Comment sortir de l’architecture abstraite, où les constructions sont faites sans leurs publics ? La méthode de Peter Ferretto repose sur l’observation, l’engagement et l’osmose entre enseignement, pratique, recherche et impact social.
Cinq spécialistes des nouvelles technologies partagent leurs points de vue sur les espoirs et les dangers portés par la révolution numérique en cours. Leurs réponses révèlent le besoin urgent d’approfondir nos réflexions sur les conséquences politiques, sociales et économiques de cette transformation de nos sociétés.
Alors que les pouvoirs publics semblent pour l’instant vouloir privilégier l’incitation plutôt que la contrainte pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, les économistes développent des outils de plus en plus performants pour mesurer l’efficacité de ces politiques.
L’évolution technologique a dépassé le droit existant, créant un vide de gouvernance. Le besoin urgent d’un renouvellement des réglementations conduira probablement à des systèmes autonomes et clos, et augmentera encore la fragmentation de l’ordre mondial.
Le monde numérique, selon Nilam Ram, est le produit de transactions mutuelles entre les technologies et les humains. Il crée de nouvelles formes de connaissances qui renforcent le pouvoir des citoyens et leur capacité à contribuer à une science plus égalitaire.
L’ethnographie de Laurence Ralph explore les différents systèmes de punition qui blessent les corps des Noirs et Bruns américains et qui contribuent à maintenir les vestiges de l’esclavage. Ces blessures appellent à la justice réparatrice.
Le “rêve californien” ne remonte pas à la Ruée vers l’or du XIXe siècle, mais seulement au XXe siècle, et relève plus de la critique que de l’enthousiasme. Louis Warren invite à relativiser ce mythe, et à se méfier de la tendance à prendre la Californie pour le laboratoire des États-Unis.
Le monde numérique est la résultante de l’accumulation de siècles de progrès scientifiques et organisationnels. La virtualité est par ailleurs rendue possible par la matérialité des ordinateurs, objets qui sont eux-mêmes le produit d’échanges économiques et du travail.
Les États-Unis connaissent un recul de la démocratie, affirme Hakeem Jefferson qui appelle à de profondes réformes institutionnelles comme l’augmentation du nombre de juges à la Cour suprême ou la répartition du Sénat américain en fonction de la population des États.
Les quotas en Inde contribuent à l’émancipation des basses castes tout en produisant des effets pervers difficiles à maîtriser. Rohini Somanathan s’interroge sur le bon équilibre entre politiques de discrimination positive ciblées et politiques publiques à vocation universelle.
Les produits numériques changent notre façon de vivre. Grandissant dans un monde hyperconnecté, la nouvelle « génération Z » a développé des comportements, des attitudes et des valeurs différents.
Rorty a fait de la conversation un genre philosophique à part entière, qui l’a poussé à refuser toutes les distinctions stériles à ses yeux : entre l’analytique et le continental, entre les Lumières et la postmodernité, entre la philosophie et la littérature.
L’existence d’un panopticon numérique aux mains d’un petit nombre d’entreprises n’ayant aucun compte à rendre démocratiquement menace la dignité humaine et à l’autodétermination. Les risques et les avantages des nouvelles technologies doivent être maîtrisés par des technologies sociales adéquates.
Malgré la montée de l’extrême droite et l’accommodement des dictatures aux pressions internationales, les politologues Helen Milner et Daniel Treisman se montrent confiants dans l’avenir de la démocratie, seul modèle politique capable de s’adapter aux innovations rapides qui conduisent le capitalisme.
Comment les Afro-Américains ont-ils tenté de renverser les rapports de domination raciaux aux États-Unis ? En créant à partir de l’après-guerre des institutions culturelles et éducatives spécifiques à leur communauté, toujours utiles aujourd’hui dans la lutte contre les discriminations.
La question préoccupe depuis longtemps les historiens du commerce international et du capitalisme : quelles sont les raisons de la domination exercée par les compagnies de commerce hollandaise (VOC) et anglaise (EIC) sur le commerce entre Europe et Asie à partir du XVIIe siècle ?
Que ce soit au travail, à l’école ou dans les relations personnelles, les préjugés sexistes implicites sont toujours bien présents. De plus, malgré les nombreuses tentatives de prévention des stéréotypes et de leurs effets, ils continuent d’affecter les performances, les préférences et les opinions des individus.
Quelles traces les entreprises coloniales ont-elles laissées ? En confrontant l’histoire publique du colonialisme au Royaume-Uni et au Zimbabwe à celle de sa propre famille, Simukai Chigudu fait apparaître la part refoulée du legs colonial et comment elle continue d’alimenter le cycle de la violence.
Rachel St. John explore les divers projets de construction nationale qui se sont disputé la légitimité et les territoires à travers le continent américain au cours du XIXe siècle, mettant en lumière la diversité de l’histoire politique et le caractère contingent de l’idée de nation.
L’œuvre de Michel Crozier est guidée par la conviction que le phénomène organisationnel produit la société. Il a ainsi contribué à forger les outils pour analyser les collectifs fondés en vue de réaliser un projet commun selon un système d’action et des règles du jeu spécifiques.
Five leading scholars of Big Tech studies share their views on the hopes and dangers of the on-going Digital Revolution. Their answers reveal the pressing need for more political, social and economic theorizing of these dynamics.
How can we move beyond abstract architecture, where buildings are constructed without their audiences? Peter Ferretto’s method is based on observation, engagement, and the osmosis between teaching, practice, research, and social impact.
The American sociologist Harrison White made a vital contribution to the development of social network analysis. Besides his work in this field, his theoretical synthesis and his understanding of social formations have influenced a variety of fields such as the sociology of art and economic sociology.
Digital products are changing how we live. Growing up in a hyper-connected world, the new “Generation Z” has developed different behaviors, attitudes, and values.
Technological change has outstripped existing law, creating a governance vacuum. The pressing need towards a renewal of regulations will likely lead to closed autonomous systems and further increase the fragmentation of the world order.
The digital world is the product of mutual transactions between technologies and humans. It produces innovations and knowledge gains that empower citizens and their ability to contribute to a more egalitarian science.
While public authorities currently seem to prefer to use incentives rather than constraints to reduce greenhouse gas emissions, economists are developing increasingly effective tools to measure the effectiveness of these policies.
The existence of a digital panopticon in the hands of a small number of democratically unaccountable companies is an affront to human dignity and self-determination. The new technologies’ risks and benefits must be harnessed by adequate social technologies.
The digital world is the result of the accumulation of centuries of scientific and organizational progress. Virtuality is further enabled by the materiality of computers, objects that are themselves the product of economic exchanges and labor.
Laurence Ralph’s ethnography explores the various systems of punishment that injure black and brown Americans’ bodies and that contribute to maintain social hierarchies that rely on the vestiges of slavery. These injuries call for healing and overcoming trauma, and also for reparative justice.