Recension Histoire

L’imaginaire du sérail

À propos de : Jocelyne Dakhlia, Harems et Sultans. Genre et despotisme au Maroc et ailleurs, XIVe-XXe siècle, Anacharsis


par , le 17 décembre


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Le harem a nourri l’imaginaire occidental jusqu’à aujourd’hui, véhiculant le cliché d’un monde despotique et misogyne. L’imposante documentation réunie par J. Dakhlia offre une vision plus nuancée.

C’est un livre sur les femmes et le pouvoir, deux « lieux communs » et concepts névralgiques dans l’histoire du monde musulman. D’ailleurs, plutôt que d’histoire, il serait plus juste de parler d’historiographie du monde musulman, en mettant l’accent sur l’idée d’histoire telle qu’elle a été écrite, avec ce que cela pose d’emblée comme questions essentielles : par qui ? Et avec quels outils et quels cadres épistémologiques ? En effet, l’interrogation qui fait le centre de la démonstration de Jocelyne Dakhlia dans cet ouvrage monumental et impressionnant d’érudition est bien de savoir si ces deux concepts, cristallisés dans les motifs du « harem » et du « sultan » avec l’imaginaire auquel ils s’associent, s’imposent comme des incontournables de l’histoire des mondes arabes et de l’Islam, ou plutôt de l’édification de celle-ci.

La question s’impose avec d’autant plus de vigueur que les figures du despote arabe ou musulman, ainsi que de l’odalisque claustrée dans le harem, constituent de véritables clichés, à la fondation d’un imaginaire collectif concernant les sociétés d’Islam. C’est cet imaginaire que l’orientalisme a contribué à édifier, puis que la dénonciation de celui-ci a permis d’identifier comme un processus massif et de long cours. Si la dénonciation d’un « mal de voir » est à l’origine le projet de la lecture saïdienne des corpus littéraires d’un édifice culturel européen du XIXe siècle, la grille qui en a été héritée, et qui consiste à traquer les fabriques de l’altérité et ses distorsions, a été érigée en méthode valable pour toute historiographie et retour sur les textes des périodes prémodernes. Le retour dans le temps opéré par Jocelyne Dakhlia s’autorise à la fois de cette méthode autant qu’il s’en affranchit, et laisse parler les chroniques d’elles-mêmes. Elle reconnaît toutefois ce legs théorique, et ses limites, en remontant jusqu’au XIVe siècle (et non au XIXe comme le fait E. Said), c’est-à-dire à une période « pré-orientaliste », mais où des comparaisons, des émulations, et des jeux de regards entre l’Europe et le monde barbare en affaires de pouvoir et de ses dispositifs, les cours et les sultanats, avaient déjà cours. L’étude se propose ainsi d’examiner le despotisme, en s’affranchissant du trope du despotisme oriental.

L’œuvre écrite par Jocelyne Dakhlia, Harem et Sultans, sous-titrée « Genre et Despotisme au Maroc et ailleurs XIVe-XXe » se propose en effet de déconstruire des concepts conçus comme allant de soi pour le lieu et la période. Le Maroc sert de point d’ancrage à cette étude qui porte sur l’ensemble du Maghreb, mais qui circule à travers les diverses sociétés à référent islamique : persane, ottomane, moghole et asiatique.

La période est quant à elle étendue et couvre le Moyen Âge européen tardif en traversant toute l’époque moderne jusqu’au début du XXe siècle. Elle est répartie en trois grands moments, que découpent les trois grandes parties du livre. L’étude suit la succession des dynasties marocaines, mérinide d’abord ; saadienne ensuite à laquelle appartient la figure centrale du sultan Mawlay Ismaîl (contemporain de Louis XIV, au gouvernement réputé sanguinaire) ; et alaouite enfin.

Le choix du « harem » et du « sultan » est en réalité celui de concepts déterminants, des portes d’entrée attitrées et « orientées » par lesquels nos imaginaires collectifs à tous, en Europe comme dans le monde arabe, se saisissent de ce monde vaste et profus que sont les sociétés d’Islam en général et le Maghreb en particulier.

Des lieux communs

Les notions de genre et de despotisme s’annoncent dès le sous-titre comme des concepts à définir, mais dont les contours mêmes posent question. « Genre et Despotisme au Maroc et ailleurs XIVe-XXe » interroge : pourquoi le Maroc, quel(s) ailleurs, pourquoi l’Afrique du Nord, quel sens y a-t-il à détacher cet espace, qui est un occident géographique, de l’Orient ?

L’enquête vise alors à un retour vers le pan africain du motif despotique, souvent éclipsé par sa variante orientale (le sultan ottoman, le shah persan…) pour mettre en lumière les spécificités de l’articulation du pouvoir au regard de la sexualité. Il s’agit d’historiciser le harem en revenant à une composante maghrébine, en « assum [ant] une complète africanité » de celui-ci, et de démontrer ce qui dans les tropes orientalistes conçus pour l’Orient, a été plaqué tel quel sur le Maghreb.

La période quant à elle, au-delà du vaste scope qui impressionne par son étendue et son ambition, rend compte précisément d’un objet d’étude inspecté sur un temps long, ce qui permet d’appréhender dans sa mutabilité et ses ruptures. L’étendue temporelle exprime un choix et traduit une certaine idée de l’histoire qui donne à voir et à sentir l’épaisseur du temps. L’intérêt et la pertinence d’un temps réhabilité dans sa texture (« grain », « substance » sont des termes du livre) sont d’autant plus accrus pour un lieu commun souvent déshistoricisé.

Jocelyne Dakhlia parle du « défaut d’histoire » pour ces lieux réduits au lieu commun, donc à la projection et à l’imaginaire. Dans ce livre qui parle dès les premiers mots de patience, le projet semble bien de donner du temps au temps, et cherche, en donnant corps aux vies humaines et aux sociétés qui l’ont traversé, à réincarner l’histoire. Dans une démarche qui rappelle celle de la microhistoire, avec cette même volonté de donner consistance et contours aux êtres, et le rappel, parfois même empathique, de vies réelles habitant un lieu et un temps, l’étude renvoie, par sa profusion même, à l’absurde de la possibilité de réduire tout un espace et tout un temps à quelques notions constitutives d’une vulgate sommaire.

Est-il possible d’écrire cette histoire autrement ?

La question qui ouvre ce livre et sur laquelle il se referme est bien de savoir s’il est possible d’écrire cette histoire-là autrement, et la somme comprise entre ses deux bornes paraît comme une réponse par la démonstration. La débordante matière que constituent les trois tomes, encyclopédiques par leur empan et leur richesse, constitue une réponse magistrale à la réduction de l’historiographie maghrébine à ses quelques clichés usuels.

Le projet, qui vise à « détisser le grand récit dont nous avons tous hérité », constitue bien une « contre-histoire » qui prend à rebours toutes les conceptions habituelles et qui ont cours dans la définition commune du pouvoir et du genre en Islam. Le harem n’est pas ce que l’on croit et tous les éléments qui nous servent à le définir a priori se retrouvent entièrement renversés. Au premier mythe de l’immobilité supposée du sérail, et au deuxième postulant une séparation nette des genres selon une définition dichotomisante et tranchée des sexes, s’oppose la réponse franche de sociétés plastiques et mobiles, ainsi que d’une conception de la sexualité continuiste, bien plus malléable et fluide qu’on ne l’admet. Ainsi, la mobilité et l’espace du sérail témoignent d’une circulation et d’un contact entre les genres qui révèle une porosité entre les hommes et les femmes, d’une part : dans un chapitre intitulé « Dénouer le genre » l’historienne affirme que « sous le paravent d’une ségrégation spatiale idéologiquement valorisée, les sociétés islamiques médiévales aménageaient toutes sortes de communications et de circulations entre hommes et femmes, d’une part, en fonction de statuts et conditions sociales diverses et, d’autre part, sur un plan plus philosophique et conceptuel, elles mettaient en œuvre, de manière corrélative ou non, un rapport plus neutre, non genré, à l’individu » et l’espace du harem ne figure nullement, à cet égard, une hétérotopie parfaite, mais s’insère au contraire parfaitement sous cette loi générale du rapport social au genre. D’autre part, la définition sexuée du genre souscrit, notamment par le biais d’un paradigme médical désormais oublié, hérité d’Hippocrate et de Galien, à une définition des sexes non seulement moins tranchée entre les genres, mais proprement « diffractée » pour reprendre un terme qui revient souvent dans l’étude : plutôt qu’une idée du masculin et du féminin qui se place à l’intérieur d’un nuancier définitionnel de la sexuation, continuiste mais polarisé, prévaut en effet une définition « tout à la fois fluide et étoilée des conceptions biologiques de la différence des sexes qui ont durablement prévalu dans un pays comme le Maroc ».

Le monde de l’ombre sédentaire et cloisonné, à la fois garant de sécurité et pourvoyeur d’intrigues cède ici à un autre, ouvert vers l’extérieur et poreux, qui remet en cause la séparation « d’un public et d’un privé » ainsi que l’association systématique du féminin au confinement. Un autre présupposé battu en brèche concerne l’exclusion des femmes des affaires politiques et publiques, et dont le trope de la vieille femme interpellant le sultan en vadrouille pour se plaindre des agissements de ses hommes est un motif ancien et récurrent qui offre une autre image de l’agentivité féminine que celle de la sultane politicienne d’exception.

L’ouvrage regorge d’exemples, suffisamment systématiques ou variés pour ne pas constituer des cas, qui donnent à voir une image toute nouvelle et proprement fascinante des femmes du harem. L’exemple tout à fait édifiant des sultanes à bicyclette ou en patins à roulettes, dans la cour du sultan Mawlay « Abd el “Aziz au tournant du XXe siècle, rapporté notamment par des photographies publiées dans les journaux européens comme l’Illustrated London News ou Le Monde illustré, révèle des corps libres et un espace qui sait aussi incarner celui du jeu.

La démonstration entière autour du genre et du despotisme qui compose l’ouvrage, centrée sur les lieux d’intrication du genre et du pouvoir que sont le harem et le sultanat, s’accompagne sans discontinuer d’une réflexion visant à replacer ces objets dans le cadre qui les fait advenir en tant que concepts. L’étude obéit à ce double mouvement de retour aux sources, à savoir, d’une part, d’une investigation de l’histoire factuelle et concernée par les objets qu’elle traite ; et d’autre part, d’une réflexion métadiscursive sur la cristallisation des concepts : soit les moments et le mécanisme à l’origine de la mise en place des catégories qui ont eu tendance à s’inscrire dans le temps en se faisant passer pour naturelles et immuables.

En ce sens, le travail consacre les questions de nomination dans le but précis d’une ‘remise en plan’ des termes mêmes du débat. En rappelant le placage historique opéré sur le ‘gynécée’ antique, orientalisé et fantasmé en lieu de réclusion et de ségrégation des sexes ; en revenant, ensuite, sur la connotation du ‘sérail’/‘seraglio’, enraciné dans un imaginaire de l’Europe moderne renvoyant aux intrigues féminines de palais et des complots ourdis dans l’ombre des alcôves ; et en commentant, enfin, l’emploi tardif et occidental du terme ‘harem’, qui se généralise au XIXe siècle et qui demeure étranger aux sociétés qu’il est censé décrire qui, elles, ne l’emploient pas, s’effectue la remise en cause des évidences sémantique. Par une simple recontextualisation terminologique, qui rétablit paradoxalement une complexité des signifiants, l’étude expose l’absence de naturalité et de solution de continuité entre les termes eux-mêmes d’une part, et entre les termes et l’imaginaire convoqué d’autre part, dont la solidarité même paraît dès lors comme artificielle.

Ainsi, le rappel portant sur la fixation des sèmes et qui offre une clé de compréhension du décalage entre les emplois des termes et les réalités qu’ils recouvrent s’applique assurément pareillement aux images. Ce travail de ‘détissage des imaginaires’, pour emprunter aux mots du livre, ne manque pas de remettre en cause la centralité de l’orientalisme pictural. L’Orient des peintures du XIXe siècle, pourtant particulier à ses peintres (Delacroix, Régnault…) et historiquement situé, semble constituer pour nous, aujourd’hui, non seulement un imaginaire trans-temporel, mais le seul imaginaire disponible. Alors, la diversité des récits, l’empan chronologique qui les rend plus profus, la voix redonnée aux sources, ainsi que le riche déploiement d’une imagerie ni totalement nouvelle (mais comme ‘décrochée’ de son objet de rattachement que sont les sociétés musulmanes) ni totalement disponible (éclatée, muséifiée) replacent sous les yeux des lecteurs des documents qui pallient un manque à imaginer autre chose.

Tout comme la cristallisation iconique et imaginaire qu’effectue la peinture, c’est de cette même fixation des schèmes, enfin — le retour des concepts d’enfermement et de soumission pour les femmes, de fixisme pour les ‘sociétés à référent islamique’, d’incurie pour les gouvernements de celles-ci — que traite l’ouvrage pour montrer la solidarité entre l’histoire des sociétés d’Islam et les catégories de harem et de despotisme qui en sont devenus les incontournables clés d’appréhension. Une réflexion qui s’inscrit dans le prolongement de ses travaux antérieurs, notamment Le Divan des rois, publié en 1998, qui visait, déjà, et explicitement, à revenir sur des lieux communs du pouvoir, au premier chef l’inextricabilité supposée du pouvoir et du religieux dans les sociétés d’Islam dont les cultures politiques revêtent pourtant un caractère séculier.

Le travail de réflexion sur les termes du débat historiographique commence donc à la formulation même de ses termes, jusqu’à parvenir à ceux de sa réception, qui concernent son insertion actuelle dans l’espace public. Celui-ci paraît comme verrouillé : héritier de machines conceptuelles comme l’orientalisme et le colonialisme, reconnaissables précisément à la place qu’ils font au pouvoir et au féminin dans leur épistémè des mondes orientaux et islamiques, employant des grilles de lectures anciennes et ancrées qui ne disent jamais leur nom, il constitue un espace clos étant donné sa difficile perméabilité au débat scientifique.

Démonstration par la somme…

Dans cette entreprise qui semble résumer finalement le projet sous-jacent de l’étude — la réponse à un déni d’histoire —, cet ouvrage n’est pas le seul travail, loin s’en faut. La profusion bibliographique à son tour montre combien cette historiographie est riche, et ancienne aussi, et ce bien avant le regain d’intérêt dont bénéficient actuellement les études concernant le monde arabe. La débordante matière bibliographique du livre, en particulier la référence à la multiplication des études sur le harem [1], le fait s’inscrire dans une longue tradition, vaste et fournie, et constitue une véritable démonstration par la somme.

L’ensemble donne une impression de densité du champ d’étude, de luxuriance des travaux et des analyses et réhabilite une historiographie à la fois fastueuse et fourmillante. L’émerveillement cède néanmoins à l’étonnement vis-à-vis d’un champ d’études névralgique et pourtant si confidentiel.

La démonstration par la preuve fonctionne à la fois comme un démenti d’une histoire qui considère souvent le monde d’Islam par le prisme de l’absence et du manque, et comme une question posée à l’invisibilité et au silence qui entourent un centre pourtant dynamique. Le déni d’histoire n’opère pas uniquement sur les objets d’histoire, mais contamine jusqu’au regard qui est posé sur eux.

S’affirme ainsi, contre ces silences, une revendication non seulement d’un droit de regard, mais aussi d’une reconnaissance de ce regard. Revendication qui transparaît dans l’étude par ses moyens plutôt que par ses formules au cœur de cet ouvrage qui demeure un travail, mû par ses objets, et guidé par sa matière, plutôt que suivant le fil d’une thèse délinéée. La bibliographie dévouée à paver le chemin d’une description rigoureuse de ce qui est — les protagonistes d’une réelle histoire, en premier lieu, et en deuxième lieu, les protagonistes d’une réelle recherche —, commence par la monstration et se mue en geste démonstratif.

… et par l’image

L’idée de la monstration constitue une idée forte de l’ouvrage qui procède en donnant à voir ce qui n’avait pas été vu. Cette redécouverte en passe précisément par une réinterprétation des sources. L’exposé ne s’appuie pas sur des sources inconnues, mais réemprunte des chemins ‘arpentés’ en réussissant le véritable tour de force de proposer une lecture à nouveaux frais, ‘une remobilisation de la documentation selon d’autres lignes’. L’idée défendue ici est qu’il n’y a pas de manque de source, plutôt un manque à voir. À cet effet, si l’appareillage critique est touffu, il s’accompagne, et ce n’est pas la qualité la moins notable de l’ouvrage, de supports picturaux, connus, mais jamais compilés de manière à éclairer et situer des passages de l’histoire de cette société qui paraissent complètement détachés des représentations qui les concernent. D’entrée de jeu Jocelyne Dakhlia souligne ‘l’importance de refigurer visuellement ces histoires’. L’intention explicite est de fournir des images pour matérialiser un espace que l’on trop a souvent relégué à son aniconisme pour en justifier l’invisibilité, sinon l’occultation. Manque présumé qui a pu laisser place aux projections (orientalistes, par exemple) qui, pour compensatoires qu’elles puissent être n’en sont que plus problématiques et délétères.

Conclusion

La méthode de Jocelyne Dakhlia, et qui est reconnaissable d’ailleurs dans d’autres de ses travaux – L’empire des passions, Le Divan des rois — consiste à prendre au pied de la lettre le stéréotype. L’objectif n’est ni la concession ni la réfutation, mais la confirmation de l’existence du stéréotype, sa prise au sérieux, et l’investigation de l’archéologie du savoir qu’il dessine. L’élégance de l’argumentaire se niche toute entière dans un discours qui délaisse la dénégation, trop réactive ou défensive, pour un travail plus minutieux qui vise la construction des savoirs. Il s’inscrit dans le temps long des idées qui émergent et se fixent, et met en évidence, surtout, la manière dont les regards se posent et s’imposent en érigeant des cadres immuables.

L’évocation du harem, et des sultans despotes, joue comme une convocation d’une partition connue. Sous l’égide des deux piliers précis de l’imaginaire commun, l’entrée en histoire des sociétés d’Islam s’assume comme une entrée dans un monde surchargé de symboles. Le travail de démonstration des réalités historiques que recouvrent des thèmes à fort potentiel fantasmatique souligne donc sans relâche le décrochage entre ceux qui font l’histoire, qui la reconstruisent au fil des recherches et à contre-courant des préconceptions, et ce que la sphère culturelle politico-médiatique en garde. L’historiographie des mondes musulmans paraît pâtir de l’existence de deux discours qui se développent en parallèle sans jamais se croiser sur les sociétés d’Islam, le premier faisant état d’une histoire factuelle et sociale, portée par une matière débordante, mais invisible et silencieuse, et le second basé sur quelques clichés, omniprésents et saturant l’espace.

Et bien qu’il s’ajoute à des recherches qui le précèdent et s’inscrive dans un champ d’investigation plus large, l’ouvrage de Jocelyne Dakhlia demeure remarquable non pas seulement par son extrême érudition, mais par ses intuitions lumineuses, et la générosité et l’extrême finesse de ses propositions qui réinvestissent une recherche salutaire et juste.

par , le 17 décembre

Aller plus loin

Pour aller plus loin :
 Leslie P. Peirce, The Imperial Harem. Women and Sovereignty in the Ottoman Empire, New York, Oxford UP, 1993
Mais encore, et de manière purement indicative, quelques noms à l’intérieur de ce qui s’est proprement constitué comme champ d’études historique depuis les années 1990 :
 Ruby Lal, Domesticity and Power in the Early Mughal World, Cambridge, Cambridge UP, 2005
 Gavin Hambly (dir.), Women in the Medieval Islamic World, Londres, Palgrave Macmillan, 1999
 Hugh Kennedy, « The Harem », in id., When Baghdad Ruled the Muslim World. The Rise and Fall of Islam’s Greatest Dynasties, Cambridge, Da Capo Press, 2005, p. 160-199.
 Delia Cortese et Simonetta Calderini, Women and the Fatimids in the World of Islam, Edimbourg, Edinburgh UP, 2006
 Maria Szuppe, « La participation des femmes de la famille royale à l’exercice du pouvoir en Iran safavide au XVIe siècle. Première partie : l’importance politique et sociale de la parenté matrilinéaire », Studia Iranica 23 (2), 1994, p. 211-258 ; et id., « La participation des femmes de la famille royale à l’exercice du pouvoir en Iran safavide au XVIe siècle. Seconde partie : l’entourage des princesses et leurs activités politiques », Studia Iranica 24 (1), 1995, p. 61-122
 Kathryn Babayan et al., Slaves of the Shah : New Elites of Safavid Iran, Londres, I.B. Tauris, 2004, chap 2 : « The Safavid Household Reconsidered : Concubines, Eunuchs and Military Slaves »
 Bárbara Boloix Gallardo, Las Sultanas de la Alhambra. Las grandes desconocidas del reino Nazari de Granada (siglos XIII-XV), Grenade, Comares, 2013.

D’autres noms peuvent encore être mentionnés :
 Nadia Maria El Cheikh
 Jane Hathaway
 Marilyn Booth
 Gülru Necipoğlu
 M. Penzer, The Harem, Londres, Spring Books, 1936
 Banette Miller, Behind the Sublime Porte. The Grand Seraglio of Stamboul, New Haven, Yale UP, 1931

Pour citer cet article :

Chayma Dellagi, « L’imaginaire du sérail », La Vie des idées , 17 décembre 2025. ISSN : 2105-3030. URL : https://laviedesidees.fr/L-imaginaire-du-serail

Nota bene :

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Notes

[1Il y a l’incontournable référence de Leslie P. Peirce, The Imperial Harem. Women and Sovereignty in the Ottoman Empire, New York, Oxford UP, 1993   ; mais encore, et de manière purement indicative, quelques noms à l’intérieur de ce qui s’est proprement constitué comme champ d’études historique depuis les années 1990 : Ruby Lal, Domesticity and Power in the Early Mughal World, Cambridge, Cambridge UP, 2005  ; Gavin Hambly (dir.), Women in the Medieval Islamic World, Londres, Palgrave Macmillan, 1999  ; Hugh Kennedy, «  The Harem  », in id., When Baghdad Ruled the Muslim World. The Rise and Fall of Islam’s Greatest Dynasties, Cambridge, Da Capo Press, 2005, p. 160-199.  ; Delia Cortese et Simonetta Calderini, Women and the Fatimids in the World of Islam, Edimbourg, Edinburgh UP, 2006  ; Maria Szuppe, «  La participation des femmes de la famille royale à l’exercice du pouvoir en Iran safavide au XVIe siècle. Première partie : l’importance politique et sociale de la parenté matrilinéaire  », Studia Iranica 23 (2), 1994, p. 211-258  ; et id., «  La participation des femmes de la famille royale à l’exercice du pouvoir en Iran safavide au XVIe siècle. Seconde partie : l’entourage des princesses et leurs activités politiques  », Studia Iranica 24 (1), 1995, p. 61-122  ; Kathryn Babayan et al., Slaves of the Shah : New Elites of Safavid Iran, Londres, I.B. Tauris, 2004, chap 2 : «  The Safavid Household Reconsidered : Concubines, Eunuchs and Military Slaves  »  ; Bárbara Boloix Gallardo, Las Sultanas de la Alhambra. Las grandes desconocidas del reino Nazari de Granada (siglos XIII-XV), Grenade, Comares, 2013. D’autres noms peuvent encore être mentionnés : Nadia Maria El Cheikh  ; Jane Hathaway  ; Marilyn Booth  ; Gülru Necipoğlu… En en remontant jusqu’aux ouvrages plus anciens de Norman M. Penzer, The Harem, Londres, Spring Books, 1936  ; Banette Miller, Behind the Sublime Porte. The Grand Seraglio of Stamboul, New Haven, Yale UP, 1931.

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