Pour lutter contre la désynchronisation croissante des rythmes de vie personnelle et familiale d’un côté et professionnelle de l’autre, il faudrait instaurer une majoration des horaires de travail décalés dans la journée ou le samedi.
Comment transformer l’Union européenne en une véritable puissance publique et démocratique ? Ce nouvel ouvrage de la collection Puf/Vie des idées aborde les politiques de transition écologique, de l’impôt et du budget européens, de la lutte anti-corruption post-Qatargate, en vue de s’interroger sur cette nécessaire mutation vers une politique des biens publics.
Analysant le Conseil d’État entre 1873 et 1940, Charles Bosvieux-Onyekwelu fait la genèse de l’idée de service public « à la française » et montre comment, grâce au droit, s’opère la légitimation de l’État sous la IIIe République.
La réduction du nombre des fonctionnaires revient à chaque élection. Pourquoi cet antifonctionnarisme, alors même qu’on vante le service public ? Pourquoi une telle hostilité, alors même qu’une fois les campagnes électorales passées, elle est rarement suivie d’effet ?
Les appels gouvernementaux à la solidarité et au bénévolat ne sont pas des nouveautés historiques. S’adressant en particulier aux femmes, la gratuitisation du travail participe de la casse du service public qui a fragilisé la capacité de réponse à la pandémie.
Comment appréhender la crise hospitalière ? Un livre écrit à trois mains examine les effets des contraintes organisationnelles et budgétaires au sein de l’hôpital, à travers les réformes qui, depuis les années 1980, visent à y rationaliser l’activité.
Prime d’activité, demande de logement social, inscription à pôle emploi, nombreuses sont les démarches qui ont basculé dans le tout numérique, n’offrant pas d’alternative aux administrés et entraînant une rupture d’égalité devant le service public.
Hôpital, soins dentaires, pompes funèbres, universités, TGV : partout le service public réinstaure sans le dire une « troisième classe », réservée aux plus pauvres. Qu’est-ce que cette segmentation nous dit des évolutions de l’État-providence ?
Les nouveaux contrats à impact social procèdent d’une hybridation croissante des logiques financières et sociales. Loin des discours enchantés qui y voient l’alliance de l’altruisme et de l’efficacité, cet article étudie une expérience concrète de CIS pour montrer que ces instruments marchandent la solidarité.
Comment les habitants de Paris, New York et Londres ont-ils eu accès à l’eau courante ? Si les compagnies privées se partagent le marché de l’eau aux XVIIIe et XIXe siècles, les métropoles prennent peu à peu conscience de la nécessité d’un réseau public.
Des protestations très médiatisées contre les bus privés que les grandes compagnies du secteur technologique mettent à disposition de leurs salariés à San Francisco révèlent la gentrification de la ville et les résistances qu’elle suscite.
La notion de classe créative a servi à formuler des politiques publiques misant le développement urbain sur les infrastructures susceptibles d’attirer les « concepteurs » de nos sociétés. Mais comme le montrent les résultats d’une enquête européenne, l’hypothèse ne tient pas : développer l’éducation et les infrastructures susceptibles de servir l’ensemble de la population serait une politique bien plus féconde.
Jon est ému : ce matin, il doit se rendre au cœur de Paris pour l’inauguration de la nouvelle voie à grande vitesse (VGV) Est-Ouest, dont il est le concepteur. Des navettes ultra-rapides et autonomes relient désormais les différents pôles du Grand Paris, renvoyant au musée les antiques « automobiles » à la fois complexes et dangereuses.
La désobéissance civile prend aujourd’hui de nouvelles formes, notamment face aux pressions qu’impose la modernisation de l’État. L’ouvrage d’A. Ogien et de S. Laugier décrit avec précision cette résurgence d’une démocratie radicale qui dénonce les impératifs de l’évaluation ; il reste cependant prisonnier d’une vision trop étroite de ses origines.
Dieter Plehwe décrit comment les différents services postaux européens, dans un contexte de crise du fordisme et de régulation étatisée, ont dû se positionner face à de nouveaux groupes innovants aux politiques d’expansion agressives. Il montre le rôle décisif joué par les gouvernements nationaux et l’intrication des acteurs privés et publics, des régulations nationales et européennes.
Dès le début des années 1990, la Poste a transformé son offre pour l’adapter au contexte particulier des « zones urbaines sensibles ». Revenant sur une enquête ethnographique menée dans les années 2000, Yasmine Siblot montre comment le service public s’est redéfini, entre l’action publique et l’action commerciale.
La libéralisation totale des services postaux est effective depuis le 1er janvier 2011. Comment se situe la Poste française par rapport à ce processus d’ouverture au marché ? Comment ses homologues européennes ont-elles réagi, accompagné voire anticipé ce processus ?
La libéralisation totale du secteur a eu lieu le 1er janvier 2011 : à ce jour, peu de conséquences se sont fait sentir. Cela signifie-t-il que l’ouverture européenne des services postaux n’a pas eu d’impact sur la poste française ? Ou, au contraire, que la plupart des transformations avaient déjà été amorcées ou même entérinées avant cette date fatidique ?
La trajectoire de la poste britannique montre le lien entre ouverture à la concurrence et modernisation d’un grand service public. Si les conditions d’emploi et de travail en ont subi les conséquences, la négociation collective est restée forte dans l’entreprise. La rigueur budgétaire consécutive à la crise financière complique cependant ce dialogue social.
Le New Labour de Gordon Brown a-t-il encore un projet politique pour la Grande-Bretagne ? Après treize années d’exercice du pouvoir, l’essouflement idéologique des travaillistes n’est guère surprenant. Patrick Diamond et Roger Liddle, membres du think tank Policy Network, invitent les sociaux-démocrates à redéfinir le rôle de l’État.
Comment la social-démocratie s’est-elle adaptée à la nouvelle économie de la connaissance ? À travers l’étude comparée du parti social-démocrate suédois et du New Labour britannique, l’historienne Jenny Andersson met en lumière les défis auxquels sont confrontées les gauches européennes.
Un ouvrage collectif de sociologues renouvelle l’étude du stress au travail en montrant que cette notion porte une individualisation des problèmes vécus par les salariés. A partir de recherches menées sur des agents au contact d’usagers dans différents services publics, il cherche à dépasser la vision habituelle du stress, à le comprendre comme une construction sociale et à interpréter ses différents usages sociaux ainsi que le rapport au travail qui en découle.
La Poste sera certainement bientôt privatisée. Nadège Vezinat montre que cette réforme entérinerait la coexistence des logiques du marché et de service public, et que les tensions liées à cette coexistence d’exigences contradictoires sont largement reportées sur les salariés du groupe. Son enquête sur les conseillers financiers étudie les modalités concrètes de résolution de ces tensions qui touchent salariés et usagers.
Alors que le débat sur le RSA se concentre une fois de plus sur son mode de financement, Jacky Fayolle s’appuie sur un rapport récent du Conseil d’Orientation de l’Emploi pour analyser les conditions nécessaires à la réussite d’un dispositif qui mise sur le travail salarié pour lutter contre la pauvreté.
Entre recherche d’efficience et souci d’égalité, l’avenir des services publics fait l’objet d’innombrables polémiques à travers l’Europe. Peut-on dégager un socle commun des principes qui permettrait de mettre en place un « modèle européen » ? C’est la question que se posent les auteurs Des services publics en Europe.