L’œuvre de Philippe Descola s’est construite autour d’un système conceptuel singulier, sur lequel il revient longuement dans un livre d’entretien. Il en explique la genèse, en suit les évolutions et montre comment l’anthropologie nous sert aujourd’hui à comprendre la modernité.
Une anthologie de textes permet de retracer l’itinéraire et la méthode hors norme de l’anthropologue Tim Ingold, aux frontières de la phénoménologie, des sciences de la nature et des arts – qui sont pour cet artisan autant de manières d’explorer notre environnement.
La cartographie des différentes théories d’éthique environnementale que G. Hess propose est essentielle pour comprendre les enjeux de notre relation avec la nature. Et elle est indispensable si l’on veut saisir les solutions qui s’offrent à nous pour affronter la crise écologique.
Pour E. Hache, la protection de l’environnement suppose de prendre en compte les questions économiques et sociales. Mais cette approche politique suppose qu’on s’interroge également, et plus profondément, sur notre conception de la nature et sur le rapport que nous entretenons avec elle.
Peut-on se passer de la dichotomie entre nature et culture ? Traversant les siècles, de Platon à Descola, un ouvrage collectif montre que le naturalisme, quelque forme qu’il prenne, est toujours renaissant.
À quelle condition un fauteuil roulant, un Taser ou des lingettes jetables peuvent-ils entrer à part entière dans les recherches menées en sociologie ? Un collectif répond à la question : les non-humains sont aussi des acteurs et doivent être intégrés à l’analyse de ce qui constitue un réseau.
Les préoccupations actuelles concernant la biodiversité s’inscrivent dans une histoire ancienne, qui court de Linné et Darwin jusqu’à l’Union internationale pour la protection de la nature. Pour relever des défis immenses, Patrick Blandin propose de définir une éthique de la biodiversité, susceptible d’associer conservation des écosystèmes et gouvernance mondiale démocratique. Une proposition intéressante mais problématique.
Pour B. Bensaude-Vincent, la technoscience est bien plus que l’avènement d’un nouveau champ pour la connaissance, c’est un véritable changement de régime, qui nous appelle à réévaluer toutes les notions et les distinctions sur lesquelles s’est fondée la découverte scientifique. Mais on peut penser qu’une telle manière de juger de l’histoire des sciences cède trop facilement aux mirages du postmodernisme.
Une découverte scientifique est-elle un fait universel ? Par le biais d’une enquête ethnologique dans un laboratoire japonais décrivant le gène de l’homosexualité de la mouche drosophile, Sophie Houdart met en lumière la dimension culturelle de l’activité scientifique. La ligne de partage communément établie entre nature et culture s’en trouve profondément questionnée.
Selon J.-M. Schaeffer, l’affirmation selon laquelle l’homme est une exception parmi les vivants parce qu’il pense a conduit à une survalorisation des savoirs spéculatifs au détriment des savoirs empiriques. C’est à critiquer cette vision du monde, véritable obstacle au progrès scientifique, et à redonner toute sa légitimité au naturalisme que son ouvrage est consacré.
Avec ses deux grands livres, De l’inégalité parmi les sociétés et Effondrement, Jared Diamond construit une histoire universelle qui interroge de manière radicale les rapports des sociétés humaines à la nature. Cet article met en lumière les enjeux d’une des œuvres les plus ambitieuses de notre temps.