Le prélèvement d’organes sur personne décédée est un geste de solidarité nationale entre les morts et les vivants. En ce sens, il est bien fondé sur la notion de « consentement présumé ». Mais la volonté du défunt et de ses proches reste prise en compte.
La transplantation d’organes brouille toutes les frontières, en prélevant des organes vivants chez des morts pour remplacer des organes morts chez des vivants. Comment expliquer que la frontière du commerce marchand n’ait pas encore été franchie ? Comment caractériser ce bizarre « commerce » entre les hommes qu’est le don d’organes ? Et pourquoi nomme-t-on « don » ce qui n’en relève pas ?
Christian Baudelot publie avec sa femme Olga un saisissant témoignage sur le don d’organe qui, en associant la sociologie à la psychologie, remet en question les préventions des sociologues sur le don et l’altruisme.