Recherche

Essai Politique

Dossier / 2022, l’énergie du politique

Michel, de L’Humanité aux « mômes » de la Cité


par Igor Martinache , le 20 mai 2022


Télécharger l'article : PDF

Dès l’âge de trois ans, Michel s’est engagé en politique et n’a jamais cessé de s’impliquer, au PCF qu’il n’a jamais quitté, comme dans le soutien des gosses de la Cité où il réside depuis toujours, en passant par la Guinée et la Fête de l’Huma.

Sa première manif ? Michel peut en donner la date avec précision, même s’il n’en garde aucun souvenir. Et pour cause : il n’avait pas encore fêté son troisième anniversaire ! Ce 9 février 1934, ses parents les avaient emmenés, son frère et lui, dans le cortège protestant contre la tentative de coup d’État fasciste organisé trois jours plus tôt par les ligues d’extrême droite devant l’Assemblée nationale. Interdit par les autorités, le rassemblement place de la République est réprimée violemment et la petite famille rebrousse rapidement chemin. Qu’importe, l’événement s’inscrit dans la mémoire politique du jeune garçon. Tout comme cette autre manifestation en prélude de la grève générale qui suit l’élection du gouvernement du Front Populaire en mai 1936. Cette fois, ballottés par la foule qui les sépare de leurs parents, les deux jeunes frères sont récupérés par les policiers et gardés avec d’autres enfants plusieurs heures dans les cellules d’un commissariat. « Comme j’avais de longs cheveux, ils m’avaient mis avec les filles ! », s’amuse alors rétrospectivement le nonagénaire. Deux autres événements, qu’il tient à évoquer, jalonnent également sa socialisation politique juvénile : le premier, fin août 1944, lorsqu’il participe à l’édification de barricades à la Poterne des peupliers, vestige des anciennes fortifications de la capitale près duquel il réside alors avec sa famille, contribution populaire à la Libération de Paris. L’autre intervient quatre ans plus tard, lorsque l’ancien pilote états-unien Garry Davis, traumatisé par sa participation au bombardement de Royan, renonce à sa nationalité et se proclame « citoyen du monde » en plantant sa tente sur l’esplanade du Trocadéro, initiant un mouvement mâtiné d’humanisme et de pacifisme auquel le jeune Michel déclare encore s’identifier profondément alors qu’il s’apprête à célébrer son 91e anniversaire. Un âge vénérable qui n’est pourtant pas synonyme d’inactivité, bien au contraire. Trois soirs par semaine, avec d’autres bénévoles d’une association qu’il a contribué à fonder 32 ans plus tôt, Michel aide une dizaine d’enfants de sa Cité à faire leur devoir. À côté de cela, il fait partie du bureau du Conseil des Aînés, et s’emploie à organiser une activité de ping-pong deux fois par semaine pour les retraité.e.s de cette ville à majorité communiste de Seine-Saint-Denis où il a posé ses valises au moment au moment où il prenait sa retraite, et que s’effondrait le Rideau de fer en Europe. Une concomitance qui n’est pas tout à fait une coïncidence, au vu du rôle particulier que le Parti communiste français (PCF) a joué dans la vie de cet ancien ouvrier-typographe. Ses parents, lui employé des PTT, elle mère au foyer, n’étaient pourtant pas adhérents du « Parti », mais constituaient néanmoins ce que l’on appelait alors des « compagnons de route » de ce dernier. C’est paradoxalement l’armée qui va cependant faire sauter le pas à Michel et lui faire prendre sa carte au PCF, qu’il ne quittera plus.

À peine entré dans la vie professionnelle comme ouvrier-typographe - mais ayant déjà eu le temps de se voir inoculé une première dose de vaccin contre l’autoritarisme borné par un contre-maître zélé au point de chronométrer les passages aux toilettes -, le voilà en effet appelé sous les drapeaux pour effectuer son service militaire. Il est affecté dans un régiment basé en Allemagne à la source du Danube, au milieu de la Forêt-Noire. Là, alors que la guerre d’Indochine bat son plein, il rencontre plusieurs militants communistes qui vont réussir à entraîner la compagnie dans diverses actions d’insubordination : la première lorsque la compagnie est dépêchée à la gare locale pour empêcher un convoi de jeunes Français de participer à un congrès de la Paix à Berlin. L’autre lorsque fragilisé sur le terrain, l’état-major envisage d’envoyer les appelés en Indochine pour prêter un renfort logistique aux combattants coloniaux. Dans les deux cas, la mobilisation massive des soldats a porté ses fruits tout en évitant par son fort taux d’adhésion une répression individualisée des autorités. L’un de ses lieutenants adresse alors au jeune appelé une remarque qui s’avérera prémonitoire – ou auto-réalisatrice ? – : « Toi Michel, quand tu vas sortir de l’armée, tu vas adhérer au Parti communiste ! ».

Prise de parti

De retour à Paris, Michel songe davantage à chercher du boulot qu’à s’engager politiquement, même s’il s’est rapidement syndiqué à la CGT – démarche qui lui paraissait « naturelle » comme à de nombreux autres ouvriers à l’époque. Alors que les « Trente glorieuses » battent leur plein, le chômage n’apparaît alors guère comme une crainte et encore moins comme un outil disciplinaire. En particulier dans le secteur du « Livre », porté par un niveau de lecture élevé de la presse quotidienne. En ce temps-là, les 9e et 10e arrondissements de Paris, alors plutôt populaires, comptent de nombreuses petites imprimeries qui embauchent régulièrement de nouveaux salariés notamment pour remplacer les fréquents départs, car les mécontents pouvaient alors se permettre de s’en aller sans prendre leur reste, à la manière des « sublimes », ces ouvriers de la fin du XIXe siècle que leur qualification recherchée rendait libre de choisir leurs employeurs et de s’arrêter de travailler quand bon leur semblait [1]. Michel se souvient ainsi qu’un jour, il se présente chez un employeur potentiel, celui-ci refuse obstinément de lui donner le salaire horaire appliqué chez lui, ajoutant : « tu verras bien, et de toute façon, tu pourras faire autant d’heures que tu veux ! ». Le jeune ouvrier a alors pris sa galée [2] – car à l’époque, « il fallait apporter son matériel » - et tourné les talons : « j’étais sorti [de chez moi] à huit heures, à neuf heures je suis parti [de l’imprimerie], et à midi j’étais embauché dans une autre imprimerie ! ». Là, il fait la rencontre d’un militant communiste « chevronné » qui le convainc d’aller vendre chaque semaine l’Humanité dimanche, l’édition dominicale du quotidien communiste, sur les marchés, sans pour autant adhérer au PCF, gêné qu’il est par le culte de la personnalité qui lui semble imprégner l’organisation. Est-ce ce militantisme qui lui permet néanmoins d’être embauché à Paris Province Impression (PPI), propriété du parti, située rue Clavel dans le 9e arrondissement de la capitale ? L’intéressé ne le dit pas, toujours est-il que là, il prend enfin sa carte en décembre 1958 et est élu peu de temps après trésorier de la cellule d’entreprise, puis, quelques mois plus tard, trésorier de la section du 9e arrondissement parisien. En mai 1960, il quitte cependant la PPI et est employé dans plusieurs imprimeries de presse avant d’arriver à l’imprimerie municipale de la capitale, chargée notamment de reproduire l’ensemble des comptes rendus des conseils municipaux. C’est alors que le Comité central du parti communiste lui demande de partir en Guinée, alors que le pays vient de prendre son indépendance, pour former des linotypistes. En dépit de son tempérament l’inclinant à l’insubordination, Michel obéit sans discuter et, avec femme et enfant, part pour 18 mois dans ce pays laissé exsangue par le départ précipité des colons français. À la question de savoir s’il avait pour mission de réaliser un prosélytisme partisan ou d’aider le Parti démocratique de Guinée, proche du PCF, à s’organiser, Michel répond par la négative, invoquant autant des raisons circonstancielles qu’un sentiment d’illégitimité :

[Avec les ouvriers guinéens] on discutait surtout de syndicat. La politique, il fallait faire attention avec qui tu discutais, car il restait des Français, interdits de séjour en France, et qui n’étaient pas forcément des amis… Après il y avait un homme extraordinaire du parti, Jean Suret-Canale [3], que j’ai eu la chance de connaître parmi d’autres camarades qui étaient là pour aider Sékou Touré. Moi j’étais un petit parmi tout ça et je ne discutais pas tellement politique mais j’écoutais beaucoup.

Le temps (de la) presse

Revenu en France, le militant communiste trouve, non sans une certaine ironie, une place à l’imprimerie du New York Herald Tribune où il est élu délégué du personnel, tout en retrouvant la trésorerie de sa section d’arrondissement. En 1965, le voilà recruté dans un lieu plus conforme à son orientation politique, puisqu’il passe à la Société de gestion Poissonière (SGP), imprimerie sise dans la rue éponyme, toujours dans le 9e arrondissement parisien, qui imprime notamment L’Humanité et L’Humanité-dimanche [4]. Ce nouveau poste s’accompagne d’une promotion, puisqu’il y occupe la fonction de chef de fabrication. Une mission particulièrement prenante qu’il résume par une analogie pour le moins suggestive : « j’expliquais que tous les jours je mettais un enfant au monde ! Alors des fois c’était au forceps, des fois, c’était nature, mais on n’a jamais eu d’enfant mort-né ! Jamais ! ». À l’interface entre la rédaction et l’atelier, il devait suivre toutes les étapes de confection du journal imprimé : s’enquérir auprès des journalistes de l’état d’avancement de leurs copies, vérifier qu’ils soient tapés au fur et à mesure, récupérer les textes terminés, monter les pages, ajouter les clichés, accrocher les pages sur les rotatives, vérifier que les bobines de papier soient en nombre suffisant et enfin s’assurer que l’expédition des journaux vers les points de vente se déroule sans encombre :

À l’époque on envoyait les journaux par le train ou par avion depuis une seule imprimerie. Sitôt les journaux sortis des rotatives, on allait tout de suite les transporter à l’aérodrome et dans les grandes gares : la gare de Lyon par exemple pour que ça arrive à Lyon. Là-bas, il y avait des taxis qui étaient là pour prendre le papier pour aller le distribuer aux marchands de journaux.

Ces nouvelles responsabilités, qui empiètent largement sur les soirées et le week-end, le conduisent alors à cesser la trésorerie de la section, et même tout militantisme de « terrain » au sein de celle-ci. Il raconte également avoir alors voulu préserver sa vie de famille après avoir constaté que son premier mariage avait pâti de ses absences récurrentes. Faisant peut-être de nécessité vertu, il assimile néanmoins rétrospectivement cet investissement professionnel comme la continuation de son engagement politique par d’autres moyens, ponctuant laconiquement son récit : « à l’époque, les journées étaient longues, c’était un peu du militantisme aussi » [5]. Arrivent le mouvement social de mai-juin 1968, et surtout le Printemps de Prague durant l’été qui suit. Quand on lui demande si les événements en Tchécoslovaquie n’ont pas ébranlé sa foi communiste, et surtout dans le « Parti » alors soutien indéfectible de Moscou, Michel semble presque surpris et répond sur un ton d’évidence : « Quand tu es dedans tu ne te poses pas de question : "c’est notre Huma, c’est notre camp", après on verra ». Car à ce moment-là, rappelle-t-il, le PCF et les organisations liées sont attaquées de toutes parts, de l’extrême-droite au à l’extrême-gauche, et il est alors, avec plusieurs de ses camarades et collègues, dépêché la nuit à la défense du siège du journal qu’il contribue à faire venir au monde durant la journée. À la fin des années 1970, les responsables de la Fête de l’Humanité lui confient l’organisation du « Palais de la moto » durant l’événement. Durant tout le week-end, cet espace excentré abrite alors expositions et démonstrations de cross et de side-cars, et surtout constitue un point de rassemblement identifié pour les clubs de motards venant de toute la France, une « concentration » dans le lexique de ces derniers à l’instar de la course mythique du Bol d’or. Totalement étranger à cet univers, Michel raconte néanmoins avec nostalgie la forte convivialité qui y régnait, se remémorant notamment non sans malice avoir été invité à festoyer avec l’un ou l’autre club. Cette solidarité se retrouvait également parmi les travailleurs du livre, bastion syndical de la CGT, même – ou à cause – des tempêtes sociales que le secteur a essuyées au cours des décennies suivantes sous le double effet de l’érosion continue du lectorat de la presse écrite et des évolutions technologiques, marquées notamment par l’abandon de la composition à chaud, obtenue par la fusion métallique des caractères durant l’impression, laissant plus de la moitié des salariés sur le carreau, ainsi que le tissu de petites imprimeries qui peuplait cette partie de l’Est parisien.

Retraité mais pas en retrait

L’heure de la retraite sonne pour Michel dans ce contexte de déclin au début des années 1990, mais celle-ci n’est pas synonyme d’inactivité. Plutôt cependant que de renouer avec un militantisme actif au parti communiste, auquel il verse cependant assidûment sa cotisation, il se tourne alors vers le secteur associatif de la commune de Seine-Saint-Denis où il s’est installé quelques années plus tôt, et où il continue à vivre jusqu’à aujourd’hui. Il participe tout d’abord à l’ouverture de l’antenne locale des Restaurants du Cœur, l’association d’aide alimentaire créée par Coluche, ainsi qu’à la création d’une petite association montée par quelques habitants de la cité d’habitat social où il réside. Destinée tout d’abord à favoriser le dialogue entre les habitants et les générations autour des divers « problèmes » qui émaillent le quotidien du quartier – drogue, sida, etc.-, celle-ci se tourne ensuite vers l’aide aux devoirs des enfants de l’école primaire face au constat que nombre de parents, du fait de leurs horaires de travail ou de leur distance culturelle à l’école ou à la langue française – nombre d’entre eux étant arrivés depuis peu dans le pays – n’étaient pas en mesure d’accompagner leur progéniture, livrée alors à elle-même. Michel se retrouve au bout d’un moment seul « maître » à bord de l’association, les autres membres du bureau originel ayant déménagé suite à l’instauration de surloyers à payer pour les ménages aux revenus dépassant certains seuils. Celui-ci poursuit néanmoins l’activité et parvient à trouver d’autres bénévoles, qui n’habitent cependant pas forcément la Cité. Outre l’aide aux devoirs, que Michel insiste pour distinguer du soutien scolaire, trois soirs par semaine, l’association propose aussi des goûters et des sorties, ouverts également aux parents, ce qui permet de créer des liens durables au-delà du seul travail scolaire. En témoignent les très nombreux dessins et mots de remerciements qui ornent les murs du local de l’association, ainsi que les expressions de gratitude que ne manquent pas d’exprimer à l’extérieur les adolescents et jeunes adultes passés par l’association lorsque Michel ou les autres bénévoles les croisent à l’extérieur. Celui-ci a cependant bien conscience des limites de leur travail qu’il décrit ainsi comme celui de « pompiers qui s’efforcent d’éteindre l’incendie », mais n’en traitent pas les causes plus profondes, à savoir celui des inégalités socio-économiques. Et quand on lui demande le pourquoi de cet investissement durable, il répond comme un allant-de-soi qu’il « aime bien les mômes ». Figure reconnue dans la Cité, et plus généralement dans la ville dont le bulletin municipal l’a mis plusieurs fois à l’honneur, Michel siège aussi au Conseil des Aînés qu’il a également contribué à mettre sur pieds, non sans mal, et donne également de son temps pour une association qui soutient les personnes atteintes de problèmes psychiques et leurs familles pris en charge par un hôpital psychiatrique voisin, en organisant notamment pour eux des séances hebdomadaires de ping-pong. Quant au PCF, Michel ne milite plus activement mais continue néanmoins d’assister ponctuellement à certaines initiatives de sa section, et conserve toujours précieusement sur lui sa première carte qu’il exhibe avec fierté. Il déclare ainsi avec un sourire énigmatique : « Je suis resté fidèle au Parti, même si je n’ai pas toujours été d’accord avec la ligne », ajoutant en guise d’explication : « Si j’ai pu faire tout ça, c’est grâce à des camarades que j’ai rencontrés, des gens extraordinaires qui n’avaient pas d’œillères. Ils m’ont donné ma chance, je n’étais qu’un petit typographe et j’ai pu monter les échelons et faire des choses que je n’aurai pas pu faire ailleurs », évoquant également sa désignation comme grand électeur au moment des élections sénatoriales, « une vraie marque de confiance ».

Difficile de dire si c’est le fait de rester toujours en mouvement qui maintient le nonagénaire dans une forme peu commune pour son âge, ou l’inverse. Quoi qu’il en soit, sa trajectoire est à la fois exemplaire de la « remise de soi » des militants communistes [6], et troublante, en ce qu’elle vient remettre en cause un certain nombre de représentations convenues sur les mutations de l’engagement. Cas typique du « simple militant » [7], qui se consacre volontiers aux tâches pratiques, il n’en a pas moins conscience de l’importance du travail politique et a son mot à dire sur les débats internes. Et surtout, il semble en l’écoutant avoir été autant servi par le parti qu’il ne l’a servi. De ce fait, il semble avoir été immunisé contre le désenchantement militant qui mènerait, sinon vers le désengagement, du moins vers une approche intermittente de celui-ci [8]. Tout au contraire, son cas vient questionner les discours opposant les générations [9] ou les formes d’engagement - partisanes et politiques contre associatives et caritatives, ou encore professionnelles et partisanes - suggérant que les frontières entre ces catégories sont peut-être bien plus fluides qu’il n’y paraît. Enfin, à l’heure où certains entendent repousser l’âge de la retraite, cet exemple rappelle également que les intéressés ne sont pas un coût pour la société, mais fournissent un travail aussi invisibilisé qu’indispensable. Rien n’agace plus Michel que quand on lui suggère qu’il fait tout cela pour « s’occuper » : « Moi mon temps je pourrai très facilement le remplir par mille autres activités ». Mais ce qui le motive vraiment, en agissant ainsi, c’est d’avoir l’impression, à sa petite échelle, de « faire avancer les choses ».

par Igor Martinache, le 20 mai 2022

Pour citer cet article :

Igor Martinache, « Michel, de L’Humanité aux « mômes » de la Cité », La Vie des idées , 20 mai 2022. ISSN : 2105-3030. URL : https://laviedesidees.fr/Michel-de-L-Humanite-aux-momes-de-la-Cite

Nota bene :

Si vous souhaitez critiquer ou développer cet article, vous êtes invité à proposer un texte au comité de rédaction (redaction chez laviedesidees.fr). Nous vous répondrons dans les meilleurs délais.

Notes

[1Sur ces derniers, voir Denis Poulot, Question sociale. Le Sublime ou le travailleur parisien tel qu’il est en 1870, et ce qu’il peut être, Paris, Maspero, 1980.

[2Plateau métallique que les typographes utilisaient pour déposer les lignes de caractères afin de terminer la composition d’une page.

[3Né en 1921 et mort en 2007, Jean Suret-Canale était un professeur agrégé de géographie, militant syndical et associatif anticolonial et membre du Comité central du PCF (1965-1972). Voir Alain Dalançon, «  Jean Suret-Canale  », Le Maitron. Dictionnaire historique du mouvement ouvrier, 29 mai 2015 [En ligne]. URL : https://maitron.fr/spip.php?article173333

[4Via, semble-t-il, une convention avec la Société nationale des entreprises de presse (SNEP). Sur l’histoire méconnue de cette dernière et de l’instauration au lendemain de la Seconde guerre mondiale d’un service public pour permettre à toute la presse d’être imprimée, voir Baptiste Giron, «  La SNEP : une entreprise publique de l’imprimerie (1944-1992)  », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, n°147, p. 97-112 [En ligne], URL : http://journals.openedition.org/chrhc/15258  ; DOI : https://doi.org/10.4000/chrhc.15258

[5Voir aussi cet autre court témoignage concordant d’un ouvrier du Livre sur cette même période : «  Je dormais dans mon bureau à l’imprimerie  », L’Humanité, 18 juillet 2008.

[6Voir Bernard Pudal, Prendre parti. Pour une sociologie historique du PCF, Paris, Presses de la FNSP, 1989.

[7Voir Raphaël Challier, Simples militants. Comment les partis démobilisent les classes populaires, Paris, PUF, 2021.

[8Voir Jacques Ion, La fin des militants  ?, Ivry-sur-Seine, Editions de l’Atelier, 1997.

[9L’association d’aide aux devoirs qu’il a reprise mêle ainsi parmi ses bénévoles retraités et actifs, voire étudiants. Michel en a d’ailleurs volontiers laissé la présidence il y a plusieurs années à un plus jeune que lui, sans pour autant y réduire son implication.

Partenaires


© laviedesidees.fr - Toute reproduction interdite sans autorisation explicite de la rédaction - Mentions légales - webdesign : Abel Poucet