Les États-Unis ont cessé d’être les porteurs et l’emblème de la modernité. L’impérialisme culturel prend fin. C’est le moment de rappeler que cette culture aussi adulée que vilipendée est elle-même issue d’innombrables métissages, comme dans le reste du continent.
Grâce à une démonstration implacable, Thomas Philippon jette une lumière crue sur l’accroissement du pouvoir des monopoles aux États-Unis et ses conséquences néfastes sur les prix et l’investissement. L’analyse pourrait être prolongée en recourant à d’autres disciplines que l’économie.
Faut-il prendre pour acquis que le droit est un vecteur du progrès social ? Élaborées aux États-Unis depuis les années 1970, les Critical Race theories ouvrent une autre voie, mais restent peu connues en France, notamment parce qu’elles inscrivent la notion de race au cœur de leur réflexion.
En retraçant la carrière d’un rival des puritains en Nouvelle-Angleterre au XVIIe siècle, l’historien Peter Mancall déconstruit le récit traditionnel qui fait remonter l’origine de la nation américaine à la colonisation par les puritains.
La ville d’Al Capone reprend du galon dans le crime, et le met en musique. C’est la “drill”, forme de rap qui prétend documenter la vie des rues et la criminalité violente.
Le racisme n’étant qu’une technique de division au service des riches, la renaissance de la gauche doit passer par une alliance interraciale. Cette conception sociologique du racisme que défend un professeur de droit américain est pour le moins contestable.
La musique occupe une place de choix dans la tradition intellectuelle noire américaine. Mais qu’en est-il du rap, genre parfois controversé ? Pour Ta-Nehisi Coates, le hip-hop éclaire de manière originale le sens de la vie noire, à l’heure du Black Lives Matter.
Alors que les violences meurtrières de la police enflamment de nouveau les États-Unis, une quinzaine de chercheurs évaluent l’efficacité des réformes visant à en réduire le nombre. Une étude qui vaut aussi pour la France.
Les plus riches aux États-Unis ne sont pas seulement ceux qui détiennent le capital. Ce sont aussi ceux qui reçoivent de très fortes rémunérations et qui sont formés dans des universités réservées aux plus fortunés, dotées de moyens toujours plus considérables.
Pendant quatre siècles, avant la conquête de l’Ouest, les trappeurs ont sillonné l’Amérique du Nord. Marginaux, vivant le plus souvent avec les Indiens, leur figure évoque un monde perdu, qui continue de hanter l’Amérique.
Les Mémoires de Snowden, condamné par son pays, reviennent sur son attachement aux valeurs fondatrices des États-Unis, et notamment à la liberté individuelle. Ce sont elles qui l’ont poussé à dénoncer la surveillance généralisée mise en place par la NSA, et dont il fut l’un des rouages.
L’étude des familles adoptives et des couples mixtes met en évidence le rôle de la socialisation dans la construction de l’identité raciale. Cette approche permet de saisir l’identité raciale comme un héritage, sans pour autant réinvestir les présupposés naturalistes de l’approche biologique.
L’ouvrage de W.E.B. Du Bois, publié en 1899 et sciemment négligé aux USA par une tradition sociologique structurée dans des institutions racistes, est enfin reconnu à sa juste valeur : une monographie considérable aux enjeux politiques cruciaux et très actuels. L’historien Nicolas Martin-Breteau a assuré la traduction et la présentation du livre.
Le procès de Nuremberg a beaucoup occupé les historiens ces dernières années. En mettant au jour les effets possibles des nouveaux textes de droit international sur la ségrégation aux États-Unis, Guillaume Mouralis contribue grandement à ce renouvellement historiographique.
Depuis une vingtaine d’années, les metal studies forment un champ d’études émergent. Bien souvent, les universitaires actifs dans ce domaine sont aussi des mélomanes qui interrogent leur propre passion. Comment articuler le statut d’amateur à celui de chercheur ?
Xénophobie, repli identitaire, défiance à l’égard des institutions… Les classes populaires blanches sont de plus en plus perçues comme une source d’instabilité pour les démocraties occidentales. Justin Gest les a étudiées, combinant travail quantitatif et approche ethnographique
Les politiques de diversité sur les campus des universités américaines d’élite ont modifié les pratiques de sélection des moins favorisés. Mais le privilège académique n’exclut pas la domination sociale et ethnique, y compris dans ses dimensions les plus matérielles.
Un économiste retrace le processus qui conduisit la Cour Suprême des États-Unis à valider, en février 1935, l’abrogation de la « gold clause » votée par le Congrès en mai/juin 1933. En analysant les enjeux de cette décision, il apporte une contribution utile à l’histoire du New Deal.
Grâce à la découverte d’une riche correspondance, Martha Hodes raconte l’histoire d’une Américaine ordinaire, ouvrière blanche à l’époque de la guerre de sécession. À ceci près que cette femme a épousé un capitaine de marine noir. Le genre de la biographie historique s’en trouve considérablement renouvelé.
En analysant le regard sur l’homosexualité des habitants hétérosexuels de quartiers gais gentrifiés, la sociologue Sylvie Tissot révèle des logiques de domination qui prennent des parures progressistes.
Aux États-Unis, tous les ans, environ 650.000 personnes sortent de prison ; beaucoup vont y retourner. Bruce Western et son équipe de recherche ont suivi 122 de ces « sortants » pendant une année.
Comment un État démocratique parvient-il à imposer sa surveillance à sa propre population ? En étudiant le cas des États-Unis au premier XXe siècle, l’historien A. Rios-Bordes déconstruit, avec les outils des sciences sociales, les mécanismes de contrôle et de défiance.
Les chevelures des personnes afro-descendantes soulèvent les polémiques. Pour l’anthropologue Ary Gordien, la stigmatisation des cheveux crépus tire son origine de la période coloniale et esclavagiste, mais plus récemment aussi de leur association avec le radicalisme politique et culturel.
Comment les réfugiés vivent-ils la vie quotidienne aux États-Unis ? L’anthropologue Catherine Besteman étudie les trajectoires des réfugiés somaliens à Lewinston, dans le Maine, luttant pour conserver leur organisation sociale dans un monde qui la bouleverse en profondeur.
L’élection de Donald Trump à la présidence américaine a provoqué inquiétudes et mobilisations dans les mondes de l’art. Ce nouvel ouvrage de la collection Puf - La Vie des idées reconsidère les rapports entre art et politique qui se jouent dans le « moment Trump ».
La Constitution des États-Unis rédigée en 1787 était-elle pro-esclavagiste ? L’historien Sean Wilentz conteste cette analyse communément acceptée en proposant une interprétation inédite des intentions véritables des Pères fondateurs.
À la fin du XIXe siècle, aux confins des États-Unis et du Mexique, un esclave a pu devenir millionnaire en passant maître dans l’invention de soi. La vie extraordinaire de ce caméléon permet à Karl Jacoby d’écrire un brillant plaidoyer pour une histoire sans frontières géographiques ni raciales.
Le sol des villes est partout et gravement pollué, du fait d’activités industrielles aujourd’hui disparues. Une pollution invisible et indifférenciée, qui vient apporter une nuance de taille aux théories de la justice environnementale.
Ville emblématique du progressisme californien, San Francisco est aussi la championne des inégalités sociales. La géographe Sonia Lehman-Frisch cartographie les ambiguïtés de cette cité singulière qui continue à être le porte-drapeau de l’innovation aux États-Unis.
Comment les familles patriciennes de la région de Boston se sont-elles hissées au cœur du développement économique de l’Ouest américain ? Grâce aux réseaux de sociabilité, à la maîtrise des connexions politiques et à l’invention d’outils financiers.
Depuis le 21 août dernier, les détenus des États-Unis sont appelés à la grève par plusieurs de leurs organisations. Une telle mobilisation n’est pas inédite ; une mise en perspective socio-historique illustre les contradictions du système carcéral et de l’action collective.
Les classes dominantes affichent traditionnellement leur supériorité par le faste de leurs dépenses. Selon Elizabeth Currid-Halkett, l’affirmation statutaire est en pleine mutation et passe désormais par des signes beaucoup plus discrets, où la distinction vient remplacer l’ostentation.
Peu d’histoires de la lutte des Africains-Américains pour l’égalité parviennent à se défaire d’un parti pris idéologique. Caroline Rolland-Diamond propose une impressionnante synthèse qui dégage, derrière les oppositions, les lignes structurantes d’un combat de deux siècles, et toujours en cours.
Dans un ouvrage incisif, dense et stimulant, le sociologue Rogers Brubaker s’interroge sur les raisons qui font que, dans les États-Unis aujourd’hui, l’acceptation sociale des situations transgenres n’a pas d’équivalent dans les cas « transraciaux ».
Comment vivre sa foi musulmane dans un contexte d’islamophobie grandissante ? John O’Brien explore les multiples façons dont de jeunes musulmans états-uniens parviennent à concilier leurs croyances et leur appartenance à la nation.
Quand beaucoup voient l’Amérique comme une terre de liberté, Sean Wilentz s’interroge sur la passion pour l’égalité états-unienne. Il pose ainsi un nouveau regard sur la vie politique du pays et sur la profonde opposition aux partis qui s’y rejoue périodiquement.
Une sociologue enquête sur les moyens qu’ont trouvés les très grands bourgeois new yorkais pour s’accommoder de la culpabilité qui s’attache à leurs privilèges. Cherchant à être moralement dignes de leur fortune, ils s’identifient aux classes moyennes et s’efforcent d’apparaître simples et normaux.
La philanthropie est-elle un appui ou une menace pour la démocratie et la justice sociale ? Prenant acte de l’importance et de la diffusion du phénomène dans la société étatsunienne, des chercheurs articulent des perspectives empiriques et normatives sur ces questions.
Inauguré par le président Obama il y a un an, le Musée d’histoire et de culture africaine-américaines satisfait une revendication mémorielle de la communauté noire : que son histoire soit racontée à l’ensemble de la nation dans un musée situé en plein centre de la capitale fédérale. La manière dont cette histoire est racontée pose cependant question.
En proposant une approche transnationale du conservatisme au XXe siècle, les historiens Clarisse Berthezène et Jean-Christian Vinel montrent qu’il s’agit pas tant d’une doctrine clairement définie que d’un mouvement de réaction aux changements sociaux et à l’interventionnisme étatique en matière économique.