Révolutionnaire ralliée à Lénine, ministre bolchevik féministe, écrivain polyglotte, « sexuellement émancipée », intellectuelle ayant pensé la famille, l’État ou les nationalités : la modernité d’Alexandra Kollontaï (1872-1952) saute aux yeux.
Alors que le spectre de la catastrophe nucléaire refait surface, une historienne chevronnée entend renouveler notre regard sur la catastrophe de Tchernobyl, autour du déni qu’elle a suscité de toutes parts.
La « Nouvelle pensée », refonte complète de la politique étrangère soviétique sous Gorbatchev, a paradoxalement précipité la chute du régime. À l’origine de cette doctrine, une génération de réformateurs qui a poli ses armes intellectuelles dès les années 1950.
Le détroit de Béring a été une aire d’interactions et de confrontations entre les deux grandes puissances du XXe siècle. En reconstituant son destin environnemental, du milieu du XIXe siècle jusqu’aux années 1990, B. Demuth étudie les chaînes de conversion des ressources énergétiques.
Le dégel suivant la mort de Staline a ouvert une période d’occidentalisation de la culture soviétique, qui conduit à modifier en profondeur, selon E. Gilburd, la chronologie du socialisme tardif.
Une épopée de la révolution russe dont les personnages principaux sont les habitants de la Maison du gouvernement à Moscou, telle est la somme passionnante que nous donne à lire l’historien américain Yuri Slezkine. Sa conception du socialisme comme un millénarisme reste toutefois très discutable.
Qui était donc Iejov, le chef d’orchestre de la Grande Terreur soviétique ? Son biographe A. Pavlioukov tente de retrouver l’homme de parti derrière le grand criminel, acteur central du système répressif stalinien, sans instruire son procès ni l’absoudre.
Une biographie donne à voir le maître du Kremlin dans ses façons de gouverner, entouré de ses proches, mais aussi dans le secret de ses lectures. Entre récit et analyse d’une trajectoire politique, elle prend ses distances avec les portraits peu scientifiques qui abondent dans les librairies russes.
Galia Ackerman raconte Tchernobyl, région florissante d’Ukraine à jamais transformée en zone interdite. Au fil de ses rencontres avec la population, prise entre trafics mafieux et animaux sauvages, elle décrit une nature empoisonnée qui annonce l’avenir d’après la catastrophe.
Octobre 17 fut la référence politique et culturelle centrale de l’époque soviétique. Cent ans après, la société russe reste toujours profondément divisée face à son passé. Le centenaire de la révolution sera-t-il ce grand moment de réconciliation nationale souhaité par le pouvoir russe ?
En s’intéressant à l’Arctique, une des zones les plus polluées de la Russie, Andy Bruno réintègre la question de l’environnement à l’histoire russe du 20e siècle et montre comment le moment soviétique s’insère, inversement, dans le récit de l’anthropocène.
Que fut l’Internationale Communiste ? Pas une conspiration pour exporter la Révolution par tous les moyens, montre Brigitte Studer à partir de nouvelles archives. En remettant au premier plan les trajectoires de hommes qui l’incarnèrent, l’histoire qu’elle en propose éclaire certains aspects du stalinisme.
En URSS, de nombreux films ont été consacrés aux années de révolution et de guerre civile. Leur étude met en lumière le travail de l’idéologie et de la censure, tout en posant la question de la réception et de la « vérité documentaire ».
Quel est l’homme qui a donné son nom aux réflexes pavloviens ? On savait jusqu’alors bien peu de ce savant russe qui a vécu la fin de la Russie impériale avant que les bolchéviks n’essaient d’en faire une gloire soviétique. La biographie que lui consacre D.P. Todes insiste sur les ambiguïtés et les complexités du personnage.
En retraçant l’histoire de la surveillance en Europe et dans le bloc soviétique, l’historienne Sophie Cœuré explique les différences qui séparent, en la matière, démocraties et dictatures. Elle appelle aussi à relativiser : nous ne vivons pas (encore) dans une « société de surveillance ».
Alors que l’expérimentation des « maisons de naissance » doit débuter en France, deux ouvrages retracent l’histoire et les tensions entre féminisation et médicalisation, dans leur contexte historique, institutionnel, médical et culturel.
Comment un groupe peut-il se retrouver victime de discriminations dans un État qui se targue de promouvoir l’égalité et d’être la patrie de tous les peuples ? L’Union soviétique post-stalinienne a su trouver des subterfuges pour reléguer les juifs au statut de citoyens de second rang. Enquête biographique dans la diaspora.
Souvent traités séparément, les cas chinois et européens de l’Est sont abordés conjointement dans un ouvrage interdisciplinaire consacré aux institutions politiques et sociales, aux transformations socio-économiques et aux relations entre État et société. L’angle d’approche tend à présenter l’action de l’État-Parti en Chine sous un jour favorable.
De la grande vague de massacres programmés qui a caractérisé les années 1937 et 1938 en URSS, on ne connaissait jusqu’à récemment que la version officielle. Accordant une place importante à la photographie et à l’iconographie, le livre de Tomasz Kizny et Dominique Roynette revient sur le détail de cet épisode longtemps caché du stalinisme.
À l’occasion de la parution d’un ouvrage sur l’histoire environnementale de la Russie, Etienne Forestier-Peyrat étudie le lien entre politique et environnement dans l’histoire russe et soviétique, depuis les campagnes d’expansion territoriale tsaristes jusqu’à l’édification actuelle et très controversée du village olympique de Sotchi.
En brossant un portrait de la société soviétique, de Lénine à Gagarine, un jeune historien passe au kaléidoscope deux décennies d’apports historiographiques. Un travail de synthèse réussi, à défaut d’une interprétation politique.
Avec la publication des Amants du Goulag, Orlando Figes analyse la correspondance entre un prisonnier et sa future femme. Cette analyse épistolaire permet de saisir l’impact des techniques disciplinaires sur l’état d’esprit du détenu, et l’évolution de ses liens sociaux face à un État qui cherche à les rompre.