Numéro dirigé par Lucie Campos et Raphaëlle Guidée
Beaucoup l’ont constaté : il y a un air de famille entre spinozisme et psychanalyse.
Le 15 octobre 1894, on arrête le capitaine Alfred Dreyfus. Il aurait livré des renseignements à l’attaché militaire allemand, Maximilian von Schwartzkoppen.
Le ressentiment n’a pas bonne presse : « passion irrationnelle », « expression de l’impuissance », « envie déguisée » – les termes ne manquent pas dans l’histoire de la pensée pour disqualifier ce qui est apparu, au mieux, comme le sentiment d’un malaise, au pire comme un désir de vengeance rentrée des classes populaires à l’encontre des élites.
En France, les pauvres sont de plus en plus nombreux et de plus en plus pauvres. Pourtant, au cours des vingt dernières années, des mesures d’assistance et d’insertion ont été adoptées : le RMI, la couverture maladie universelle, le RSA plus récemment.
Je suis parti, en historien, sur les traces des grands-parents que je n’ai pas eus.
La crise financière, la montée de la précarité et de la pauvreté, l’accroissement des inégalités mettent en péril la cohésion de notre société. Le délitement du lien social est aussi aggravé par le repli sur soi et la profonde méfiance des citoyens à l’égard des institutions.
Depuis plus de vingt ans maintenant, la question du choix des usagers par rapport à l’offre publique s’est imposée comme un élément structurant du débat public. Celle-ci touche tous les plans de l’action publique et reconfigure les modes d’action et les finalités mêmes de ces instruments.
Nous vivons aujourd’hui une véritable contre-révolution. Depuis les années 1980, les plus riches n’ont en effet cessé d’accroître leur part des revenus et des patrimoines, inversant la précédente tendance séculaire à la réduction des écarts de richesse.
Pour beaucoup, philosophes ou non, Spinoza est avant tout le nom d’un affect : lire Spinoza, penser avec Spinoza, se servir de Spinoza, ce n’est pas simplement gratter un vieil os avec indifférence ; c’est chercher, à travers l’épreuve d’une pensée à la radicalité certaine, une véritable modification de soi.
Dans son Éthique, Spinoza n’a pas seulement découpé sa pensée en une série discontinue de définitions, propositions, démonstrations, etc., sur le modèle des géomètres.
Cet ouvrage est né d’un pari scientifique ambitieux, et même un peu fou : survoler 38 nations sur les cinq continents et cartographier l’identité nationale chez chacune d’entre elles.
Cet ouvrage envisage le spinozisme sous l’aspect de sa communication.
Notre société est obsédée par les jeunes de cité. Mais cette peur sociale va de pair avec une ambition politique : assimiler à la nation les mineurs qui lui semblent étrangers.
Depuis le déclenchement de la crise de 2008, l’impôt est revenu au centre du débat public. Il suscite de nombreuses controverses, mais sa légitimité n’est plus remise en cause. Pour comprendre comment le geste du paiement de l’impôt s’est imposé comme une évidence, ce livre retrace le développement de la fiscalité depuis la fin du XVIIIe siècle et ses effets sur la société française.
Dans le cadre des débats actuels autour de ce que l’on appelle « The mind and body problem », la conception spinoziste de l’unité du corps et de l’esprit est souvent invoquée comme un modèle et une référence, susceptibles d’éclairer l’approche théorique du problème et de fonder une nouvelle pratique scientifique. Contre l’erreur mémorable de Descartes, le neurobiologiste Antonio Damasio proclame ainsi que Spinoza avait raison.
Plus d’un Français sur deux pense que les allocataires du RMI sont responsables de leur situation : la paresse des individus et le manque de sévérité des contrôles sont ainsi souvent invoqués pour l’expliquer.
Un club de football met à l’amende un de ses joueurs au motif qu’il rend trop souvent la balle à l’adversaire. Résultat : il ne la passe plus à personne. Un patron décide d’organiser une compétition permanente entre ses salariés. Résultat : une partie d’entre eux commencent à saboter le travail de leurs collègues.
Relégué pendant longtemps à l’arrière-plan, au profit de l’Éthique et du Traité théologico-politique, le Traité politique est aujourd’hui au coeur des études spinozistes.
La sociologie fait la chasse aux mythes en expliquant sur quoi ils reposent et l’étude du traitement de la pauvreté n’échappe pas à cette règle. Ce livre se présente sous la forme d’un long entretien entre deux sociologues qui ont soutenu, à vingt ans d’intervalle, une thèse sur le thème de la pauvreté.
On se fait de Spinoza l’image d’un philosophe à perruque, avec son pesant appareil de théorèmes et de démonstrations. C’est négliger un autre pan essentiel de sa méthode : l’illustration. Cet ouvrage d’initiation s’appuie sur les seuls exemples animaliers qui parcourent une oeuvre plus pittoresque qu’on ne l’imagine.
Le peuple est la source de tout pouvoir démocratique. Mais l’élection ne garantit pas qu’un gouvernement soit au service de l’intérêt général, ni qu’il y reste. Le verdict des urnes ne peut donc être le seul étalon de la légitimité. Les citoyens en ont de plus en plus fortement conscience.
Parmi les projets de Rousseau figurait un ouvrage intitulé Principes du droit de la guerre. On a longtemps cru cet ouvrage perdu ou resté à l’état d’ébauches fragmentaires. Or un travail sur des manuscrits (jusqu’alors publiés séparément et dans le désordre) a permis de reconstituer un texte très abouti, qui est manifestement la première partie de cet ouvrage.