Loups, chats, chevaux et, maintenant, rats. Sont-ils des objets de dégoût, vecteurs de la peste, ou bien des aides utiles au nettoyage des détritus ? Après le rat des villes et le rat des champs, voici le rat de l’histoire !
La photoreporter Adrienne Surprenant traque les effets de la dengue et du dérèglement climatique partout dans le monde. Tout en montrant la cruauté ou la douleur du monde, elle s’efforce de concilier témoignage et esthétique en établissant avec ses sujets un rapport de confiance réciproque.
L’épidémologie permet de mieux connaître les inégalités sociales de santé, de faire ressortir les réalités du monde du travail mais aussi de documenter la précocité du déclin cognitif.
Bien que très différentes, les épidémies de Sida et de Covid-19 mettent les sociétés face à des dilemmes médicaux, politiques et sociétaux communs en termes de gestion de l’incertitude scientifique, de responsabilisation, d’attention aux plus vulnérables et surtout de prévention.
Aux frontières de l’épidémiologie et de l’histoire sociale, Delphine Berdah compare les politiques sanitaires très différentes qui furent adoptées en France et en Grande-Bretagne contre la tuberculose et la fièvre aphteuse.
À quel prix et dans quelles conditions une partie de l’activité économique a-t-elle été maintenue lors du confinement en Chine ? Cet article met en lumière la mobilisation des médias par le régime, coexistant avec des logiques politiques et marchandes spécifiques de la Chine.
À quoi servent les tests sérologiques ? S’ils révèlent une immunisation a posteriori, faut-il les systématiser ? Immunisation n’est pas protection. La sérologie peut éclairer l’histoire de la maladie, orienter les stratégies de prévention et les choix en matière de vaccination.
Le Covid-19 a remis sur le devant de la scène les zoonoses, ces maladies qui nous viennent des animaux. Elles sont nombreuses et certaines sont anciennes. Toutes elles interrogent notre rapport à un écosystème dont nous ne cessons d’altérer la biodiversité.
Les prédictions de contamination du COVID-19 sur lesquelles reposent les décisions de santé publique négligent les apports des sciences sociales, notamment l’analyse des réseaux sociaux qui pourrait contribuer à affiner les modèles de diffusion permettant d’armer la lutte contre la pandémie.
La prétendue discipline japonaise, qui passe pour un modèle de civisme spontané, dépend en réalité en grande partie des décisions du gouvernement, comme le montre la récente progression de l’épidémie, qui discrédite la trop simpliste explication culturaliste.
Expliquant les raisons du confinement par l’insuffisance de la seule distanciation sociale, Ph. Sansonetti pose les conditions nécessaires pour un futur déconfinement – qui ne mettra pas fin aux mesures de distanciation.
Cet essai dresse le portrait de la ville de Wuhan qui est au cœur de l’actualité depuis l’apparition du Covid-19, et relate les expériences du confinement racontées par ses habitants ordinaires, mêlant souffrance, désespoir, indignation et élan de solidarité.
Lorsque des ressources vitales viennent à manquer, à qui réserver en priorité celles qui sont disponibles ? Faute de réflexion collective sur les critères de priorisation, les médecins se retrouvent aujourd’hui à arbitrer entre les patients.
Faut-il accuser les chauves-souris de transporter tous les virus du monde ? Les peuples qui vivent au contact de ces animaux nous font entendre bien autre chose. La crise sanitaire témoigne aussi de notre incapacité à collaborer avec ces animaux hors du commun.
Au XVIIIe siècle, les épidémies récurrentes de typhus chez les pauvres renforcent la croyance selon laquelle les corps de la plèbe sont dans un état de perpétuelle putréfaction. L’historien Kevin Siena propose une étude stimulante des discours médicaux sur les épidémies au cours du long XVIIIe.
Que pouvait-on savoir et prévoir de l’actuelle pandémie et de son arrivée sur le territoire français ? Premiers éléments de réponse à partir d’un corpus bien défini : le très réputé magazine « Science », et les déclarations de l’OMS depuis fin décembre 2019.
Qu’est-ce que Covid-19 et le coronavirus ? Quels sont les paramètres, les causes, les effets de cette maladie ? Quelles perspectives à court et à long terme ? Spécialiste des maladies infectieuses, Philippe Sansonetti explique pourquoi le sort de l’épidémie est entre nos mains.
Prise entre les grandes épidémies du passé et l’horreur de la guerre mondiale, la grippe de 1918-1919 a longtemps peiné à être reconnue comme un désastre sanitaire et social majeur. Les réactions face à l’épidémie actuelle témoignent d’un déni récurrent face à une maladie qui déconcerte.
De la pandémie de Covid-19, nous semblons peiner à prendre la mesure. Son arrivée est soudaine, ses effets incertains et ses conséquences à long terme encore imprévisibles. La Vie des Idées rassemble un ensemble de textes sur les épidémies qui en explorent les multiples facettes.
Les laboratoires pharmaceutiques sont devenus des acteurs incontournables des politiques de santé. Auriane Guilbaud analyse les enjeux posés par ces relations entre firmes et organisations internationales dans le cadre de partenariats public-privé à l’échelle mondiale.
Cet ouvrage a pour objectif de revenir sur quelques-unes des épidémies qui affectent la population mondiale en ce début de XXIe siècle et d’en analyser les enjeux scientifiques, sociaux, et politiques les plus saillants.
La fin de l’épidémie de sida n’est pas seulement un objectif de santé publique : c’est un projet qui suppose l’extension du marché des médicaments, un investissement économique dans les corps infectés. Cet essai examine les enjeux politiques de cette médicalisation ainsi que ses risques, à partir du concept de « biocapitalisation ».
La gestion de l’épidémie d’Ebola par la communauté internationale révèle les insuffisances de l’aide au développement sanitaire et des problèmes structurels longtemps ignorés. Mais ce peut être une opportunité pour instaurer des mécanismes de solidarité internationale de long terme et développer les capacités sanitaires de base dans les pays affectés.
Pourquoi, alors que le sida a participé à la légitimation des recherches scientifiques sur la sexualité, la sexualité des migrants a-t-elle été si peu étudiée ? En retraçant l’histoire de cet oubli, Élise Marsicano montre que si elle est une réaction aux analyses culturalistes de l’épidémie, cette occultation a ses propres impensés.
La remise en cause par les malades du pouvoir médical est une des spécificités de l’épidémie de sida. Gaëlle Krikorian analyse les développements récents de ce mouvement : avec l’arrivée des antirétroviraux, c’est autant le savoir des médecins que les règles de libre-échange qui sont au centre des luttes.