Comment sortir de l’architecture abstraite, où les constructions sont faites sans leurs publics ? La méthode de Peter Ferretto repose sur l’observation, l’engagement et l’osmose entre enseignement, pratique, recherche et impact social.
Les récentes élections à Taïwan et Hong Kong attestent de l’impact profond et durable qu’y ont eu les mouvements étudiants de 2014. Si l’expression d’une critique purement « identitaire » est impossible face à la Chine, les revendications démocratiques gagnent en revanche du terrain.
La consommation et le trafic du pangolin sont aujourd’hui montrés du doigt parmi les causes probables de la pandémie. Au-delà des pratiques et croyances liées à sa consommation locale, c’est plus généralement la marchandisation de la nature et la globalisation des marchés qu’il faut reconsidérer.
En retraçant les luttes de pouvoir au sein du sérail communiste, J.-L. Domenach tombe-t-il dans la petite histoire ? Non pas : il montre au contraire comment la cause de la tyrannie n’est pas à chercher dans la personnalité du tyran, mais dans le jeu des institutions et des factions, qui explique aussi le mouvement réformiste actuel.
Cet essai dresse le portrait de la ville de Wuhan qui est au cœur de l’actualité depuis l’apparition du Covid-19, et relate les expériences du confinement racontées par ses habitants ordinaires, mêlant souffrance, désespoir, indignation et élan de solidarité.
La Chine serait-elle en voie de s’affirmer aussi comme un modèle politique ? Paul Charon et Guillaume Dutournier critiquent les propositions récentes de Daniel A. Bell sur la question. Selon ce dernier, la « tradition confucéenne » constituerait la réponse la mieux adaptée aux impératifs d’efficacité des gouvernements modernes, et aux apories de la démocratie occidentale.
Un célèbre avocat chinois de la dissidence démocratique chinoise, qui fut un jeune nationaliste, un cadre du tribunal de Pékin et une victime de la répression anti-droitière, livre dans ses mémoires une description fine et passionnante de cette profession et de la Chine de la deuxième moitié du XXe siècle.
L’internet chinois est un lieu d’effervescence politique. Si la censure y est active, filtrant les contenus et bloquant les sites étrangers, la Toile s’avère pourtant un outil efficace d’action collective dans des affaires d’intérêt public. Au point que la vindicte populaire prend parfois l’ascendant sur le pouvoir judiciaire.
À l’occasion de la publication d’une étude complète sur une famine longtemps occultée, le sinologue Lucien Bianco revient sur les limites du système, ses mensonges, la responsabilité de Mao et les raisons démographiques qui ont abouti à la catastrophe. Cette réflexion sur le Grand bond en avant s’enrichit d’une comparaison avec les famines soviétiques de 1931-33.
De quand date l’avènement des sociétés de consommation ? De la fin du XXe siècle, croit-on le plus souvent. De bien plus longtemps, affirme Frank Trentmann dans un essai d’histoire globale qui en retrace l’histoire de l’Italie du XVe siècle à la Chine contemporaine. Débat à quatre voix sur un livre qui fera date.
François Godement nous rappelle que le processus d’intégration économique et culturel qui se produit actuellement en Asie est compromis par la forte militarisation des pays de la région, leurs visions concurrentes de l’histoire et divers facteurs politiques d’instabilité.
Les « pays émergents » bouleversent aujourd’hui le paysage économique et politique mondial. Mais qu’est-ce que l’ « émergence » ? Derrière ce label associé à des pays très différents, voire disparates, existe-t-il une réalité commune, voire une voie royale vers le développement ?
Souvent traités séparément, les cas chinois et européens de l’Est sont abordés conjointement dans un ouvrage interdisciplinaire consacré aux institutions politiques et sociales, aux transformations socio-économiques et aux relations entre État et société. L’angle d’approche tend à présenter l’action de l’État-Parti en Chine sous un jour favorable.
La société hongkongaise est en prise avec la rigidité d’un régime autoritaire et menaçant, mais également avec les grands bouleversements sociaux et économiques mondiaux.
Dans la Chine impériale, les examens impériaux sont l’un des meilleurs moyens de choisir des « talents » indépendamment de l’origine sociale des candidats. Mais la méritocratie chinoise, tout comme la méritocratie de certaines sociétés contemporaines, n’était pas moins la source de profondes inégalités sociales.
Lieu d’échanges et de ressources, le petit commerce occupe un rôle essentiel dans la fabrique urbaine. Un collectif de géographes examine son renouvellement et ses stratégies d’adaptation face au changement urbain des métropoles.
Entre reconnaissance et répression, l’histoire de la médecine traditionnelle reflète celle de la « modernité occidentale » diffusée en Chine. Aujourd’hui, ce n’est plus l’État communiste mais les médecins « modernes » eux-mêmes qui en appellent à l’abolition des « superstitions ».
Dans le développement original du capitalisme chinois, l’État et le Parti ont joué, avec pragmatisme et souplesse, un rôle essentiel que la théorie économique conventionnelle a du mal à saisir. Selon Marie-Claire Bergère, l’effondrement du système est bien moins probable que son maintien, à condition qu’il continue de se réformer.
Au lendemain de la Conférence de Lima sur le climat, les résultats de la coopération internationale en matière d’environnement sont décevants. Les États-Unis et la Chine étant peu disposés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre avant 2030, les perspectives futures, et notamment la Conférence de Paris en décembre 2015, ne sont guère plus réconfortantes.
En février 2016, la Corée du Sud décide de fermer le complexe industriel intercoréen de Kaesong pour protester contre les essais nucléaires et balistiques nord-coréens. Elle n’avait pas fait auparavant de la dénucléarisation un préalable à la collaboration des deux Corées – un changement de cap qui pourrait se révéler peu judicieux.
China managed to maintain a certain amount of economic activity during the lockdown, but at what cost and under what conditions? This article highlights the regime’s use of the media alongside the political and market logics specific to China.
What can literature teach us about China’s experience of democracy in the twentieth century? In an ambitious work, Sebastian Veg explores the links between fiction and democracy in his search for a critical reflection on the reader-citizen.
According to Isabelle Thireau, there is a political realm in authoritarian regimes, where citizens voice their expectations and evaluate the legitimacy of decisions, public policies and leaders, thus contributing to the assessment of what is acceptable and what is good government.
How can we move beyond abstract architecture, where buildings are constructed without their audiences? Peter Ferretto’s method is based on observation, engagement, and the osmosis between teaching, practice, research, and social impact.
According to Australian specialist of social classes David S.G. Goodman, China is still far from a capitalist country. In this interview, he maps out the connections between the Chinese middle classes, the upper class and the Communist Party and their political implications.
An interview with a Chinese political scientist trained in American universities gives us an insight into China’s pragmatic policy of local experimentation. It chronicles how officials in the municipality of Chongqing have seized the opportunity offered by its special status to launch a unique blend of liberal and socialist economic policy.
David Bandurski explains that, despite the ongoing control of the Party, the Chinese media and their relationship to their audience have greatly changed thanks to the growing commercialization of the media, professionalism of journalists and the rise of the Internet and social media.
This dossier examines the recently reopened debate on regional integration in Asia. What are the obstacles to the construction of an Asian Union? How is the issue tackled in Japan, China or Australia?
Despite strict censorship and control, the Chinese party-state and journalists also sometimes interact in a collaborative manner. Constructive investigative reports serve as governance tools to better control local officials and project the image of a responsive government.
As populism is rising on a global level, Books & Ideas offers a series on media politics in East Asian countries, to be published over the next two weeks. Though situations are extremely diverse, they can teach us a lot on the relationship between the state and journalists in authoritarian contexts. What role is left for the media to play in non-democracies?