L’amour a-t-il été inventé par les Françaises ? Le sein est-il un objet érotique, maternel, politique ? Marilyn Yalom, spécialiste de littérature et du genre, offre des réponses inattendues à ces questions en croisant les perspectives française et américaine.
Qu’est-ce que l’histoire ? L’histoire, nous montre Alain Corbin, c’est un objet neuf, une question originale, mais c’est aussi un souvenir d’enfance, une écriture, du rêve et du plaisir.
À travers la mise en scène d’un lieu de drague homosexuelle au bord d’un lac, Alain Guiraudie bâtit un thriller minimaliste qui touche à la fois au conte, au mythe, et à l’observation oblique de la solitude affective contemporaine.
Faisant la sociologie de l’expérience amoureuse, Eva Illouz analyse sa grande transformation : si le marché conjugal et sexuel valorise aujourd’hui le choix et la liberté, il fragilise également la conjugalité hétérosexuelle et génère des souffrances spécifiques, en particulier pour les femmes.
Biologiste et militante féministe, Anne Fausto-Sterling mène depuis de nombreuses années une déconstruction de la différence des sexes. Cette œuvre dense et novatrice, enfin traduite en français, devenue une bible des études féministes de la biologie, n’a rien perdu de son caractère révolutionnaire.
À partir d’une enquête en profondeur, Mathieu Trachman révèle que la pornographie hétérosexuelle est un travail aux exigences différenciées pour les acteurs et les actrices qui s’y livrent. Reprenant l’impératif d’authenticité du capitalisme contemporain, le travail pornographique, s’il crée des hiérarchies, n’en est pas moins le lieu d’une forme de réalisation.
À rebours d’une vision misérabiliste de la prostitution dans les pays du Sud, le sociologue Sébastien Roux livre les résultats d’une enquête ethnographique menée auprès des prostituées de Bangkok. L’adoption du point de vue indigène lui permet de quitter le registre de l’indignation morale pour comprendre la nature des relations qui se nouent entre elles et les touristes.
Et si les papes prônaient la libération sexuelle, la bisexualité et la célébration des cultures païennes ? L’historienne Anne Kraatz montre que ce programme a été parfaitement tenu par les papes de la Renaissance, dans la pratique tout au moins.
À partir d’une histoire des vibromasseurs et des techniques de masturbation féminine, l’ouvrage de Rachel Maines montre comment, dans les discours savants et dans les pratiques commerciales, l’orgasme féminin est un enjeu de lutte : elle dévoile ainsi une conception androcentrique de la sexualité dont le vibromasseur est une pièce essentielle et dénonce ce qu’elle appelle la mystique de la pénétration.
Comment parler de la prostitution ? Le dossier de la revue Vacarme propose quelques pistes de réflexion à partir de la parole des prostitué-e-s et de travaux récents en sciences humaines, et s’inscrit dans la ligne que la revue développe numéro après numéro.
Dans Sexe, genre et sexualités, Elsa Dorlin ne reprend pas seulement quarante ans de théories féministes à partir de l’articulation des trois notions de sexe, genre et sexualité ; elle ramène ces catégories à des pratiques inséparables d’un contexte de domination.
Peter Bearman étudie la façon dont la vie des adolescents américains est déterminée par des réseaux sexuels, des circuits de transmission des maladies et des règles informelles (telles que les vœux de virginité et les dates) qui codifient la sexualité juvénile. Entretien audio.