La classe ouvrière n’est plus, la France populaire se fragmente entre classes moyennes et précarisation croissante. Ce nouvel ouvrage de la collection Vie des idées - Puf dresse une cartographie fine et vivante d’un milieu en pleine recomposition qui tente de faire face, individuellement et collectivement, aux inégalités sociales.
Au nom de la « légitime défense d’État » dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, on assiste à une extension significative des pouvoirs de la police. L’étude de V. Codaccioni permet de comprendre à la fois la baisse des meurtres racistes et sécuritaires et l’augmentation récente des morts par violences policières.
Souvent allumé du matin au soir, le petit écran rythme plus que jamais la vie quotidienne des classes populaires. Mais que font les individus des images et des personnages qu’ils reçoivent ainsi tous les jours à leur domicile ?
Les neurosciences éclairent les déterminants de nos actions et la place qu’y joue notre vie mentale. En résultent divers modèles du sujet humain, qui ont chacun une répercussion sur les politiques de l’autonomie impulsées par les pouvoirs publics.
Le mouvement des Gilets Jaunes ne s’appuie sur un aucun parti politique ni aucune organisation syndicale et peine à structurer ses revendications. Cette mobilisation offre néanmoins une occasion historique de renouveau du syndicalisme et de l’engagement collectif.
Comprendre la radicalité religieuse implique d’aller au-delà de l’association entre précarité et délinquance. L’attention doit plutôt se porter sur les configurations familiales, le lien avec les institutions et les trajectoires scolaires ou la socialisation entre pairs.
Professeur au Collège de France, spécialiste des théories de la croissance et auteur de plusieurs articles et rapports sur l’enseignement supérieur, Philippe Aghion défend la nécessité d’augmenter le financement de l’université sans avoir recours à une hausse des frais d’inscription.
Les fondations philanthropiques s’engagent dans la lutte contre le changement climatique, avec des actions célébrées. Mais pour quels résultats ? Selon Edouard Morena, ces fondations contribuent en fait à maintenir l’ordre économique qui aggrave la crise climatique.
Trois ans après sa signature, l’Accord de Paris sur le climat est déjà menacé. En soutien aux actions à mener pour endiguer le dérèglement climatique, La Vie des Idées publie en partenariat avec Public Books une série d’articles consacrés aux rapports entre capitalisme et réchauffement climatique.
Faut-il compter sur les gouvernements nationaux pour sauver le climat ? Un État peut-il être capitaliste et écologiste ? Pour Geoff Mann et Joel Wainwright, l’appel à cette solution manque de réalisme, et d’autres formes de lutte contre le réchauffement climatique doivent être envisagées.
Souvent dépeintes comme le terreau du populisme, les villes en déclin sont également des espaces d’expérimentation d’alternatives au néolibéralisme. Dans ces villes, les politiques de développement renouvellent l’action publique en rompant avec le dogme de la croissance.
Le 1er décembre 1988 apparut le RMI, devenu RSA en 2008. Cette prestation, aujourd’hui vitale pour un Français sur vingt, a coupé la lutte contre la pauvreté de la protection sociale générale, opposant catégories populaires et allocataires au sein d’une même insécurité sociale.
Jacquerie, révolte des périphéries, revanche des prolos… Les premières analyses du mouvement des gilets jaunes mobilisent de nombreuses prénotions sociologiques. Ce mouvement cependant ne reflète pas une France coupée en deux, mais une multiplicité d’interdépendances territoriales.
La lutte contre les sectes révèle la réticence française à l’égard du pluralisme et du religieux. Selon Étienne Ollion, le phénomène sectaire doit pourtant être appréhendé par une sociologie de l’État plus que par une sociologie du religieux.
Au sein des institutions où on les plaçait dans les années 1950, les mères célibataires, marginalisées et réprimées, avaient parfois l’occasion de retisser du lien. C’est ce lien que recrée le sociologue Jean-François Laé à travers la correspondance d’une « fille-mère » avec son assistante sociale.
À partir de documents et de matériaux divers, Louis Pinto retrace la genèse de la catégorie de consommateur comme élément central de l’économie et de la société de marché. Au risque de déconsidérer les théories critiques et les possibilités de politisation liées à cette forme de participation sociale.
Ville emblématique du progressisme californien, San Francisco est aussi la championne des inégalités sociales. La géographe Sonia Lehman-Frisch cartographie les ambiguïtés de cette cité singulière qui continue à être le porte-drapeau de l’innovation aux États-Unis.
Internet nous rend-il plus agressifs, ou plus tolérants à l’égard de l’agressivité, dans nos discussions politiques du quotidien ? Romain Badouard dresse une cartographie de la violence des débats en ligne, de ses usages et de ses effets.
Sous le nom de logistique on désigne les travaux impliqués par les entrepôts : stockage, préparation de commande, manutention etc. Ces activités, souvent trop pénibles pour être durables, structurent aujourd’hui la condition des classes populaires et leurs trajectoires.
La trajectoire du dirigeant de SpaceX illustre les contours du nouveau capitalisme technologique. Si Elon Musk est souvent célébré comme un entrepreneur révolutionnaire et visionnaire, il s’appuie néanmoins sur des répertoires patronaux classiques.
Fabien Truong aborde les engagements religieux en se concentrant sur « l’islam d’en bas » et les bricolages qui le caractérisent à l’ombre (et à distance) des trajectoires de radicalisation. Il fait en cela le pari d’éclairer l’extraordinaire par l’ordinaire.
Le non-recours aux aides sociales peut prendre plusieurs formes et s’expliquer diversement ; mais il traduit fondamentalement, selon Philippe Warin, une attente de justification adressée aux pouvoirs publics.
Que faire face à la lente montée du racisme et à l’enracinement de l’extrême droite ? Le fascisme est re-devenu possible en France, affirme le sociologue Ugo Palheta. Face à une crise protéiforme de l’État, il faut nommer le mal si l’on veut le combattre.
En dépit de son omniprésence dans la culture et les médias français, la gastronomie a longtemps été perçue comme un objet d’étude mineur. La sociologue Sidonie Naulin renverse la vapeur avec cette analyse du journalisme gastronomique, pilier, moteur et prescripteur du paysage culinaire français.
Transfuges, transclasses… ? La parution d’un ouvrage interdisciplinaire révèle la difficulté à stabiliser un vocabulaire consensuel pour décrire et penser ce qui se joue dans le passage d’une classe sociale à une autre.
Hôpital, soins dentaires, pompes funèbres, universités, TGV : partout le service public réinstaure sans le dire une « troisième classe », réservée aux plus pauvres. Qu’est-ce que cette segmentation nous dit des évolutions de l’État-providence ?
Topos du discours médiatique, l’image idyllique du cosmopolitisme marseillais ne résiste guère à l’analyse et à l’enquête. Celle-ci révèle de profondes inégalités dans la construction des communautés, le clientélisme et la reconnaissance mémorielle.
Producteur de déchets toujours plus nombreux, l’homme moderne n’a plus avec eux le même rapport. Que révèlent ces déchets que l’on tente de cacher ou d’éloigner de nos sociétés ? Maîtrisons-nous les déchets que nous tentons de gérer ou nous échappent-ils ?
Après la démonstration, par F. Héran, de l’inconsistance scientifique des échafaudages de Stephen Smith autour des migrations africaines, J. Brachet met en évidence ce qui se joue réellement dans son livre partout célébré : l’appel ouvert à des politiques xénophobes et racistes.
Les changements de programme en sciences économiques et sociales (SES) suscitent d’intenses débats depuis les années 2000. Mais ces querelles idéologiques font souvent oublier la question essentielle : comment la culture économique contribue à la formation du citoyen.
Faut-il craindre la décentralisation ? En comparant les politiques régionales d’éducation en France et en Allemagne, Claire Dupuy montre que les régions cultivent, mieux que l’État, l’idéal d’égalité.
Sous le nom de « communautarisme », les accusations d’entre-soi et de revendications séparatistes vont bon train ; mais les présupposés qui les soutiennent relèvent largement du fantasme. À partir d’enquêtes sociologiques de terrain, un nouveau livre de la collection Puf/Vie des idées déconstruit ces préjugés.
Le terme « communautarisme » s’est imposé depuis les années 1990 dans les débats médiatico-politiques. En retraçant l’histoire de cette catégorie mutante, prospérant sur le flou et les préjugés, F. Dhume montre qu’elle est un instrument polyvalent au service du groupe majoritaire.
Les prédictions alarmistes sur les migrations africaines ont le vent en poupe. François Héran montre qu’elles ne reposent pas tant sur une approche démographique que sur une conjecture économique, et un sophisme : le développement de l’Afrique ne pourrait se faire qu’au détriment de l’Europe.
Les pratiques policières de contrôles-éviction, visant à évincer certaines populations de l’espace public, participent aux processus de gentrification. M. Boutros met en lumière le rôle central des forces de l’ordre dans les dynamiques de transformation urbaine.
La GPA est généralement comprise en France comme une transaction commerciale moralement condamnable, parce qu’on considère qu’on achète le corps d’une femme. Mais est-ce bien le cas ? Quelles raisons avons-nous de rejeter un acte librement consenti ?
Depuis l’ouvrage de Sigmund Freud, le rêve a longtemps été considéré comme le monopole de la psychanalyse. Le sociologue Bernard Lahire le théorise comme un objet éminemment social. Compte rendu suivi d’une réponse de l’auteur.
Une enquête sociologique sur les verriers de Givors expose la difficulté à faire reconnaître les maladies professionnelles. Ce n’est qu’au prix d’une lutte juridique acharnée et de collaborations entre ouvriers et scientifiques que la vérité a pu être rendue publique.
Depuis le 21 août dernier, les détenus des États-Unis sont appelés à la grève par plusieurs de leurs organisations. Une telle mobilisation n’est pas inédite ; une mise en perspective socio-historique illustre les contradictions du système carcéral et de l’action collective.
L’accès au logement est un droit et le mal-logement ne cesse de progresser. Un nouvel ouvrage entièrement inédit de la collection Vie des idées-Puf s’intéresse à ce sujet qui, bien qu’il touche de près les Français, qu’il révèle et renforce les inégalités sociales, est pourtant négligé par les pouvoirs publics et les études socio-économiques.