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Delacroix : La liberté guidant le peuple, détail

Entretien Histoire

Notre-Dame de la Cité
Entretien avec Boris Bove & Mathieu Lours


par Julien Le Mauff , le 6 décembre


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La réouverture de Notre-Dame marque le terme de sa restauration, cinq ans après l’incendie qui a révélé la passion des Français pour la cathédrale parisienne. Au fil des siècles, celle-ci n’a cessé d’interagir avec la ville et avec une société qui en est venue à s’identifier à elle.

Boris Bove est professeur d’histoire médiévale à l’université de Rouen Normandie. Il est spécialiste d’histoire urbaine et en particulier de Paris au Moyen Âge. Il a codirigé avec Claude Gauvard chez Belin Le Paris du Moyen Âge (2014) et Notre-Dame, une cathédrale dans la ville (2022).

Mathieu Lours est docteur en histoire, historien de l’architecture, spécialiste des cathédrales et des architectures religieuses. Il dirige le département d’histoire de l’architecture de l’École de Chaillot, enseigne à l’École du Louvre et à Paris-Cergy Université. Il est l’auteur de Les Cathédrales dans le monde (Folio Histoire, 2024) et de Rebâtir Notre-Dame (Tallandier, 2024).

La Vie des idées : Comment, dès l’origine, par son emplacement comme par son très long chantier, Notre-Dame concentre-t-elle des enjeux non seulement religieux, mais aussi politiques, sociaux, économiques ?

Jean Fouquet, Grandes chroniques de France (BnF ms fr 6465 fol. 57)

Mathieu Lours : Même si la fonction de la cathédrale est avant tout religieuse, elle concentre des enjeux multiples, de nature sociale, mais aussi politique. Il faut bien avoir à l’esprit que l’édifice actuel, entrepris en 1163, ne représente que la moitié de l’histoire de la cathédrale parisienne, fondée au IVe siècle. Dès cette époque, l’île de la Cité concentre le pouvoir religieux de l’évêque, mais aussi le palais où viennent bientôt habiter les rois mérovingiens. En 1163, lorsque Notre-Dame telle que nous la connaissons commence à être bâtie, l’évêque Maurice de Sully entend édifier la plus vaste et la plus haute cathédrale jamais réalisée en France, avec 120 mètres de long et 31 mètres de hauteur sous voûte. C’est aussi la première à compter cinq vaisseaux. Et ce, bien que Notre-Dame ne soit pas le siège d’un archevêque, ce qu’elle n’est devenue qu’en 1622. C’est bien pour mettre l’édifice en conformité avec la ville qui l’abrite, Paris, qui est alors la ville la plus peuplée d’Occident. Notre-Dame est bien la première des cathédrales géantes, la première qui soit proportionnée à la puissance démographique et politique, et pas seulement symbolique, d’une cité.

Boris Bove : Que représente Notre-Dame au début du XIIIe siècle, et pour qui ? La cathédrale reconstruite à partir de 1160 est en effet, avant tout, l’église de l’évêque : Maurice de Sully profite de l’occasion pour la débarrasser de la fonction d’église paroissiale qu’elle avait pour les laïcs de la Cité, qui sont désormais invités à suivre le culte divin dans les chapelles des environs que l’évêque érige pour l’occasion en église paroissiale. Notre-Dame est donc à partir de cette époque dédiée à l’usage exclusif du clergé cathédral, qui a d’ailleurs le privilège de s’y faire enterrer. Notre-Dame n’est plus l’église paroissiale de la Cité, mais elle reste l’église-mère de toutes les églises parisiennes, c’est le lieu où se déroulent les grandes cérémonies liturgiques conduites par l’évêque. C’est aussi un monument auquel les Parisiens sont très attachés ainsi que le prouvent les testaments du XIVe-XVe siècle qui prévoient systématiquement un legs pour l’entretien de la cathédrale.

Mathieu Lours : Cela dit, si elle a lancé le mouvement, Notre-Dame n’a pas gagné la course au gigantisme. Dès 1194 et 1195, les voûtes de Chartres et de Bourges s’élèvent plus haut, à 38 mètres. On arrivera à 48 mètres à Beauvais en 1225. Et Reims, commencée en 1211 et Amiens, entreprise en 1220 sont plus vastes, avec plus de 140 mètres de long. Mais les évêques de Paris relèvent le défi que constitue l’émergence de l’architecture gothique rayonnante, plus légère et lumineuse, dans la décennie 1230. La cathédrale est transformée, avec l’édification de chapelles et l’élargissement de son transept qui, vers 1250, reçoit les plus grandes roses réalisées au Moyen Âge avec leurs 13,50m de diamètre.

Heures d’Étienne Chevalier (Metropolitan Museum, Robert Lehman Collection, 1975.1.2490)

Boris Bove : Elle marque aussi la ville, qu’on la regarde de près ou de loin. De près, ses sculptures diffusent les grands thèmes de la culture chrétienne (avec le Jugement dernier au portail nord, comme dans la plupart des églises) et ceux relatifs à la vierge Marie en particulier, avec au portail sud (portail Sainte-Anne) l’histoire de son enfance et de sa famille tirée des évangiles apocryphes, et au portail nord son couronnement. La révérence du clergé aux sculptures de la cathédrale trouve son expression dans le souci qu’il a eu de conserver une représentation d’une Vierge en majesté romane, remployée dans le portail Sainte-Anne, mais tirée de la façade de la cathédrale précédente, qui a été démolie pour laisser place à la nouvelle. De loin, les deux beffrois de Notre-Dame écrasent de leur hauteur le paysage urbain dont les maisons dépassent rarement deux étages avant le XVIIe siècle, faisant de sa silhouette l’emblème de Paris. Il n’y a guère eu que la tour Eiffel pour la concurrencer ensuite dans l’imaginaire de la ville. La cathédrale a donc été jusqu’au XIXe siècle le principal monument de la ville, tant par la qualité de sa facture que par la masse de matériaux – pierre, fer, plomb, bois, vitraux – mise en œuvre. Elle est le reflet de la richesse de l’évêque qui l’a fait construire et de celle du chapitre canonial qui l’a entretenu pendant des siècles.

La Vie des idées : Dans quelle mesure Notre-Dame au Moyen Âge (et au-delà) est-elle aussi un lieu permanent de vie dépassant largement la simple vocation cultuelle ?

Mathieu Lours : Au Moyen Âge, Notre-Dame est un lieu de vie intense. Tout d’abord une vie cultuelle, qui constitue sa vocation première. Dans le chœur, clos par un jubé dont des éléments de décors ont été retrouvés lors des fouilles menées en 2022, on trouve le trône de l’évêque, la cathèdre et les stalles où se placent, lors des offices, les chanoines de Notre-Dame, ainsi que les ecclésiastiques qui forment le bas-chœur, qui viennent prier sept fois par jour les offices et assister à deux messes. Chacun d’entre eux, soit plus d’une centaine de prêtres, célèbre également une messe privée sur l’autel d’une des chapelles. Les fidèles affluent à la cathédrale aussi en raison de la dévotion à la Vierge. Son autel et sa statue se trouvent à droite de l’entrée du chœur, adossés au jubé.

Boris Bove : Effectivement, la cathédrale gothique est en théorie dédiée au clergé, mais la vie séculière déborde de la ville dans la nef. Les fidèles sont invités à y pénétrer pour offrir un cierge à la statue de la Vierge à l’entrée du chœur, ou à contempler à travers la clôture du chœur les reliques de saint Marcel, longtemps exposées sur le grand autel. Ils peuvent aussi suivre une des messes dites à leur intention aux 6 autels installés hors du chœur, mais le clergé ne souhaite pas qu’ils s’attardent dans la nef. Certains le font cependant, notamment les mendiants qui s’installent là pour gagner leur pain quotidien, ou les prostituées qui racolent – les marguilliers se plaignent aussi de ce que les petits enfants font leurs besoins dans la nef…

Mathieu Lours : Autour de la vie religieuse se développe donc aussi une vie quotidienne intense. Les employés laïcs de la cathédrale y organisent les cérémonies et la surveillance. Un gardien dort la nuit dans une chambre située dans la clôture du chœur. Et, au XIVe siècle, l’un d’entre eux se fait reprendre pour avoir emmené sa femme avec lui… Quant à la nef, c’est effectivement un espace de déambulation où peut se prolonger la vie qui existe sur le parvis : discussions, rencontres, manifestations des hiérarchies sociales.

Boris Bove : La vie laïque déborde d’autant plus dans la cathédrale qu’une foire au lard se tient régulièrement sur le parvis, qui est aussi le lieu de cérémonies solennelles, comme les amendes honorables des condamnés à mort, qui attirent beaucoup de monde. Bref c’est un lieu public, ouvert à tous, que l’on visite aussi dans une perspective patrimoniale, dans le cadre de visites quasi touristiques : on admire la galerie des rois en pensant y trouver la généalogie des rois de France, et on va admirer Paris à vol d’oiseau du haut des tours de Notre-Dame dès le Moyen Âge.

Mathieu Lours : Nous connaissons peu cet aspect de la vie de Notre-Dame, faute de sources, mais il faut nous garder des représentations héritées du XIXe siècle romantique. Les Parisiens se rendent avant tout à Notre-Dame pour des raisons religieuses, même si la distinction actuelle entre sacré et profane est assez anachronique pour parler du Moyen Âge et même d’une bonne partie de l’époque moderne.

La Vie des idées : Dès l’origine, Notre-Dame est aussi un lieu de pouvoir, et un lieu qui intéresse les pouvoirs. Comment naît et évolue cette nature « politique » ?

Boris Bove : Philippe Auguste a certes doté de bon nombre de reliques la cathédrale à l’occasion de sa reconstruction, mais les rois n’ont ni financé la nouvelle cathédrale ni particulièrement investi les lieux au Moyen Âge, où elle reste avant tout le sanctuaire de l’évêque. Dans un premier temps, le souverain a plus de relations avec son clergé qu’avec la cathédrale elle-même : l’évêque de Paris est un conseiller de droit, avec lequel il est en dialogue permanent, sinon en rivalité, pour la gestion de la ville dont ce dernier possède le quart nord-ouest comme seigneur. En retour, le roi n’a de cesse de peser sur les élections épiscopales, que les papes disputent au chapitre, et surtout de récompenser ses conseillers clercs, en particulier ceux des cours souveraines, en leur faisant obtenir un canonicat à Notre-Dame.

Mathieu Lours : Notre-Dame de Paris est dès lors devenue un lieu politique. Elle n’est pas le lieu dépositaire de l’identité monarchique de la France, rôle dévolu à l’abbatiale de Saint-Denis, ni celui du sacre, qui a lieu à la cathédrale de Reims. Mais elle est l’église de l’exercice du pouvoir. Le roi y prête serment de défendre les libertés de l’Église gallicane lorsqu’il revient de son sacre. Son corps y est exposé la veille de ses funérailles à Saint-Denis. C’est aussi un lieu de manifestation du pouvoir royal et de son lien avec le royaume et les sujets. En 1302, Philippe le Bel y réunit pour la première les représentants des trois ordres pour faire accepter sa politique en faveur de l’indépendance du clergé gallican vis-à-vis des prétentions du pape. On a souvent considéré ces Assemblées de Notre-Dame comme une préfiguration des futurs États généraux. À l’époque moderne, la cathédrale parisienne devient aussi le cadre des grandes cérémonies monarchiques.

Boris Bove : Effectivement, le bâtiment prend progressivement de plus en plus d’importance dans la liturgie politique, comme lieu où le roi rend grâce à Dieu de ses succès divers, et en particulier militaires. Cela commence par une statue équestre d’un roi de la première moitié du XIVe siècle (Philippe le Bel ou Philippe de Valois), offerte en ex-voto à la suite d’une victoire militaire. Cela se poursuit avec la pratique des Te Deum ou actions de grâce par lesquels les rois remercient Dieu de leurs succès militaires – Te Deum dont la pratique se développe à la fin de la guerre de Cent Ans, mais explose au XVIIe siècle, transformant Notre-Dame en temple de la guerre.

Te Deum de 1669, gravure de Jean Marot

Mathieu Lours : Près de 250 Te Deum, du règne de Louis XIII à celui de Louis XVI y célèbrent les grandes heures du royaume ! À chaque victoire, les étendards pris à l’ennemi sont suspendus aux baies des tribunes. Et Louis XIII y prononce le vœu, en 1638, qui consacre la France à Marie. Lors de ces grandes cérémonies, tous les grands corps d’État sont présents. Dès les années 1740, le chanoine Guillot de Montjoie parle de Notre-Dame comme de la « paroisse de l’État ».

Boris Bove : Ce processus s’achève aussi par la transformation du chœur pour servir la liturgie royale : transformation permanente à la suite du vœu de Louis XIII, ou transformation temporaire pour les pompes funèbres des membres de la famille royale qui se développent à la fin de l’Ancien Régime. Les rois s’approprient ainsi à l’époque moderne un sanctuaire auquel ils étaient au départ extérieurs.

La Vie des idées : On a aussi l’image d’une cathédrale nationale, « Notre-Dame de France ». En quoi cela reflète-t-il les liens originels avec la royauté, ou, au contraire, une construction postérieure ?

Boris Bove : De Notre-Dame temple de la monarchie, à Notre-Dame cathédrale de la France, il y a une filiation évidente puisque la seconde est la continuation – après une micro-interruption entre 1793 et 1795 – de la première. C’est parce que les rois se sont approprié la cathédrale à la fin de l’Ancien Régime que celle-ci s’est progressivement détachée de son substrat urbain pour devenir un monument non plus seulement parisien, mais national. La monarchie disparaît avec la Révolution, mais les usages persistent : on y fête l’Être Suprême, on y sacre Napoléon, on célèbre un Te Deum pour la victoire de Marengo, on y expose les drapeaux pris sur l’ennemi à Austerlitz, etc.

Mathieu Lours : C’est donc tout naturellement qu’avec la Révolution française, Notre-Dame devient un édifice national. D’abord par nature. En 1789, le clergé offre tous ses biens à la nation en échange d’un statut de fonction publique du culte. Notre-Dame appartient depuis lors à l’État. Ce statut conduit d’ailleurs, pendant la Terreur, à son affectation aux cultes révolutionnaires. Napoléon, pacifiant la querelle religieuse, atteste la double nature religieuse et nationale de l’édifice lorsque, le 2 décembre 1804, il procède, dans le chœur, à la cérémonie du sacre et, dans la nef, à la prononciation d’un serment civique. De ce fait, il rompt aussi avec Reims, donnant à Notre-Dame un statut encore plus fort. Même s’il aurait souhaité Saint-Denis comme lieu de sépulture. Tout au long du XIXe siècle, les régimes politiques qui se succèdent travaillent à la construction de Notre-Dame comme lieu de célébration de leur lien avec l’héritage catholique en y réalisant de grandioses cérémonies.

Sacre de Napoléon

Boris Bove : La vocation politique de la cathédrale perdure jusque sous la IIIe République, qui se coule volontiers dans le décorum de l’ancienne monarchie. On note cependant un net refroidissement des cérémonies politiques à Notre-Dame dans la seconde moitié du XXe siècle, même si c’est encore là que la Nation se recueille après les grands traumatismes collectifs, comme l’attaque terroriste de 2015. La fonction politique a contribué à élever Notre-Dame au-dessus de Paris, mais d’autres mythologies ont pris ensuite le relais, dans lesquelles Victor Hugo, avec son roman éponyme en 1831, a joué un rôle décisif : il a inscrit la cathédrale dans la culture populaire, qui a pris ensuite des formes variées – ballets, opéras, films, séries, dessin animé – qui l’ont intégrée dans la culture mondiale.

Illustration du roman de Victor Hugo

Mathieu Lours : Au fil du temps, de nouveaux liens se sont donc créés entre Notre-Dame et la nation qui sont davantage autonomes de sa fonction religieuse et de sa fonction politique : des liens culturels. Le roman de Victor Hugo y est pour beaucoup. Comme le statut de Monument historique que la cathédrale acquiert en 1862, ou encore l’aventure de sa restauration par Lassus et Viollet-le-Duc, qui s’achève par la consécration de 1864. Les autorités de la IIIe République, souvent anticléricales, paraissent tout de même moins souvent à la cathédrale, mais le Général de Gaulle, qui intègre la cathédrale dans la célébration de la libération de Paris, le 26 août 1944, réconcilie la République avec l’usage sacré du monument, qui abrite plusieurs grandes cérémonies en présence des chefs de l’État. La présence d’Emmanuel Macron à Notre-Dame le 7 décembre prochain s’inscrit pleinement dans cet héritage.

Libération de Paris

Boris Bove : Au Moyen Âge, Notre-Dame était une métonymie de la ville ; le statut de capitale a progressivement fait de Paris une métonymie de la France, d’où le fait que, par transitivité, la cathédrale est devenue une métonymie de la France, et la France appartient un peu au monde par la magie de sa culture de l’universalité, de Victor Hugo, de Walt Disney et du tourisme de masse. C’est ce qui explique l’extraordinaire émotion qui a saisi tous les contemporains de l’incendie du 15 avril 2019, Français ou étrangers : tous ont senti leur cœur se serrer, car ils croyaient voir la France brûler ce soir-là.

La Vie des idées : En quoi les nombreux débats sur la restauration reflètent-ils aussi la persistance de cette insertion particulière de Notre-Dame dans la société française ?

Boris Bove : Notre-Dame a dès la fin du Moyen Âge une triple dimension religieuse, politique et patrimoniale. L’équilibre de ces dimensions a varié, avec une montée en puissance du politique aux XVIIe et XVIIIe siècles, suivie d’un reflux alors que le patrimonial prenait de plus en plus le relais à partir du XIXe siècle.

Mathieu Lours : L’intensité des débats dans l’opinion publique qui ont accompagné la restauration de Notre-Dame est le signe de l’importance qu’occupe l’édifice dans la vie de la Nation. Davantage qu’un débat entre des « anciens » et des « modernes », il s’est agi d’une volonté conjointe de restaurer au mieux l’édifice, en conformité avec la législation en vigueur en matière de patrimoine. La constitution d’un établissement public dédié à la restauration de la cathédrale constitue aussi un nouveau mode de pilotage d’un grand chantier qui a permis de tenir le délai de cinq ans pour la réouverture. Et l’élan de générosité qui permet de réunir plus de 840 millions d’euros montre concrètement l’attachement des Français et du monde entier à l’édifice. La sécularisation de la société et la baisse de la pratique religieuse catholique n’empêchent pas Notre-Dame de rayonner de l’aura particulière de sa sacralité qui, du religieux, qui en constitue le cœur, se déploie jusqu’à la culture populaire. Le débat sur l’entrée payante a d’ailleurs montré les résistances que rencontre l’idée d’associer logique de sacralisation et logique de gestion.

Boris Bove : Le triomphe actuel de sa dimension patrimoniale explique que les autorités compétentes, c’est-à-dire le clergé qui a l’usage du bâtiment, et l’État qui en est propriétaire, soient débordées par les prises de position des milieux de la conservation du patrimoine, de la culture et plus généralement par le grand public, qui se passionne pour ces débats. Notre-Dame n’a jamais autant appartenu à tous les Français qu’aujourd’hui.

par Julien Le Mauff, le 6 décembre

Aller plus loin

 Boris Bove et Claude Gauvard, Notre-Dame de Paris. Une cathédrale dans la ville, des origines à nos jours, Paris, Belin, 2022.

Cet ouvrage de référence, réunissant les contributions d’une quinzaine de spécialistes, explore l’histoire de Notre-Dame et ses différents aspects, aussi bien architecturaux, religieux, que son insertion dans le tissu urbain, ou ses usages politiques à travers les siècles.

 Claude Gauvard, Notre-Dame de Paris, Paris, Puf, « Que sais-je ? », 2024.

Une synthèse efficace qui dresse l’histoire du monument, mais aussi de la cathédrale comme institution ecclésiastique puissante au Moyen Âge, avant d’en venir aux chantiers de restauration (celle de Viollet-le-Duc, comme celle du XXIe siècle).

 Mathieu Lours, Rebâtir Notre-Dame de Paris, Paris, Tallandier, 2024.
Richement illustré de photographies et de plans, ce livre raconte le chantier de restauration de Notre-Dame, en suivant le travail des architectes, ingénieurs, compagnons et artisans d’art qui l’ont mené à bien.

Sur la Vie des idées :

 Une émotion patrimoniale, entretien avec N. Heinich

 Le toit de Notre-Dame. Les apories de la reconstruction à l’identique, par Bruno Haas & Thomas Le Gouge

 Extravagants oiseaux perchés, à propos du livre de M. Camille, Les gargouilles de Notre-Dame. Médiévalisme et monstres de la modernité

Pour citer cet article :

Julien Le Mauff, « Notre-Dame de la Cité. Entretien avec Boris Bove & Mathieu Lours », La Vie des idées , 6 décembre 2024. ISSN : 2105-3030. URL : https://laviedesidees.fr/Notre-Dame-de-la-Cite

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