Recensé :
Philippe Droz-Vincent, Vertiges de la puissance. Le « moment américain » au Moyen-Orient, Editions La Découverte, 2007.
Depuis les attentats du 11 septembre 2001 et la déclaration de guerre faite au terrorisme, l’administration Bush a opté pour une politique étrangère interventionniste ciblée sur la zone du Moyen-Orient. Ce que l’auteur nomme « le moment américain » renvoie à cet activisme effréné, qui s’accompagne d’une volonté de transformer en profondeur l’équilibre géopolitique de la région. Sous l’influence notamment des puissants groupes de pression néo-conservateurs, les décideurs américains ont développé une stratégie de diffusion de la démocratie, appuyée par une rhétorique mettant l’accent sur l’universalité des valeurs occidentales. L’ouvrage revient ainsi sur les raisons et les principales étapes de l’action des Etats-Unis en Irak, de la phase de préparation tant idéologique que militaire du conflit à l’échec tragique de la reconstruction. Il montre également dans quelle mesure les nouvelles ambitions américaines ont abouti à une crispation des relations avec certains pays traditionnellement alliés (Arabie Saoudite) voire à une logique de surenchère belligène avec des Etats considérés comme représentant une menace à terme (Syrie, Iran). Enfin, dans leur logique d’emprise globale sur le Moyen-Orient, les Etats-Unis ont également été amenés à renouveler leur approche du conflit israélo-palestinien.