La rivière et son secret, autobiographie de la pianiste sino-française Zhu Xiao Mei, est tout à la fois un témoignage hallucinant sur la Révolution culturelle, une leçon de musique (et même de sagesse) et un modèle d’échange interculturel particulièrement opportun. Bach et Lao Tseu y dialoguent de concert, s’y éclairent l’un l’autre, on oserait même dire : se sourient l’un à l’autre.
En juin 2005, Tony Blair lançait devant le Parlement européen un vibrant appel à la modernisation de l’économie de l’Union européenne et à la refondation de son modèle social. Dans sa contribution à ce débat, aujourd’hui traduite en français, Anthony Giddens tente de redéfinir la justice et la protection sociales dans les sociétés postindustrielles.
Le dernier livre de Bernard Sève, Montaigne. Des règles
pour l’esprit (Presses universitaires de France), sort aujourd’hui en librairie. Nous rendrons compte
très prochainement de cet ouvrage, dont nous publions ici trois
extraits.
Si l’histoire des Juifs en Allemagne depuis 1945 peut être celle d’un retour possible, elle n’est pas – pas encore du moins – une histoire heureuse.
Alors que les courants néo-conservateurs bouleversent la vie politique japonaise et le sens de l’alliance avec les Etats-Unis, les intellectuels renouvellent la question des responsabilités du Japon dans la « guerre d’Asie pacifique ».
La revue Droit social passe au marbre quelques-unes des réformes récentes ou à venir dans le domaine social : la loi sur la continuité du service public dans les transports en commun en cas de conflits sociaux, le Revenu de solidarité active (RSA) et le projet d’allocation au premier enfant. Un bilan pour le moins mitigé…
La loi peut-elle être un lien ? Oui, selon B. Bernardi. C’est même selon lui ce qui caractérise la modernité politique : la volonté de penser l’obligation non comme un devoir, mais comme un engagement de sa liberté qui permet de la préserver et de fonder une communauté authentique.
Georges Bensoussan démontre que l’État d’Israël ne doit pas sa fondation au remords éprouvé par la communauté internationale après la Shoah. Au contraire, celle-ci a mis bien longtemps à être intégrée dans l’histoire et la mémoire israéliennes.
Internet est-il une chance ou une menace pour la démocratie ? Le levier d’une balkanisation de l’opinion publique ou le ferment de nouvelles pratiques délibératives ? Patrice Flichy présente ici une importante synthèse des travaux (dont les siens) disponibles sur ces questions. Un panorama qui casse bien des préjugés…
Dans son dernier ouvrage, Abdelwahab Meddeb plaide pour un islam capable d’affronter les défis d’une modernité articulée sur le binôme liberté-égalité et d’envisager une théologie des religions. Pour ce faire, il invite ses coreligionnaires à renoncer à une lecture étroite du Coran, ce qui a pour conséquence de rompre avec la sharî’a, obstacle à l’édification d’un « État éclairé et décidé ». Ce livre, comme les précédents, contribue à faire de l’auteur un penseur affranchi – mais non au ban – de sa fraternité confessionnelle.
La Région parisienne connaît une crise d’autant plus inquiétante qu’elle est silencieuse. Et c’est un jeune chanteur, Thomas Dutronc, qui tire la sonnette d’alarme : « J’n’aime plus Paris ». Il y a une quarantaine d’années, son illustre père chantait « Il est cinq heures, Paris s’éveille » ; aujourd’hui, Paris semble s’endormir.
Dans ce qui restera comme son chef-d’œuvre, l’historien Saul Friedländer retrace l’exécution de la « solution finale de la question juive en Europe ». Monument d’histoire, son livre est aussi un récit choral, où résonnent les voix de tous les témoins, et une quête personnelle pour un enfant qui a perdu ses parents dans la Shoah.
Yossi Shain étudie le concept de diaspora, essentiel pour comprendre la politique internationale contemporaine. Ses analyses, un peu trop centrées sur l’exemple israélien, montrent que les diverses diasporas s’invitent bien souvent dans la vie politique intérieure et extérieure de leur nation d’origine.
Terreur et Martyre sont les mots d’ordre des « deux Grands Récits », celui « du terrorisme » adossé au « martyre » pour susciter l’avènement d’un État islamique universel selon le vœu de Ben Laden, Zawahiri et Al Qa’ida ; celui de la Global War on Terror de George W. Bush et de ses conseillers en vue de « stabiliser des régimes démocratiques pro-américains dans un Moyen-Orient restructuré ». Le « frappant parallélisme dans l’exécution et l’objet » de deux idéologies repose sur une argumentation nourrie, mais il n’est pas entièrement convaincant. Et la faveur accordée aux voix médianes européennes ne permet pas de saisir si la résolution du problème du radicalisme religieux passe par l’évacuation du religieux lui-même.
Il est impossible de dire avec certitude de quel camp il est, de quelle Amérique il se réclame. Les tensions, changements et contradictions de la société s’incarnent chez ce vieil homme qui personnifie à la fois l’Amérique surannée de l’ordre à la Nixon et qui défend pourtant les positions qui furent celles des contestataires à la fin des années soixante. Portrait d’un homme-symbole.
En utilisant le concept spinoziste de conatus pour analyser la structure intéressée de toutes les figures du don, F. Lordon nous offre une belle alliance de philosophie et de sciences sociales. Grâce au conatus, le don apparaît comme la fiction d’un désintéressement, intéressé en vérité à conjurer la violence originaire des rapports humains. Mais le conatus, tel qu’il est déployé dans la philosophie de Spinoza, ne définit-il qu’une anthropologie guerrière ? Cet article est publié en partenariat avec le Collège international de philosophie : le compte rendu de Pascal Sévérac est suivi d’une contre-réponse de Lorenzo Vinciguerra..
Le modèle social-démocrate suédois est-il soluble dans l’Europe ? Telle est l’interrogation soulevée par l’affaire Vaxholm qui opposa le syndicat national du bâtiment à une entreprise lettonne venue s’installer en Suède. Cette affaire a révélé un syndicalisme tiraillé entre solidarité et protectionnisme, mais aussi la part d’ombre du marché du travail européen.
Planet India, de Mira Kamdar, dessine une fresque de l’Inde contemporaine. Dense en chiffres, fourmillant de personnages et de situations recueillis au fil d’une longue pérégrination ethnographique, riche en points de vue et perspectives, l’ouvrage invite à réfléchir sur l’avenir de ce continent tumultueux.
Le Bottom Billion : ce terme désigne les pays les « moins avancés », qui ne parviennent pas à se développer. Paul Collier, promoteur de l’économie du développement, explore les raisons politiques et économiques de cette impuissance et propose des remèdes, militant pour l’aide au développement et contre les ennemis de l’interventionnisme.
The practice of using representative samples in decision making in contemporary political regimes creates an opening for re-establishing sortition (making decisions or filling offices by drawing lots). The diversity that sortition adds to political procedures helps reinforce democratic legitimacy. In Yves Sintomer’s view, we could even introduce sortition into elections.
From October 2019 to May 2020, 150 French citizens have been involved in a participatory democracy experiment, defining measures to fight against climate change. But how, and through which legal process, can the citizens’ proposals be implemented?
The history of the vote reveals that election was not born with modern representative government, but that elections were held in the Middle Ages. It also reveals that designation by election is not the end of history in our democracies but that other methods may be considered.
What can we expect from elections? A. Przeworski urges us to be minimalist: elections provide only imperfect control over the actions of those in power and are not enough to counteract the political effects of inequalities, but they are still the best way to resolve conflicts without taking up arms.
Contrary to the view generally accepted among historians of antiquity on the authority of Plato and Aristotle, allotment does not strictly go hand in hand with democracy. According to Paul Demont, it was rather the establishment of democracy that gradually democratized a practice that was originally aristocratic and religious.
Jon Elster explains why he has gradually distanced himself from rational choice theories to favour chance and the luck of the draw, less liable to be unjust when deliberation is plainly impossible. Video interview.
Every year the public authorities wait until the end of the school year to expel France’s Gypsies. Emmanuel Filhol shows us how this policy of discrimination, which runs contrary to the principles of the French Republic, was gradually established and then intensified during the 20th century.
Is it possible, after a conflict or genocide, to deliver justice and build a new political order acceptable to all sides previously set on destroying each other? Christian Nadeau looks at recent conflicts in Rwanda and in the former Yugoslavia, among others, to lay down the foundations of a theory of transitional justice. In his view a successful transition to democracy has to be based on reparation and deliberation.
As a professor of education, Bianca Baldridge highlights the importance of extracurricular programs for young people, and the lack of social recognition enjoyed by community-based educators.
Historian Pierre-Etienne Will decodes the current official reevaluation in China of some Qing dynasty officials as great patriots and paragons of bureaucratic ethics.It may be attributed to the resemblance between present-day political life and the context of fear and muffled political confrontations that characterize the Qing, contrary to the Ming.