Révolutionnaire ralliée à Lénine, ministre bolchevik féministe, écrivain polyglotte, « sexuellement émancipée », intellectuelle ayant pensé la famille, l’État ou les nationalités : la modernité d’Alexandra Kollontaï (1872-1952) saute aux yeux.
La multiplicité des positions de genre possibles ne peut se réduire à un spectre opposant masculin et féminin. De nombreuses conceptions du genre s’affrontent dans un espace aux multiples dimensions, proposant chacune une alternative différente aux normes masculines et hétérosexuelles.
La révélation dans la presse de nombreuses affaires de harcèlement sexuel aux États-Unis a libéré la parole des femmes, en particulier sur les réseaux sociaux avec #metoo. En comparant la législation existante en France et aux États-Unis, Abigail Saguy révèle deux approches différentes pour lutter contre ce problème.
Cet été, les baignades de femmes en bikini sur des plages algériennes ont défrayé la chronique hexagonale. Un temps présentées ici comme une révolte féministe contre la montée de l’islamisme, elles sont surtout révélatrices des rapports sociaux de sexe, mais aussi de classe et de race, qui organisent la société algérienne.
L’ampleur de l’épidémie de sida en Afrique est-elle liée à des comportements sexuels spécifiques ? En revenant sur les différents visages de cette hypothèse, Julie Castro montre qu’elle ne relève pas de données indiscutables et qu’elle s’adosse volontiers à des représentations culturalistes, contribuant ainsi à occulter d’autres modalités de transmission.
En liant les dominations coloniales aux dominations sexuelles, l’historien nord-américain Todd Shepard complexifie l’approche des violences qui jalonnent les rapports franco-algériens au-delà de l’Indépendance. Il montre que, loin d’avoir été tabou dans la France des années 1960-1970, la « question algérienne » a alors largement alimenté les débats publics.
Pourquoi, alors que le sida a participé à la légitimation des recherches scientifiques sur la sexualité, la sexualité des migrants a-t-elle été si peu étudiée ? En retraçant l’histoire de cet oubli, Élise Marsicano montre que si elle est une réaction aux analyses culturalistes de l’épidémie, cette occultation a ses propres impensés.
Comment s’organise le dépistage du sida en France et quels sont ses enjeux ? Analysant les catégories mobilisées par les agents qui l’effectuent, Maud Gelly montre que l’ambition d’un dépistage généralisé est subordonné de fait à un ciblage des populations, la protection de la population primant sur la prise en charge des séropositifs.
La question de l’origine du sida a suscité de nombreux travaux. À distance des thèses complotistes ou culturalistes, Guillaume Lachenal montre qu’il s’agit moins d’identifier une cause que de reconstituer le contexte colonial, épidémiologique, sexuel qui a favorisé la propagation du virus.
À travers la mise en scène d’un lieu de drague homosexuelle au bord d’un lac, Alain Guiraudie bâtit un thriller minimaliste qui touche à la fois au conte, au mythe, et à l’observation oblique de la solitude affective contemporaine.