L’ampleur des enlèvements de civils israéliens le 7 octobre constitue un fait sans précédent. Comment ont évolué la doctrine et la pratique d’Israël dans la négociation du retour des otages ? Comment déterminer le « prix » d’une vie sur un plan politique et moral ? Israël est-il prêt à payer plus cher que d’autres pays pour sauver ses citoyens ?
Fait social total, la guerre moderne n’engage plus seulement les soldats mais mobilise toutes les forces, politiques, économiques, culturelles, des nations. Elle bouscule les formes classiques du combat, elle pousse la violence à son paroxysme.
Outre la sidération, quelles réactions sociales les attentats suscitent-ils ? Le sociologue Gérôme Truc analyse les facteurs qui pèsent sur notre interprétation des évènements, et les nouvelles formes de clivage, mais aussi de solidarité, qui se créent dans leur sillage.
L’État islamique (EI) n’est pas né d’un seul coup à l’été 2014. Il est enraciné dans l’histoire mêlée de l’Irak et de la Syrie de ces vingt dernières années. Loulouwa Al Rachid et Matthieu Rey démêlent cet héritage complexe de l’EI, à la fois legs de l’autoritarisme baasiste et de l’intervention américaine en Irak.
En abordant la question de la justice d’exception de manière historique, Vanessa Codaccioni éclaire les débats récents autour des luttes antiterroristes. Elle montre que ces dispositifs s’enracinent dans une histoire longue, et qu’il s’agit moins d’opposer la sécurité à la liberté que de comprendre des pratiques changeantes, incarnées dans des institutions, qui éclairent les enjeux ordinaires de la justice.
L’état d’exception a en France une longue histoire. Destiné à faire face aux crises de toutes sortes, il est aujourd’hui invoqué pour répondre au terrorisme. Mais rien ne dit, selon l’historien du droit F. Saint-Bonnet, que c’est là la bonne solution au terrorisme qui frappe aujourd’hui.
La lutte anti-terroriste engagée depuis les attentats du 11 septembre n’a pas radicalement transformé notre législation, mais en a accéléré la mutation. C’est désormais la sécurité et la prévention des crimes qui en constituent le cœur et qui poussent, trop souvent, à mettre entre parenthèses les principes définissant l’État de droit. Magistrat, secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la Justice, Antoine Garapon répond aux questions de la Vie des idées.