Loin d’être spontanée, l’unanimité apparente qui a entouré l’organisation des Jeux de Paris 2024 au sein de la population française résulte d’un travail minutieux de déminage des oppositions de la part d’entrepreneurs de cause divers. En attendant l’heure des comptes.
Le contrôle des médias par quelques grands groupes est un danger pour le pluralisme de l’information et, par conséquent, pour la démocratie. Des mesures anti-concentration fortes et un cadre règlementaire repensé doivent absolument défendre ce pluralisme.
Le film de Polanski a remis au premier plan le colonel Picquart, antisémite et dreyfusard. Mais fut-il le lanceur d’alerte que présente le film, en tordant la réalité historique, ou un objecteur de conscience qui tenta le plus longtemps possible de rester dans la légalité pour sauver l’institution ?
Jacquerie, révolte des périphéries, revanche des prolos… Les premières analyses du mouvement des gilets jaunes mobilisent de nombreuses prénotions sociologiques. Ce mouvement cependant ne reflète pas une France coupée en deux, mais une multiplicité d’interdépendances territoriales.
En Russie, le discours anti-corruption est devenu une arme politique : en médiatisant la condamnation des pratiques douteuses de hauts responsables politiques, le pouvoir en place, pourtant corrompu, neutralise ses ennemis tout en désamorçant les accusations de malversation à son encontre.
L’« affaire Benzema » fait grand bruit. La justice ne s’est pas encore exprimée, mais une partie de la presse et de l’opinion publique s’est empressée de condamner le footballeur, issu de l’immigration et désormais jugé incapable de représenter son pays.
Lynchages, décapitations, cadavres…Les images de violence, en libre diffusion sur Internet, sont souvent occultées par les médias français. Pourquoi montrer ou, au contraire, cacher certaines images ? Toute violence ne serait-elle pas bonne à voir ?
Le prix d’une œuvre d’art correspond-il à sa valeur artistique ? L’économiste Nathalie Moureau montre que valeur économique et valeur artistique de l’œuvre contemporaine sont généralement déconnectées, donnant lieu à l’apparition de bulles spéculatives. Trois facteurs principaux expliquent alors ce décalage : l’information médiatique, la recherche de distinction, la spéculation.
La compréhension du monde et sa transformation peuvent-elles se réduire à de simples questions de programmation ? Alors que vient de paraître son deuxième ouvrage, Who Owns the Future ?, il n’est pas inutile de discuter les intuitions du geek humaniste Jaron Lanier qui dénonce la standardisation des consciences et la démonétisation croissante de l’économie.
Dans les années 1950 la poésie expérimentale devient concrète, sonore et visuelle, tandis qu’au même moment l’art conceptuel se tourne vers le langage verbal. La notion d’intermédialité éclaire cette perméabilité des arts et des lettres, tout en permettant de redéfinir leur spécificité.
Comment les êtres humains et les ordinateurs peuvent-ils agir
collectivement de manière plus intelligente que n’importe quels individus, groupes ou ordinateurs ? Selon Gloria Origgi, le Web représente un réseau gigantesque de systèmes de hiérarchisation et d’évaluation des informations, où la réputation joue un rôle fondamental.
La question du financement de l’audiovisuel public est à l’ordre du jour depuis que le Président de la République a fait savoir qu’il comptait mettre un terme à la publicité sur les chaînes publiques. Souvent cité en exemple dans ces débats, le cas de la Grande-Bretagne pourrait être un bon point de comparaison pour peu qu’on l’examine sérieusement. C’est ce que propose ici Monique Dagnaud.
De nouvelles séries américaines tentent de mettre en scène les clivages politiques de l’ère George W. Bush. Le petit écran peut-il devenir le lieu d’une réconciliation entre « deux nations », l’une libérale et l’autre conservatrice ?
Fidèle reflet d’un régime contradictoire, l’Internet est toléré en Chine tant qu’il favorise l’atomisation de la société, mais tombe sous le coup de la censure sitôt qu’il se fait porteur d’un mouvement collectif. Les opportunités économiques et les expressions individuelles foisonnent sur la toile, mais toute activité « subversive » s’y voit rapidement étouffée.