Études courtes, accès précoce à l’emploi et au couple, goût du travail manuel, démonstrations de virilité, tels sont les traits caractéristiques des relations qui unissent les jeunes hommes des régions rurales, qu’étudie l’enquête de B. Coquart.
Instituée en 2016, la Prime d’activité a été mobilisée pour répondre au mouvement des Gilets jaunes. Cette mesure, réservée aux personnes qui ont un travail, est révélatrice de l’étatisation croissante de la protection sociale, également à l’œuvre dans les réformes de l’assurance chômage et des retraites.
Alors que la Silicon Valley suscite craintes et admirations à travers le monde, D. Lacorne revient sur l’histoire d’une passion politique française qui court de Charles de Gaulle à l’actuel président et souligne les limites de la French Tech.
Comment les multiples institutions qui l’encadrent modifient et gouvernent-elles ce phénomène apparemment naturel qu’est la famille ? Un nouveau volume de la collection Puf-Vie des idées apporte un éclairage empirique sur ces procédures et leurs implications politiques.
Les candidats à la parentalité adoptive traversent une multitude d’épreuves institutionnelles pour voir leur projet aboutir. Or ce processus est aussi une sélection sociale qui restreint aux plus privilégiés – au nom de « l’intérêt supérieur des enfants » – l’accès à la famille.
La notion d’intégration pose de nombreuses difficultés. Elle est largement rejetée par les intéressés, âprement discutée par les chercheurs, hâtivement tranchée dans la sphère médiatique, mise au défi par la comparaison étrangère. Autant de raisons de la prendre en considération.
La psychanalyse risque-t-elle de perdre son identité en s’ouvrant au monde ? C’est au contraire hors de l’Occident qu’elle s’est renouvelée, contribuant même aux processus d’émancipation politique. Ce décentrement, utile à tous, replace la discipline au cœur des sciences humaines.
Le recours en justice des victimes de discriminations produit des effets ambivalents. Loin de faciliter la réparation, l’arme du droit inscrit le salarié dans un parcours du combattant d’autant plus périlleux qu’il est parfois compliqué par les stratégies politiques des syndicats et des associations.
La référence au « modèle nordique » est une constante de la politique français particulièrement remise au goût du jour par Emmanuel Macron avec la réforme des retraites. Mais la comparaison des systèmes sociaux montre de profondes différences entre la France et la Suède.
L’opposition des gilets jaunes à la hausse de la taxe carbone exprimait-elle une indifférence aux enjeux écologiques ? Comparant le mouvement aux marches pour le climat, deux sociologues identifient un discours écologique des classes populaires, entre conviction pratique et contraintes sociales.
La notion de « décence » alimente les politiques du revenu, du logement et du travail depuis deux siècles. Tiraillée entre les objectifs de survie et de vie, son acception ne cesse de s’élargir, avec la montée des principes de dignité et d’équité.
Au fil des siècles, les traductions du Coran ont révélé de quelle manière les lecteurs européens interprétaient le texte et se l’appropriaient. L’équipe de chercheurs de Coran 12-21 offre aujourd’hui au grand public des outils permettant de prolonger le dialogue.
L’étude des familles adoptives et des couples mixtes met en évidence le rôle de la socialisation dans la construction de l’identité raciale. Cette approche permet de saisir l’identité raciale comme un héritage, sans pour autant réinvestir les présupposés naturalistes de l’approche biologique.
Paradoxalement, ce sont les adversaires du féminisme qui ont créé le nom. L’histoire des féminismes est ainsi étroitement liée à l’antiféminisme : un ouvrage interdisciplinaire en retrace les parcours parallèles.
La technologie blockchain offre un potentiel de décentralisation et de désintermédiation considérable. Derrière ces espoirs d’émancipation des tutelles de domination, cette technologie reste pourtant exposée à l’influence des États ou des intérêts privés et peut dissimuler de nouveaux outils de contrôle.
Les jeux vidéo sont un fait social massif, aussi bien par l’ampleur de son chiffre d’affaire que par celle de ses pratiques. Cet univers masculiniste se caractérise par une tension entre la mainmise des industries marchandes et l’autonomie de ses diverses sous-cultures.
Comment appréhender la crise hospitalière ? Un livre écrit à trois mains examine les effets des contraintes organisationnelles et budgétaires au sein de l’hôpital, à travers les réformes qui, depuis les années 1980, visent à y rationaliser l’activité.
Pour comprendre la stigmatisation dont sont victimes les personnes originaires des Départements d’Outre-Mer vivant en France métropolitaine, il est nécessaire de se pencher sur les conséquences des dispositifs publics mis en place pour accompagner leur migration depuis les années 1960.
Conçus initialement pour protéger la population, les dispositifs de santé publique peuvent conduire à la revendication de droits personnels. C’est ce processus qu’illustre la comparaison inattendue entre la légalisation de l’IVG et l’aménagement de lieux sécurisés pour la consommation de drogues.
À l’heure de la montée des inégalités, les élites philanthropes prétendent vouloir « changer le monde ». Anand Giridharadas montre qu’elles ne font en fait que détourner le changement social dans leur propre intérêt, refusant de bouleverser le système qui les a consacrées.
Le vaste panorama de l’actualité de la sociologie de l’éducation proposé par Davies et Mehta permet de mieux comprendre les mécanismes de la reproduction scolaire et le rôle des réformes éducatives dans la résorption des inégalités scolaires.
Le sociologue d’orientation marxiste Michaël Burawoy publie un livre original de débat avec la pensée de Bourdieu. Si ce pamphlet anti-Bourdieu n’emporte pas totalement la conviction dans les critiques qu’il formule, il ouvre la voie à un dialogue fécond entre deux traditions de recherche.
L’irruption des plateformes numériques et des applications bouleverse les formes de travail et d’emploi. Ce nouveau livre de la collection Puf-Vie des idées en étudie les effets : le contournement du salariat, l’extension du domaine du travail, mais aussi les résistances et les régulations face à ces nouvelles dynamiques du capitalisme avancé.
Alors que la classe ouvrière semble en voie de désintégration, Cédric Lomba montre que la condition ouvrière, marquée par l’incertitude du lendemain, est bien vivante, tout en invitant à déconstruire les nombreux préjugés qui disqualifient ce groupe social.
Les travailleurs des plateformes numériques se heurtent à de nombreux obstacles pour faire entendre leurs revendications. L’exemple des chauffeurs de VTC montre comment les mobilisations collectives ont pu néanmoins émerger, entretenant des relations ambivalentes avec les syndicats.
Le rejet de toute représentation, qui a été sa force, a conduit le mouvement des Gilets Jaunes à s’absenter des élections européennes, et à l’essoufflement. Cette dynamique de désintermédiation de la politique n’est pas propre à la France : elle ronge l’ensemble des démocraties occidentales.
Quelles sont les finalités réelles de “l’école de la confiance” que prône la loi Blanquer, élaborée hors de toute consultation des personnels de l’Éducation ? Selon P. Merle, cette loi obéit à une quadruple logique conservatrice.
Qu’est-ce que la révolution numérique fait à la ville ? Hors de toute régulation politique, plateformes, données et algorithmes bouleversent les pratiques spatiales et collectives. Un nouveau livre de la collection Puf/Vie des idées enquête sur les implications urbaines des applications.
Uber, Waze, Airbnb… Les algorithmes qui régissent ces plateformes sont fondés sur l’optimisation du service rendu à l’usager, et non sur une norme collective, politique ou morale. Leurs mises en accusation mettent à nu la gouvernance implicite des architectures techniques.
Des machines intelligentes à l’assaut du travail humain ? Enquêtant sur le digital labor qui se cache derrière les promesses de l’automatisation et des robots, Antonio Casilli soutient notamment que les médias sociaux constituent une forme de travail non rémunéré.
L’émergence de la radicalisation comme problème public a poussé l’État français à développer de nouvelles politiques de prévention. La faible efficacité de ces tentatives semble lieé à leur caractère confus et parfois contradictoire.
Pour comprendre les processus d’exclusion visant les minorités raciales en France, la sociologue américaine Jean Beaman distingue citoyenneté politique et citoyenneté culturelle. Mais peut-on traiter un tel sujet en ignorant les groupes majoritaires ?
Dans son introduction au rapport 2019 de l’Observatoire des Inégalités, Louis Maurin reproche aux bourgeoisies économiques et culturelles de cacher leurs privilèges en incriminant qui les super-riches, qui les assistés. Le rapport est d’une grande richesse mais ce point de vue pose question.
En analysant le regard sur l’homosexualité des habitants hétérosexuels de quartiers gais gentrifiés, la sociologue Sylvie Tissot révèle des logiques de domination qui prennent des parures progressistes.
Alors que la géographie est de retour dans le débat public, notamment à travers les débats relatifs aux inégalités territoriales, Jacques Lévy, Jean-Nicolas Fauchille et Ana Povóas réactualisent la Théorie de la justice de John Rawls en lui ajoutant une dimension spatiale.
Figure omniprésente dans la sociologie, l’individu a-t-il pour autant été pensé de manière stable et homogène ? L’histoire de l’individu se confond-elle avec celle de l’autonomie et de la modernité ?
Aux États-Unis, tous les ans, environ 650.000 personnes sortent de prison ; beaucoup vont y retourner. Bruce Western et son équipe de recherche ont suivi 122 de ces « sortants » pendant une année.
L’universalisme du modèle républicain français est au cœur des polémiques publiques autour de la question raciale. La recherche universitaire n’échappe pas à ces tensions et est également le champ d’intenses controverses.
La définition du racisme peut-elle englober des discriminations qui ne soient pas directes et intentionnelles ? Quoi qu’il en soit, il est légitime de s’interroger sur le privilège que peut représenter la possibilité d’échapper aux formes de discrimination quotidiennes.
La maladie d’Alzheimer serait-elle une construction sociale ? C’est ce que montre une enquête qui croise les sociologies de la santé et de la famille en donnant à voir comment cette maladie s’inscrit dans les clivages sociaux, les discriminations de genre et les configurations familiales.