Gordon Brown est assailli de toute part : son parti va de défaite en défaite, tandis que les spéculations vont bon train sur sa prochaine destitution par une alliance entre l’aile gauche du Labour et les fidèles de Tony Blair. Mais les problèmes du Labour vont au-delà de la question du leadership : c’est le projet politique des « nouveaux travaillistes » qui semble désormais épuisé.
Longtemps espace indifférencié et indéfini, la Manche n’est devenue une frontière maritime qu’au tournant du XIXe siècle. C’est cette période qu’étudie R. Morieux, qui revisite la notion d’identité nationale en explorant les appartenances multiples et alternatives des populations. Par-delà la vision des géographes et des agents de l’État, les frontaliers eux-mêmes partagent-ils une identité commune ?
L’héroïsation de la figure de l’inventeur a accompagné le développement de la société industrielle dans l’Angleterre du XIXe siècle. L’historienne des techniques Christine MacLeod montre comment James Watt ou George Stephenson, incarnations du progrès, ont été glorifiés par leurs contemporains. L’inventeur adulé a ensuite cédé la place au scientifique anonyme, avant que l’image de l’apprenti sorcier vienne jeter le doute sur les bienfaits du progrès technique.
La question du financement de l’audiovisuel public est à l’ordre du jour depuis que le Président de la République a fait savoir qu’il comptait mettre un terme à la publicité sur les chaînes publiques. Souvent cité en exemple dans ces débats, le cas de la Grande-Bretagne pourrait être un bon point de comparaison pour peu qu’on l’examine sérieusement. C’est ce que propose ici Monique Dagnaud.
Alors que l’utilité des sciences sociales est parfois mise en doute, l’histoire méconnue de la sociologie britannique rappelle au contraire combien ces sciences ont pu infléchir l’évolution des sociétés.
Anthony Giddens, le maître à penser du blairisme, se tourne, dans son dernier livre, vers Gordon Brown et vers l’avenir, cherchant à refonder le projet social-démocrate pour le XXIe siècle. Une tentative inaboutie, selon Olaf Cramme.
Le journal d’Alastair Campbell, le fidèle « spin docteur » de l’ancien premier ministre britannique, est un mode d’emploi dans l’art de la communication, mais aussi un tableau saisissant des années Blair qui ont tant marqué la vie politique outre-Manche.
Poussant jusqu’au bout la logique d’une société multiculturelle, les jeunes Blancs marginalisés voudraient être considérés comme une « minorité ethnique » parmi d’autres. Portrait des « chavs », les nouvelles « classes dangereuses » qui scandalisent la société britannique.
Si le bilan du blairisme reste globalement positif, de nombreuses voix au sein du New Labour réclament un retour aux thèmes traditionnels du Parti travailliste, notamment un accent plus marqué sur la lutte contre les inégalités et la défense du service public.
La guerre en Irak et l’alliance militaire avec les États-Unis auront profondément marqué les « années Blair », tant sur la scène internationale qu’aux yeux de l’opinion publique britannique. à tel point que le bilan de la guerre risque d’éclipser tous les autres aspects de ses trois mandats. Pour comprendre comment le gouvernement britannique s’est retrouvé dans l’engrenage de la guerre, et quelles en seront les conséquences pour la « relation spéciale » avec les États-Unis, nous sommes allés à la rencontre de Sir Christopher Meyer, ancien ambassadeur du Royaume-Uni à Washington (1997-2003) et fin connaisseur de la relation transatlantique.