Si l’on en croit la doxa économique, l’économie de la connaissance requiert toujours plus de jeunes diplômés. Des enquêtes récentes tendent pourtant à montrer que ce ne sont pas tellement les diplômes qui font la différence au moment du recrutement…
Comment financer l’enseignement supérieur ? Les débats actuels sur la réforme de l’université soulignent la difficulté croissante de cette question. La formule du prêt à remboursement différé, expérimentée avec succès dans plusieurs pays (notamment l’Australie et la Nouvelle-Zélande), offre une piste intéressante et encore inexplorée en France.
Anthony Giddens, le maître à penser du blairisme, se tourne, dans son dernier livre, vers Gordon Brown et vers l’avenir, cherchant à refonder le projet social-démocrate pour le XXIe siècle. Une tentative inaboutie, selon Olaf Cramme.
Parée de toutes les vertus, la « démocratie associative » est censée prendre le relais d’une vie partisane et syndicale essoufflée, et offrir à tous des moyens d’expression et de participation. La réalité telle qu’elle peut être observée à partir de différentes enquêtes statistiques, s’éloigne assez sensiblement de cette représentation. Non seulement la sociologie du bénévolat et de l’engagement associatif est beaucoup plus sélective qu’on ne le pense, mais le mouvement de professionnalisation du monde associatif en accélère la transformation.
En raison de l’absence de statistiques dites « ethniques » en France, les chercheurs ne disposent pas de données sur les discriminations éventuellement produites par le juge pénal. Pour pallier ce manque, Fabien Jobard, chercheur au CNRS, a examiné les décisions rendues par un tribunal de région parisienne à propos des délits d’outrage, de rébellion et violence envers des agents dépositaires de la force publique. Son étude permet de relativiser considérablement l’idée répandue selon laquelle les juges ne seraient pas insensibles à la couleur de peau dans leurs jugements.
La politique d’« assimilation » des immigrés juifs cède la place à un modèle communautaire. Accélérée par l’afflux des ressortissants de l’ex-URSS, cette transformation fait renaître des identités diasporiques jusqu’ici refoulées.
Après la déchirure provoquée par la deuxième Intifada, les différents courants de la gauche israélienne renouent avec le dialogue. Mais de profonds désaccords persistent, moins sur la question palestinienne que sur la place du sionisme et de la mémoire de la Shoah.
Dans une société où l’armée est omniprésente, l’image du « soldat-citoyen » marie l’imaginaire de la virilité et l’élitisme social. Portrait de Tsahal, le « creuset » national qui exclut autant qu’il intègre.
Peu connus en dehors des cercles d’experts, les succès des entreprises israéliennes dans le secteur informatique sont pourtant spectaculaires : à l’origine, une politique industrielle fondée sur l’innovation, un partenariat privilégié avec les États-Unis et un état investisseur soucieux de pallier les insuffisances du marché.
Rédigé par deux spécialistes des relations internationales, le rapport sur le « lobby israélien » a suscité une très vive controverse aux États-Unis. Au cœur de la polémique, le rôle du « lobby » dans la politique étrangère américaine, notamment au Proche et au Moyen-Orient.
Si les États-Unis restent le principal allié d’Israël, les critiques à son encontre n’y manquent pas, ce qui n’est pas toujours visible depuis l’Europe. Les appels pour un « désinvestissement économique » de l’état hébreu se sont multipliés au sein de la gauche américaine.
H. A. Bengtsson retrace ici la genèse et les grands principes du modèle suédois. Il souligne son caractère multidimensionnel, mais également les importantes évolutions qu’il a connues ces vingt dernières années et les brèches qui y sont désormais ouvertes, notamment par les réformes libérales et la mondialisation.
Si sa performance macro-économique ne fait pas doute, le modèle suédois est menacé de l’intérieur par la crise du double compromis qui est à sa base : entre le capital et le travail, d’une part, et entre la classe ouvrière et les classes moyennes, de l’autre. Le premier fut rompu par la mondialisation, le second est menacé par le retour des inégalités salariales et le chômage.
L’état-providence suédois sape l’éthique du travail sur laquelle il repose. C’est la thèse d’Anders Isaksson, qui livre ici de façon emblématique la critique libérale du modèle suédois : conçue pour « activer » l’individu en lui garantissant une sécurité très étendue, la sécurité sociale est devenue une source alternative de revenus pour nombre d’individus.
Un type nouveau d’autorité publique émerge au sein l’État suédois, chargé moins d’exécuter les décisions politiques que d’influencer les décideurs et l’opinion publique. D’instrument neutre de la gouvernance démocratique, l’administration se transforme peu à peu en producteur d’idéologie, et s’avère souvent plus puissante que les partis politiques.
Si hégémonique soit-il, le parti social-démocrate suédois cherche désespérément son nouveau « grand récit ». Le thème du développement durable peut-il offrir à cet égard un bon horizon de substitution à un mouvement un peu usé ? C’est du moins ce qu’espère l’actuel Premier ministre, Göran Persson…