Prédicateur inspiré par Dieu ou fanatique obnubilé par la réforme des mœurs ? Républicain révolutionnaire et social ou intrigant politique ? Véritable prophète ou subtil imposteur ? Une nouvelle biographie refuse de prendre parti sur frère Savonarole (1452-1498).
L’Italie a-t-elle une histoire avant l’unification ? Au cœur de la Méditerranée, pendant des siècles, la péninsule se présente comme une koiné culturelle à première vue uniforme mais montre une complexe pluralité politique, économique et sociale.
En dehors des cercles très spécialisés, on ne s’intéresse plus beaucoup à Plutarque. Son œuvre, singulière et abondante, a pourtant joué un rôle majeur dans la constitution de l’humanisme à la Renaissance.
Florence Alazard plonge dans le monde de la guerre au XVIe siècle à travers le portrait de Giovanni de’ Medici, devenu après sa mort un personnage de légende : « Jean des Bandes Noires ». Cette biographie tisse, avec précautions et clarté, le portrait d’une Italie meurtrie par la guerre.
Dans l’Italie de la Renaissance, les princes toléraient les Juifs dans la mesure où ils se livraient à des activités bancaires. Cette bienveillance intéressée constitue une particularité dans une Europe marquée par les persécutions et les expulsions.
L’histoire de Claude Garamont, s’il n’est pas l’auteur des caractères qui portent son nom, est aussi celle des typographes, tailleurs de caractères et imprimeurs du Paris humaniste du XVIe siècle.
Après le monde domestique patriarcal et contrôlé des Florentines du Quattrocento, l’historienne médiéviste Christiane Klapisch-Zuber nous fait découvrir un nouvel aspect, peut-être plus intime encore, de la vie familiale des Florentins : leurs écritures.
Le sommeil profond est équivoque : on l’interprète soit comme une forme de méditation, soit comme une sorte d’abandon lascif. M. Seretti s’est penché sur ses représentations dans l’art de la Renaissance et ce qu’elles en disent.
Et si Bruegel L’Ancien avait été spinoziste avant Spinoza ? C’est l’hypothèse audacieuse que formule Laurent Bove en replaçant les oeuvres du peintre flamand dans leur commun univers historique et spirituel.
Historien de la Renaissance, James Hankins livre une somme considérable et jette un éclairage nouveau sur le contenu politique de l’humanisme italien, de Boccace et Pétrarque jusqu’à Machiavel. Une réflexion majeure sur le fondement moral de la légitimité gouvernementale.
L’artiste, par son œuvre, se fait un nom, mais quel nom ? À la Renaissance, il est usuellement désigné par son prénom ou par un patronyme. Mais pour devenir célèbres, les peintres se sont souvent efforcés d’inventer le nom par lequel ils voulaient accéder à la renommée.
La Renaissance a réinventé la pudeur, cette passion contradictoire, qui montre tout en cachant. Dans un livre magistral, D. Brancher montre comment cet art du contournement traverse les savoirs, en particuliers médicaux, au XVIe siècle.
Antique et renaissante, mi-lolita, mi-déesse, la nymphe est, selon G. Didi-Huberman, marchant dans les pas d’Aby Warburg, un personnage récurrent de l’histoire de l’art, qu’elle irrigue de son nimbe et de sa fastueuse fluidité.
Connu pour ses travaux sur l’État et le processus de civilisation, Norbert Elias a également écrit sur les utopies littéraires et philosophiques, et notamment sur la célèbre œuvre de Thomas More. Une traduction de ces textes permet de s’interroger sur la place de l’utopie dans la pensée du sociologue.
Situé au XVIe siècle, l’ouvrage de S. Kusukawa analyse la première élaboration d’un régime propre à l’image scientifique dans les savoirs d’observation, en botanique et en anatomie notamment. Il montre comment ce nouveau régime de l’image s’avère capital dans la genèse des sciences modernes.
Dans son dernier essai publié, Jacques Le Goff, qui vient de disparaître, s’interrogeait sur la périodisation en histoire. Il défendait l’hypothèse d’un « long Moyen Âge » et refusait de considérer la Renaissance comme une période spécifique. Une réflexion sur nos cadres chronologiques.
Comment interpréter la fresque « Du bon gouvernement » peinte par Lorenzetti en 1338 dans le palais communal de Sienne ? Fait-elle l’éloge de la loi qui garantit la concorde dans la cité et protège les individus, ou de la sagesse qui dirige naturellement les hommes vers le bien commun ?
Combinant analyse conceptuelle et mise en perspective historique, Emmanuel Roux propose une nouvelle démonstration du républicanisme de Machiavel ; il inscrit aussi celui-ci dans une nouvelle filiation plus inattendue, ouvrant sur une nouvelle définition de la démocratie.
Stephen Greenblatt propose un récit original du tournant de la Renaissance en montrant que la redécouverte du poème de Lucrèce en 1417 a fait basculer le monde dans la modernité. L’ouvrage se concentre sur l’homme qui découvrit ce manuscrit et permit sa circulation dans les milieux humanistes italiens. Mais le livre ne tient pas toutes ses promesses.
Dans Florence et Bagdad, Hans Belting propose une nouvelle histoire du regard, dont il étudie le rapport à l’image et la valeur symbolique. Prenant pour point de départ le transfert culturel entre orient et occident, qui permet l’invention de la perspective au XVIe siècle, il s’interroge sur deux formes différentes de cultures du regard, en vue d’une histoire globale de l’art.
Entre une métaphysique chrétienne et une pensée de l’homme producteur de son propre monde, la philosophie de Nicolas de Cues marque la transition vers la modernité : ce que montre l’étude que Frédéric Vengeon consacre à l’anthropologie du Cusain.