Réécrite, instrumentalisée, défigurée jusqu’à l’abject dans les discours, sanctifiée par la religion, les médias et l’école, l’histoire en Russie rend la guerre non seulement légitime, mais aussi moralement pure.
La sauvegarde des apparences démocratiques constitue la pierre angulaire des régimes dits illibéraux. C’est pourquoi il faut prendre garde à ne pas confondre ces deux types d’États, malgré les critiques que l’on peut adresser à nos démocraties.
La défense de la science et de la raison est de plus en plus instrumentalisée par des lobbyistes qui s’abritent derrière des ONG. Ce travail de sape obscurantiste bénéficie aux industriels pour lesquels ils travaillent et menace les fondations de la science.
Entre 1990 et 2020, tout a changé en Russie, en particulier les manuels d’histoire. De la perspective libérale pro-occidentale à la réhabilitation rampante de Staline : comment enseigner l’histoire dans la Russie contemporaine ?
L’influence du politique sur les manuels scolaires est un sujet gorgé de passions et de polémiques. Un ouvrage collectif en fait la recension depuis la guerre dans divers pays, autour du colonialisme, des grands personnages de l’histoire, et du nationalisme.
Souvent allumé du matin au soir, le petit écran rythme plus que jamais la vie quotidienne des classes populaires. Mais que font les individus des images et des personnages qu’ils reçoivent ainsi tous les jours à leur domicile ?
En URSS, de nombreux films ont été consacrés aux années de révolution et de guerre civile. Leur étude met en lumière le travail de l’idéologie et de la censure, tout en posant la question de la réception et de la « vérité documentaire ».
La crise des réfugiés irakiens et syriens a réactivé, un peu partout en Europe, la peur du choc des civilisations. L’histoire de la frontière entre la Hongrie et l’Empire ottoman livre pourtant des enseignements fort différents. Au XVIIIe siècle, cette route migratoire, très empruntée par les marchands, s’apparentait bien davantage à une zone de contacts qu’à un mur infranchissable.
Deux ouvrages reviennent sur la préparation idéologique et le déroulement du génocide des Tutsi, perpétré en 1994 avec l’aide d’une partie de la population. Ils montrent la double logique – verticale et horizontale – à l’œuvre dans la diffusion de la fureur meurtrière.
Poutine est anti-moderne, conservateur et expansionniste. Persuadé de la décadence de l’Occident en général et de l’Europe en particulier, il prône une « voie russe », qu’il pense être un autre modèle politique et social. M. Eltchaninoff analyse cette doctrine.
En analysant les usages sociaux de la banderole, artefact éphémère portant l’étendard des luttes sociales, Philippe Artières étudie les mécanismes et la signification des phénomènes socio-historiques.
Dans cet ouvrage collectif, la communication totalitaire est comprise comme un type spécifique de communication ancré dans l’organisation politique de la société, non comme un attribut exclusif des régimes « totalitaires ». En dépit de ce déplacement stimulant, les auteurs oublient de se demander si la communication est capable de déstabiliser les régimes en place, car ils négligent la réception par les individus auxquels elle s’adresse.
Omniprésent dans les luttes de pouvoir qui secouèrent la Chine républicaine, l’opium est souvent perçu comme l’un des principaux fléaux sociaux de la période. À travers une monographie consacrée à la ville de Canton, Xavier Paulès propose une relecture stimulante et complète de la question qui remet en cause un certain nombre d’idées reçues.
Un livre collectif consacré au cinéma sous les régimes autoritaires montre que les masses populaires résistent spontanément à l’image que ces régimes voudraient leur imposer, en sorte que l’histoire de ce cinéma, pourvu qu’on sache la déchiffrer, donne une image assez précise des limites et fluctuations des dictatures au XXe siècle.