vivants. Comment expliquer que la frontière du commerce marchand n’ait pas encore été franchie ? Comment caractériser ce bizarre « commerce » entre les hommes qu’est le don d’organes ? Et pourquoi nomme-t-on « don » ce qui n’en relève pas ?
Peut-on se réaliser dans le travail ? Trois chercheurs conviés à débattre par la Vie des idées montrent que la mise en pratique de cette idée, pourtant omniprésente, est compromise par les crises, l’inaction des États et l’absence de normes internationales contraignantes.
On impute fréquemment le manque de « compétitivité » de l’économie française à un coût trop élevé du travail. Or, les recherches les plus récentes montrent que les performances à l’exportation des pays avancés reposent moins sur le coût du travail que sur la qualité de leurs produits et sur les comportements d’investissement des entreprises.
En retraçant les voyages en Europe d’un commis de librairie, l’historien Robert Darnton confirme le rôle des médiateurs dans la diffusion et la production des Lumières. Il montre aussi que les transactions les plus concrètes se prêtent à une histoire matérielle qui fait sa place au commerce des hommes.
Selon Arnaud Orain, hormis quelques périodes libérales, le capitalisme a surtout été marqué par le mercantilisme, ou capitalisme de la finitude, qui met aux prises l’ambition d’Etats-nations soucieux d’échapper aux lois de la libre concurrence en imposant leur hégémonie par la force.
Ghislaine Lydon met en lumière les réseaux commerciaux qui dominent le Sahara depuis toujours. Le tableau qu’elle dresse de l’évolution des institutions économiques et sociales devrait faire pièce à l’idée d’une inertie des sociétés précoloniales qui peuplent le désert et ses environs.
Peu étudiée en France, l’histoire du marché des fruits et des légumes est pourtant riche d’enseignements. Elle montre notamment comment cette économie des denrées périssables s’est organisée, et le rôle que la grande distribution y a joué. Elle montre également les efforts déployés par l’État pour organiser ce commerce.
À quoi sert l’éthique des affaires, aujourd’hui enseignée dans toutes les business schools ? Pour Gabriel Abend, c’est d’abord une nécessité pratique pour le monde des affaires américain qui lui a donné naissance. Il s’agit non pas tant de « moraliser les affaires », que de défendre l’autonomie du Business aux yeux du public et de l’État.
Le marché est-il foncièrement inégalitaire, ou peut-il constituer le lieu d’une émancipation pour les individus ? Ce débat ancien, plus que jamais d’actualité, remonte au XVIIIe siècle. Arnault Skornicki et Laurence Fontaine confrontent leurs analyses autour du livre que celle-ci a récemment publié.
Apparu dans les années 1990, le mouvement LGBT chinois continue d’avancer, malgré l’hostilité accrue de la nouvelle équipe au pouvoir à l’endroit des organisations non gouvernementales. Ce succès relatif est en partie dû à l’utilisation innovante d’Internet par les acteurs du mouvement.
Chine, Inde, Brésil... Les « pays émergents » prennent une place toujours croissante sur la scène mondiale. Analysant leurs trajectoires, J. Ruet précise ce qui distingue et caractérise aujourd’hui ces puissances et la position cruciale qu’elles occupent dans l’économie mondialisée.
Homme d’État, économiste politique, premier promoteur du tunnel sous la Manche et chantre de la paix entre les nations, Michel Chevalier a également été l’une des voix dominantes du saint-simonisme à l’époque romantique. L’éclectisme de sa pensée annonce l’Union européenne d’aujourd’hui.
Le temps du commerce, le temps de l’usine, le temps de la finance : pour le sociologue Pierre François et l’historienne Claire Lemercier, la chronologie du capitalisme est la même en tous lieux du monde.
Comment étudier le marketing ? L’approche de Thibault Le Texier, centrée sur la genèse et la diffusion de la rationalité marketing, est confrontée à d’autres regards portés par les sciences sociales sur cet objet.
La guerre russo-ukrainienne remet en question la place de l’Amérique latine dans le jeu des nations. Les réactions sont loin d’y être unanimes, et entament l’unité du sous-continent, déjà fragilisé par des crises multiples.
China managed to maintain a certain amount of economic activity during the lockdown, but at what cost and under what conditions? This article highlights the regime’s use of the media alongside the political and market logics specific to China.
According to Isabelle Thireau, there is a political realm in authoritarian regimes, where citizens voice their expectations and evaluate the legitimacy of decisions, public policies and leaders, thus contributing to the assessment of what is acceptable and what is good government.
The international context and the economic and diplomatic rapprochement between the powers currently thriving in Asia seem to reinforce the Japanese idea of creating an Asian community. But what does China make of this?
How can we move beyond abstract architecture, where buildings are constructed without their audiences? Peter Ferretto’s method is based on observation, engagement, and the osmosis between teaching, practice, research, and social impact.
David Bandurski explains that, despite the ongoing control of the Party, the Chinese media and their relationship to their audience have greatly changed thanks to the growing commercialization of the media, professionalism of journalists and the rise of the Internet and social media.
This dossier examines the recently reopened debate on regional integration in Asia. What are the obstacles to the construction of an Asian Union? How is the issue tackled in Japan, China or Australia?
As populism is rising on a global level, Books & Ideas offers a series on media politics in East Asian countries, to be published over the next two weeks. Though situations are extremely diverse, they can teach us a lot on the relationship between the state and journalists in authoritarian contexts. What role is left for the media to play in non-democracies?
With China’s regained power on the world stage, making accessible and studying the way intellectuals reflect on their country and contribute to the global conversation has become indispensable.
What can literature teach us about China’s experience of democracy in the twentieth century? In an ambitious work, Sebastian Veg explores the links between fiction and democracy in his search for a critical reflection on the reader-citizen.
Now a well-known Chinese lawyer of the democratic dissidence in China, Zhang Sizhi was once a young nationalist, a high-ranking official in the court of Beijing and a victim of anti-rightist repression. In his memoirs, he provides a detailed and fascinating description of the profession and China in the second half of the 20th century.