Traduit avec le soutien de la fondation Florence Gould
Camus, en qui Sartre voyait « l’admirable conjonction d’un homme, d’une action et d’une œuvre », incarne la figure très française de l’intellectuel engagé, ou de ce qu’on nomme outre-Atlantique un intellectuel public. Soixante-dix ans après la parution de L’Étranger, son œuvre continue de fasciner les lecteurs américains.
En quoi l’Histoire est-elle pertinente pour comprendre les débats actuels sur la race, les inégalités économiques ou bien encore le récit national ? Thomas Sugrue, historien renommé, spécialiste des crises urbaines et de la ségrégation, insiste sur la valeur de la passion et d’un travail de recherche minutieux. Les historiens peuvent et doivent s’engager dans le débat public, mais selon leurs propres termes.
Eugene White, l’un des plus importants historiens de la finance aux États-Unis, nous explique comment l’histoire peut contribuer aux débats qui ont lieu actuellement sur la régulation bancaire. En mettant l’accent sur les différences entre les crises financières du XIXe et du XXe siècle, il explique les causes des krachs financiers, l’héritage du Glass-Steagall Act, et l’avenir du secteur bancaire.
L’hyperspécialisation des études historiques n’est pas une fatalité. Pour David Armitage, professeur à Harvard, il est urgent que l’histoire intellectuelle retrouve le sens et le goût de la longue durée. Sous peine de voir les approches naturalistes dominer ce que l’on nomme maintenant la big history.
Bruce Ackerman, chercheur en droit de renommée mondiale, veut redonner tout son sens à l’exercice de la citoyenneté dans les démocraties actuelles. Il revient ici sur les fondements intellectuels de son travail, et sur certaines des applications pratiques qu’il a élaborées avec d’autres chercheurs, invitant particulièrement à tenir compte de l’influence de l’État dans l’histoire personnelle de chacun d’entre nous.
La création de programmes de santé réservés aux Noirs et des pratiques tels que les tests d’ascendance génétique risquent-ils de provoquer le retour d’un Apartheid médical dans l’Amérique contemporaine ? D’après Alondra Nelson, les pratiques médicales et scientifiques propres aux corps noirs permettent un « empowerment » du groupe et une négociation de son identité ethnique.