Le droit d’offenser est partie intégrante de la liberté d’expression. Sa justification repose sur la distinction entre les dogmes, qui peuvent faire l’objet de critiques ou de moqueries, et les individus qui peuvent y adhérer. Sans elle, les désaccords moraux et religieux ne pourraient plus s’exprimer dans l’espace public.
Les attentats changeraient le comportement économique des individus en agissant sur la peur et l’aversion au risque. Ses effets, toutefois, restent difficiles à cerner et à mesurer dans la pratique. Une étude inédite sur le cas des attentats de Boston permet de progresser ici dans cette voie.
Comment réagissons-nous à la menace immédiate ? Une représentation tenace veut que ce soit de manière individualiste, chacun pour soi. L’étude de situations d’attentats révèle pourtant que l’exposition au danger peut favoriser la coopération et l’entraide.
Le procès de la filière djihadiste de Strasbourg s’est tenu du 31 mai au 7 juin 2016. Présente lors des sept journées d’audience, la sociologue Jeanne Pawella nous livre ici son analyse du procès qui pose la question du fonctionnement de la justice et des dispositifs de prise en charge des jeunes « radicalisés » ou de retour du djihad.
En 2001, les États-Unis se sont lancés dans une guerre contre la terreur dont les échecs n’étaient pas totalement imprévisibles. Mais le plus surprenant est que cette guerre soit restée pratiquement invisible du public américain, malgré quelques scandales. Loin d’être imposée par les nécessités de la guerre, cette invisibilité résulte de phénomènes dont les racines plongent au cœur de l’histoire du pays.
Tirant les leçons de la lutte menée contre Al-Qaïda après le 11 septembre, Bernard Manin montre que l’état d’exception est inapproprié pour affronter le terrorisme contemporain. Ce qui est exigé, c’est une action soutenue et persévérante, et non une suspension des règles qui ne peut être que provisoire.
Les attentats de janvier 2015 ont donné lieu à des manifestations d’unité nationale sans précédent. Qu’y a-t-il de spécifique à « l’esprit du 11-janvier » en comparaison avec d’autres grands rassemblements historiques ? Le consensus affiché ne serait-il pas le symptôme d’une crise politique ?
La réponse au djihadisme ne peut, selon F. Saint-Bonnet, résider seulement dans la répression. Le droit d’exception, comme l’indignité nationale, sont inefficaces, car le djihadiste, qui ne craint pas la mort, n’est pas un criminel classique.
Ici dénoncé comme composante majeure d’une « vague islamique », là présenté comme parti révolutionnaire en voie de normalisation politique, le Hezbollah est au centre d’études controversées dans le monde anglophone. Deux livres tentent, inégalement, de faire le point sur l’histoire et l’évolution du « parti de Dieu ».
Un gouvernement décrié, une administration corrompue, une économie de l’opium florissante : la situation afghane est particulièrement sombre. Pour Mary Kaldor et Marika Theros, la volonté de Barack Obama de concentrer l’effort de guerre américain en Afghanistan ne peut réussir qu’au prix d’un changement complet de stratégie.