La sociologie peut-elle être une science comme les autres ? À rebours d’une épistémologie dominante établissant, par différences avec les sciences dites « dures », les spécificités du raisonnement sociologique, D. Raynaud affirme la possibilité d’un modèle unique de science.
Si l’anthropologie se résigne à faire son purgatoire auprès des sciences sociales, elle ne désespère pas de se réveiller parmi les sciences naturelles à l’heure du jugement dernier.
Cette phrase de Claude Lévi-Strauss [1] résume assez bien l’objectif de Dominique Raynaud, sociologue et historien des sciences, dans ce livre dense et érudit : faire de la sociologie une science « comme les autres ». À rebours d’une épistémologie aujourd’hui dominante en sciences sociales établissant, par différences avec les sciences « dures », les spécificités du raisonnement sociologique, l’auteur affirme ici l’existence d’un modèle unique de scientificité, dont il est possible d’énoncer les caractères généraux (« définitions, lois, prédictions, mais surtout : révision, cumulativité, reproductibilité, etc. »), et que la sociologie peut suivre. Mais l’ambition du livre est en fait bien plus grande puisque l’auteur œuvre à l’établissement d’une sociologie fondamentale, définie comme l’« ensemble des mécanismes qui structurent la production des connaissances sociologiques […et qui] ne relèvent pas de l’expérience immédiate du terrain et des mondes sociaux ». (p. 7)
L’ouvrage se découpe en trois grandes parties. La première est une réflexion sur la valeur scientifique des concepts. La deuxième s’intéresse aux caractéristiques des programmes de recherche. La troisième porte sur les grands principes qui devraient servir de repère à toute production de connaissance scientifique. Je présenterai dans un premier temps ces trois dimensions et discuterai ensuite de la portée et de l’intérêt de la constitution d’une sociologie fondamentale.
Concepts, programmes et principes
La science, nous dit Dominique Raynaud, se doit d’établir des concepts « clairs et objectifs » de façon que les résultats d’une recherche puissent être validés ou invalidés par un « opérateur » extérieur cherchant à les reproduire. Or, certains concepts sociologiques peuvent être indéterminés, enchâssés dans une pensée partisane et/ou peu stabilisés. Il importe alors d’en débusquer les limites et de fixer des principes logiques pour les constituer.
C’est ce qu’il fait à propos du contexte. En interrogeant les bases de données d’articles sociologiques, il ressort que ce terme apparaît souvent en position explicative directe (le contexte explique ou détermine) ou indirecte (le contexte conditionne). Or, compte tenu de son indétermination (à quelle échelle doit-il être appréhendé ? ; quelles sont ses limites ?, quel est son contenu ?), cette explication n’a pour l’auteur aucune valeur scientifique. Le contexte ne peut ainsi prétendre au statut de concept, ce qui, conclut-il, le vide de toute utilité.
Discutant également du flou conceptuel qui caractérise le terme de « ghetto » lié aux multiples définitions qu’en donne la sociologie urbaine, l’auteur met ces définitions à l’épreuve de plus d’une vingtaine de types socio-historiques concrets et propose d’utiliser systématiquement un outil simple, le tableau de contingence logique, pour évaluer et choisir les conditions devant entrer dans la définition d’un concept. Appliqué au cas du ghetto, il apparaît alors que trois propriétés constitutives sont à la fois nécessaires et suffisantes pour définir le ghetto : la stigmatisation, la captivité et la résidence. Il serait donc bien possible en sociologie, comme dans les autres sciences, de fixer clairement et de façon objective les concepts mobilisés.
La deuxième partie s’attache à montrer que la sociologie peut mobiliser des programmes de recherche similaires à ceux des sciences « dures », c’est-à-dire recourant à la formalisation quantitative et visant l’identification de lois, sans recourir aux préceptes de l’épistémologie « compréhensive-interprétative-herméneutique » dominante en sociologie. Il s’intéresse notamment aux méthodes de recherche qu’il appelle la physique statistique exotique (c’est-à-dire appliquée aux phénomène sociaux). Exploitant une analogie entre physique et sociologie, il s’agit de considérer le comportement des particules comme gouverné par les lois de la physique. L’auteur estime pertinent ce programme de recherche qui n’a pas besoin de prendre en compte le caractère intentionnel des conduites humaines, comme l’attestent plusieurs illustrations : l’analyse des réseaux sociaux a établi que ces derniers ont, quels qu’ils soient, des propriétés spécifiques (très différentes des réseaux aléatoires et des réseaux matériels) ; l’application du modèle ferromagnétique de Ising [2] à l’étude de la formation de l’opinion publique a permis d’identifier une loi de distribution universelle des opinions.
Il réexamine également les recherches portant sur les processus de diffusion employés en épidémiologie, dans la dynamique des populations et en économie pour interroger leur applicabilité à la question sociologique de la diffusion des connaissances ou des informations. Ces programmes se traduisent par des modélisations mathématiques dont la prédictibilité, lorsqu’ils sont appliqués à des phénomènes sociaux empiriques (adoption d’un médicament par des médecins du middle West, adoption du maïs hybride par les agriculteurs brésiliens, adoption du planning familial dans les villages coréens, diffusion de méthodes contraceptives au sein d’association de femmes camerounaises, etc.), se révèle imparfaite. L’auteur en propose alors une amélioration par la prise en compte des caractéristiques structurales des réseaux dans lesquels ces populations sont insérées.
Il s’intéresse enfin à la sociologie expérimentale que l’épistémologie sociologique ordinaire présenterait comme impossible du fait de la complexité des phénomènes sociaux, de leur caractère spontané et libre (en lien avec la subjectivité des acteurs) et de leur inscription dans des contextes singuliers. Il s’attache pourtant à en montrer la possibilité tout en en relevant les limites : expérimentations indirectes consistant à utiliser les comparaisons pour mettre en évidence un ou des facteurs causaux (des méthodes des variations concomitantes de Durkheim à la construction de modèles multivarié) ; quasi-expérimentations telle que celle de Chapin menée à Minneapolis en 1940, évaluant les effets sur le bien-être du relogement de familles vivant dans un bidonville ; expérimentations contrôlées visant à contrôler strictement les variables d’intérêt comme celle de Dodd en 1956, étudiant les processus de diffusion de l’information dans quatre villes identiques ; expériences menées en laboratoire comme celle de Molm et al. sur les structures relationnelles pouvant favoriser l’émergence de la solidarité sociale.
Quatre grand principes
La dernière partie rassemble en quelque sorte les précédentes en fixant les quatre principes qu’il estime devoir être à la base de toutes démarches scientifiques en sociologie.
À rebours de ce qu’il considère comme une « dérive inéluctable » de la sociologie vers l’indéterminisme, il soutient la nécessité d’affirmer le principe d’un déterminisme méthodologique de type statistique (comme il en observe la trace chez des auteurs aussi différents que Bourdieu et Boudon), c’est-à-dire la volonté de rechercher des régularités globales sans que ces régularités n’expriment « des rapports constants et nécessaires entre les variables ».
Le deuxième principe est le naturalisme, qu’il définit comme l’idée que tout ce qui existe peut être expliqué par des causes naturelles, sans qu’il soit besoin de recourir à des motivations ou à des croyances. La sociologie est la science du social et le social peut être humain (au sens où il dépend des intentions des individus) ou non-humain (indépendant des intentions des individus). La caractéristique assortative (fait que les nœuds les plus connectés tendent à être liés entre eux) des réseaux sociaux prouverait par exemple leur caractère « naturel », ce dont témoignent les calculs de corrélation de degré effectués par des éthologues sur des réseaux d’animaux (épinoches, dauphins, écureuils, macaques, mésanges). L’auteur défend alors une vision radicale de la sociologie consistant à viser le social indépendamment de l’humain. « Si l’étude d’un banc d’épinoches, d’un groupe ou d’une alliance de dauphins apporte des résultats scientifiques sans enquête sur les états intentionnels de membres de ces sociétés, pourquoi cette approche ne donnerait-elle pas des résultats sur les sociétés humaines ? » (p. 322).
Le troisième principe est le matérialisme postulant l’existence d’une réalité « en dehors de toute considération d’un sujet ou d’un observateur ». Suivre une démarche matérialiste, c’est ainsi privilégier l’explication sur la compréhension laquelle relève d’une démarche herméneutique dont les résultats ne pourraient, dès lors, être réfutés. Le matérialisme méthodologique défendu par l’auteur consiste a contrario à expliquer les faits par des « mécanismes sociaux », par exemple, expliquer les « prophéties auto réalisatrices » par une théorie « du mécanisme ou du mode opératoire des faits » (effet boule de neige des croyances) ou encore expliquer l’équilibre résidentiel ségrégatif par le modèle de Schelling (modélisant les déplacements des pièces sur un échiquier de façon à ce que chacune ait autour d’elle au moins un tiers de pièces de la même couleur).
Le scientisme est le dernier principe méthodologique qu’il définit comme la thèse selon laquelle la meilleure façon de connaître la réalité et d’employer des méthodes scientifiques : « poser des questions difficiles en termes clairs, séparer le vrai du faux et viser le vrai, recourir à la méthode hypothétique déductive, utiliser le raisonnement expérimental quand c’est possible, parvenir parfois à mathématiser les phénomènes étudiés » (p. 398).
Sociologie fondamentale et ambition nomologique
La sociologie est taraudée par la question de sa scientificité ─ dont dépend sa légitimité à rendre compte du social ─ et, il faut bien le reconnaître, peine à la faire reconnaître de façon indiscutable. Cela tient en partie à une faible capacité de contrôle interne sur ses pratiques comme en témoignent par exemple l’affaire Sokal ou, en France, celle de la thèse d’Elizabeth Tessier. Mais cela tient aussi à ses difficultés à affirmer et faire admettre clairement la spécificité de son raisonnement, y compris en son sein. Cet ouvrage, parce qu’il discute de façon rigoureuse les thèses affirmant cette spécificité, constitue un aiguillon pour la réflexion. Pourtant, s’il a le mérite de soulever de vraies questions, il conduit aussi à s’interroger sur l’intérêt de la constitution d’une sociologie fondamentale. Par ailleurs, la stimulation intellectuelle qu’il produit est affaiblie par la posture guerrière adoptée à l’égard des analyses concurrentes, et par l’impression que l’auteur se lance parfois dans une croisade contre des moulins à vent (de la sociologie compréhensive-interprétative-herméneutique et ses épigones putatifs). Je développerai ensemble ces deux points dans ce qui suit en revenant brièvement sur les trois parties du livre.
La dénonciation du risque de flou conceptuel et la volonté de fixer une démarche rigoureuse dans la définition des concepts est tout à fait convaincante et la méthode des tableaux de contingence logique qu’il propose est très stimulante. Mais l’auteur se trompe me semble-t-il de cible lorsqu’il s’attaque au contexte qui n’est en fait pas un concept (on cherchera en vain une entrée « contexte » dans les dictionnaires de sociologie) mais une notion dont l’utilité dans le raisonnement sociologique est loin d’être négligeable. L’« effet » de contexte (ou de voisinage) mis en évidence dans les analyses quantitatives ceteris paribus est un moyen de prouver que ce qui se produit n’est pas réductible aux caractéristiques (individuelles) du modèle, et appelle, dès lors, à ouvrir la boîte noire des interactions sociales. Parler, comme le fait Jean-Pierre Olivier de Sardan (2021a), de « la revanche des contextes » lors des tentatives d’implantation de modèles standardisés de développement, c’est obliger à considérer à la suite de Max Weber « l’infinie complexité du réel » qu’aucun modèle standard ne peut épuiser. Ce dernier point amène d’ailleurs à rappeler que c’est le tournant empirique de la sociologie qui l’a instituée à la fin du XIXe siècle comme science et distinguée de la philosophie sociale. Dans cette perspective, les concepts sont nécessairement indexés à un lieu et un temps et ne peuvent être que des « abstractions incomplètes » (Passeron, 2006), d’où l’importance de se garder de tout « fétichisme conceptuel » (Mills, 2013). Mais il est vrai que D. Raynaud se projette, lui, dans une autre sociologie, fondamentale, qui ne relèverait pas « de l’expérience immédiate du terrain et des mondes sociaux ».
Dans la partie sur les programmes, l’auteur souligne de façon probante l’intérêt de la quantification et de la formalisation et la fécondité que peut avoir en sociologie la mise en œuvre d’un raisonnement de type expérimental. Notons simplement que cela n’est pas contesté par les épistémologues qu’il appelle « normatifs ». J.-C. Passeron (2006) indique par exemple que la démonstration en sociologie passe toujours par un effort de comparaison qu’on veut le plus systématique possible, « de façon à établir des règles et fonder nos assertions sur de corrélations constantes de traits observées "toutes choses égales par ailleurs" ». Dominique Raynaud élude cependant plusieurs limites inhérentes à ces méthodes et identifiées par l’épistémologie qu’il dénonce.
La première est liée au fait que le « toutes choses égales par ailleurs » ne peut en réalité jamais être que « quelques choses égales par ailleurs » ce qui limite fatalement les prétentions à la généralisation. Soulignons que le rêve d’un tournant expérimental des sciences sociales, certains économistes ─ notamment dans le champ du développement ─ le poursuivent avec l’application systématique des Randomized Control Trial [3] visant à mettre en évidence « ce qui marche », sans avoir besoin de se demander pourquoi et dans quel contexte (Rodriguez et Wachsberger, 2016). Pourtant, ce qui est ainsi établi s’avère en réalité impossible à généraliser en tout lieu et tout temps, comme l’ont bien montré nombre d’analyses critiques (voir par exemple Deaton et Cartwright, 2016, Bedecarrat et al., 2021). Ces critiques sont une bonne illustration du « rappel à l’ordre dans le raisonnement [en sciences sociales] quand celui-ci est allé trop loin dans le rêve expérimental » (Passeron, 2006).
La deuxième limite est celle de savoir si l’expérience ou la modélisation peut se suffire à elle-même pour apporter des résultats sociologiques. La réponse est oui (nonobstant les limites précédentes) si le but de la sociologie est uniquement de décrire « ce qui marche » ou « ce qui dysfonctionne », autrement dit si son but est de répondre à la question du « comment ». Dominique Raynaud, poursuivant l’objectif de constituer une sociologie fondamentale, semble se situer dans cette perspective. La réponse est en revanche non s’il s’agit d’établir le « pourquoi » de ce qui est observé, c’est-à-dire d’en révéler le sens. Cette révélation ne peut être en effet toujours, in fine, que le résultat d’une interprétation sociologique. Il suffit pour s’en rendre compte de reprendre les exemples mêmes donnés par Dominique Raynaud. L’information sociologique (assez tautologique au demeurant) que tire Dodd de son expérience est qu’une information se propage plus complètement et plus rapidement si les individus la perçoivent comme une information importante, alors même que son expérience ne dit rien de la valeur accordée à ce qui circule. L’interprétation sociologique de la « loi universelle de diffusion des opinions » est interprétée par les auteurs de l’analyse comme une tentative, diversement distribuée, de convaincre ses proches de voter pour le même candidat, ce qui n’apparaît pas dans le modèle. Comme l’indique Passeron (2006), le raisonnement sociologique est nécessairement « un " va et vient" entre contextualisation historique et raisonnement expérimental. Non pas un juste milieu mais un "mixte", dans son mode d’assertion et dans chacune de ses assertions ».
La dernière limite, plus spécifiquement adressée aux expérimentations contrôlées ou menées en laboratoire, est d’ordre éthique : faire des expériences avec des individus impose évidemment de s’interroger sur leur dimension morale. Est-il possible par exemple de regretter que, pour les besoins de la science, la quasi-expérience de Chapin (voir plus haut) n’ait pas pu être réalisée avec assignation aléatoire des habitants du bidonville aux deux groupes des relogés ou non ? Inversement, est-il possible aujourd’hui de valider éthiquement la célèbre expérience de Rosenthal et Jakobson sur l’effet pygmalion (non citée par l’auteur), indiquant aléatoirement aux instituteurs le quotient intellectuel des enfants dont ils auront la charge ?
Je terminerai enfin sur les réflexions que m’inspire la partie sur les principes. Le matérialisme et le naturalisme vont dans le sens de la sociologie fondamentale défendue par l’auteur mais sont évidemment incompatibles avec une sociologie empirique qui vise à expliquer le sens. Les membres d’une société ne sont pas mus par de simples désirs mais agissent toujours selon des cadres moraux qui n’ont rien de naturel et qu’il est impératif de comprendre (Taylor, 1989 ; Calhoun, 1991).
La sociologie empirique pourrait en revanche adhérer au scientisme, tel que l’auteur le définit (thèse selon laquelle la meilleure façon de connaître la réalité et d’employer des méthodes scientifiques), à condition toutefois à ne pas confondre « exigence de la preuve » et « mise en place de telle ou telle technique » dont un historien des sciences sait bien qu’elles sont toujours « des inventions historiques tout imprégnées du complexe de procédures techniques, de représentations et de croyances propres à une époque donnée » (Berthelot, 1995). Reste enfin la question du déterminisme et de la possibilité d’exprimer des lois en sociologie. Quel est en effet l’intérêt de la sociologie si elle n’est pas en mesure de monter en généralité et si elle ne fait que se dissoudre dans une multitude d’études de cas ? La solution que propose Dominique Raynaud d’un déterminisme statistique est à cet égard stimulante dans la mesure où elle vise la généralisation tout en reconnaissant les possibilités de déviation. Elle sauvegarde du même coup l’ambition nomologique première de la sociologie. Mais, là encore, la charge qu’il porte contre une dérive indéterministe de la sociologie apparaît très caricaturale. Il l’exemplifie avec l’ouvrage séminal de Clifford Geertz (1993) sur l’interprétation des cultures qui condenserait tous les traits de cette évolution : ne recherchant ni régularités ni lois universelles, mais mettant uniquement l’accent sur l’analyse profonde du terrain ─ la thick description ─ et l’interprétation du sens donné par les acteurs. Une telle perspective contredirait ainsi les principes de la science : universalité, objectivité, cumulativité, réfutabilité.
La thèse de Clifford Geertz est pourtant me semble-t-il bien plus subtile qu’il ne la présente. D’une part, elle énonce les conditions de la rigueur scientifique à appliquer pour rendre compte du social, même si son approche est au plus loin de l’idée d’une science fondamentale. La description profonde est en effet une plaidoirie pour « un travail de terrain de longue durée, essentiellement qualitatif (mais non exclusivement), hautement participatif, presque obsédé par le détail, et mené dans des contextes délimités » (p. 23). D’autre part, cette approche ne renonce pas à toute prétention à la généralisation, en formulant une théorie générale de la culture comme système symbolique, et en indiquant que les descriptions profondes permettent justement d’alimenter la pensée sociologique. « Les anthropologues n’étudient pas des villages (des tribus, des villes, des quartiers…) ; ils étudient dans les villages » (p. 22) et ce faisant permettent de réfléchir à ce que vivre dans un village veut dire. Leurs descriptions permettent ainsi bien de généraliser, mais « à partir des cas » et non « au-delà des cas » (p. 26).
Bibliographie
• Bédécarrats, F., Guérin, I., & Roubaud, F. (Éds.). (2020). Randomized control trials in the field of development : A critical perspective. Oxford University Press.
• Berthelot, J.-M. (1995). 1895 Durkheim : L’avènement de la sociologie scientifique. Presses Univ. du Mirail.
• Calhoun, C. (1991). Morality, Identity, and Historical Explanation : Charles Taylor on the Sources of the Self. Sociological Theory, 9(2), 232.
• Deaton, A., & Cartwright, N. (2018). Understanding and misunderstanding randomized controlled trials. Social Science & Medicine, 210, 2 21.
• Geertz, C. (1973). The Interpretation of cultures. Selected essays [1973]. Basic Books, Inc.
• Lahire B. (2021), Manifeste pour la science sociale, AOC, 2 septembre.
• Mills, C. W.(2013). L’imagination sociologique [1959] (P. Clinquart, Trad.). La Découverte.
• Olivier de Sardan J.-P. (2021b), Du régime scientifique des sciences sociales, AOC, 24 septembre.
• Olivier de Sardan, J.-P. (2021a). La revanche des contextes : Des mésaventures de l’ingénierie sociale, en Afrique et au-delà. Karthala.
• Passeron, J.-C. (2006). Le raisonnement sociologique : Un espace non poppérien de l’argumentation (Nouv. éd. rev. et augmentée). Albin Michel.
• Rodriguez, J., & Wachsberger, J.-M. (2016). La neutralisation politique de la pauvreté. Science sans conscience ? Communications, 98(1), 109 123.
• Taylor, C. (1989). Sources of the self : The making of the modern identity. Harvard University Press.
• Weber, M. (2010). Économie et société. 1 : Les catégories de la sociologie [1921]. Pocket.
Pour citer cet article :
Jean-Michel Wachsberger, « La sociologie, une science comme les autres ? »,
La Vie des idées
, 29 novembre 2021.
ISSN : 2105-3030.
URL : https://laviedesidees.fr/Dominique-Raynaud-Sociologie-fondamentale
Nota bene :
Si vous souhaitez critiquer ou développer cet article, vous êtes invité à proposer un texte au comité de rédaction (redaction chez laviedesidees.fr). Nous vous répondrons dans les meilleurs délais.
[1] citée par Jean-Pierre Olivier de Sardan (2021b) dans une récente tribune sur AOC en réponse au manifeste pour la science sociale de Bernard Lahire (2021).
[2] Modèle de physique statistique permettant de décrire de façon simple le magnétisme des matériaux ferromagnétiques (attirés par des aimants ou formant des aimants permanents).
[3] Les méthodes expérimentales d’évaluation d’impacts par assignation aléatoire (RCT), dérivées des sciences médicales, sont appliquées à grande échelle dans les pays en développement et constituent aujourd’hui l’« étalon-or » de l’évaluation.