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Dossier / Statistiques en société

Robert Putnam et la nouvelle indifférence américaine


par Éloi Laurent , le 24 octobre 2007


Alors que la France tente de fixer – au besoin génétiquement – une identité heureusement fuyante, une thèse empoisonnée nous parvient de là où on l’attendait le moins : un politiste américain progressiste soutient, preuves empiriques à l’appui, que la diversité « raciale » conduit au malaise civique.

Recensé :

Robert D. Putnam (2007). E Pluribus Unum : Diversity and Community in the Twenty-first Century”. The 2006 Johan Skytte Prize Lecture. Scandinavian Political Studies 30 (2), 137–174. (accessible gratuitement jusqu’au 31 décembre 2007) ;

The Saguaro Seminar : Civic Engagement in America ; “Diversity, Immigration and Social Capital, Harvard Kennedy School of Government.

Robert Putnam, Peter and Isabel Malkin Professor of Public Policy à l’université Harvard, est une célébrité académique mondiale depuis la parution en 2000, à partir d’un article de 1995 [1], de Bowling Alone : The Collapse and Revival of American Community. L’ouvrage défend une thèse âprement débattue : le « capital social » déclinerait aux Etats-Unis, et ce dépérissement affaiblirait la participation politique et l’engagement civique pour finalement mettre en danger la vitalité de la démocratie américaine. Sans revenir ici sur le débat qu’a alimenté cette thèse et notamment sur la critique empirique de Bowling Alone, on reprendra une des questions centrales que soulèvent les travaux de Putnam : comment expliquer, si elle est avérée, cette corrosion du lien social américain ? Le nouvel et retentissant article du chercheur paru en juin dernier [2] paraît apporter une réponse mauvaise à cette bonne question : c’est la diversité « raciale » qui délierait la société américaine.

Fidèle à ses méthodes de recherche, Putnam fait reposer sa théorie sur une vaste enquête, la Social Capital Community Benchmark Survey, conduite en 2000 sur un échantillon d’environ 30 000 individus (fragmentés en échantillons réduits) résidant dans 41 communautés (au sens urbain du terme) réparties sur le territoire américain et choisies pour leur hétérogénéité (taille, localisation, caractéristiques sociales et économiques…). Putnam définit le « capital social » à sa manière habituelle comme « les réseaux qui relient entre eux les membres d’une société et les normes de réciprocité et de confiance qui en découlent » [3] networks and the associated norms of reciprocity and trustworthiness »). La diversité « raciale » est entendue au sens du recensement américain mais ne distingue que quatre groupes : les Hispaniques, les Blancs non-hispaniques, les Noirs non-hispaniques et les Asiatiques. Les conclusions de l’article, au nombre de quatre, sont accablantes :

 Plus la diversité raciale grandit, plus la confiance entre les individus s’affaiblit ;

 Dans les communautés les plus diverses, les individus ont moins confiance en leurs voisins ;

 Dans ces mêmes communautés, non seulement la confiance inter-raciale est plus faible qu’ailleurs, mais la confiance intra-raciale l’est aussi ;

 La diversité conduit à l’anomie et à l’isolement social.

Dans le détail, la diversité raciale serait directement responsable d’une plus faible confiance dans le gouvernement local, dans les responsables politiques locaux et dans la presse locale ; d’une plus faible croyance des individus dans leur capacité à influer sur le cours des choses ; d’une plus faible participation aux scrutins politiques ; d’une plus faible croyance dans la capacité à agir collectivement pour le bien commun ; d’un plus faible engagement dans les activités de la communauté ; d’une plus faible participation financière aux œuvres de charité ; d’un plus faible nombre d’amis et de confidents par individu ; d’une plus faible mesure du bonheur et de la perception de la qualité de la vie. Deux phénomènes et deux seulement augmentent avec la diversité : la fréquence des manifestations et les heures passées devant la télévision.

Certes, la diversité a des avantages économiques, mais son coût social est exorbitant. Les habitants des communautés les plus diverses ont, dit Putnam de manière imagée, tendance à se recroqueviller sur eux-mêmes « comme des tortues » rentrent dans leur carapace.

Dans sa triangulation académique, Putnam repousse à égale distance deux thèses contraires : la « thèse du contact » (« contact theory ») et la « thèse du conflit » (« conflict theory »). Selon la première, la différence conduit à l’harmonie dès lors que des individus divers apprennent à se connaître. Selon la seconde, au contraire, ce rapprochement exacerbe les inimitiés et conduit à la discorde, voire à la haine de la différence. Les partisans des deux thèses, souligne Putnam, partagent en réalité une même croyance : la confiance inter-groupe serait négativement corrélée à la confiance intra-groupe (plus l’autre est aimé, plus le même est mis à distance ; plus le même est chéri, plus l’autre est haï). Or, si le capital social interne (« bonding », c’est-à-dire les liens établis avec les membres du même groupe) est bien différent par nature du capital social externe (« bridging », les liens noués avec les membres d’autres groupes), les deux sont en fait reliés. Les Blancs qui ont plus d’amis Blancs que les autres Blancs ont aussi plus d’amis non-Blancs.

En somme, alors que les Etats-Unis font l’expérience d’une diversité raciale sans précédent, Putnam ne voit venir ni la paix des métis, ni la Saint-Barthélemy de la race, mais une nouvelle indifférence américaine. La diversité conduirait à la défiance et la défiance à l’indifférence. L’indifférence découlerait de la différence.

De la mondialisation à l’indifférence universelle ?

Le premier problème que pose la thèse de Putnam est son champ d’application. On se souvient que le politiste, bien entouré, avait tenté de tester les analyses de Bowling Alone au-delà des Etats-Unis avec des fortunes diverses. De même, il ouvre E Pluribus Unum par des considérations générales sur la diversité irrésistible des sociétés contemporaines et définit une ambition large, pour ne pas dire vague, que traduit bien le titre de son article : il s’agit d’évaluer l’impact de la diversité sur le capital social au XXIe siècle.

De fait, l’effet supposé néfaste de la diversité sur la confiance, voire sur le périmètre de l’Etat providence et la viabilité des politiques sociales – le fameux « dilemme diversité-solidarité » ou « dilemme du progressisme » posé par David Goodhart en 2004 dans le magazine Prospect – est l’un des débats les plus brûlants des sciences sociales, au-delà du seul cas américain. Dans une version macroéconomique (antérieure) de la thèse de Putnam, Alesina, Glaeser et Sacerdote ont ainsi soutenu l’idée que la diversité raciale, parce qu’elle affaiblissait le sentiment de solidarité, diminuait la taille de l’Etat providence (expliquant selon leurs calculs environ la moitié de la différence entre l’Europe et les Etats-Unis à cet égard). La redistribution supposerait l’homogénéité, ce dont les pays nordiques seraient censés nous convaincre.

La chaîne analytique de cette théorie part de la diversité, va vers la confiance, puis la solidarité, et enfin les politiques sociales qui favorisent l’égalité. Mais ces politiques ne jouent-elles pas en retour sur la confiance et les conditions de la diversité ? Sans ces politiques d’égalité, comment développer la confiance qui permet l’ouverture ? En outre, les implications de politique publique de ces travaux sont paradoxales. Faut-il fermer les sociétés européennes vieillissantes à une immigration qui pourrait justement sauver l’Etat providence au nom de la survie de celui-ci ?

En tout état ce cause, si l’ambition de Putnam est d’établir ou même de suggérer un lien à l’échelle mondiale entre diversité et confiance, la méthode esquissée dans l’introduction ne permet (heureusement) pas de soutenir ses conclusions. Le graphique 1, réalisé à partir de données proches de celles de Putnam, montre que si une relation existe entre les deux paramètres, elle est inverse à celle postulée, notamment du fait des Etats-Unis et du Canada, deux illustrations éclatantes du fait qu’une grande diversité peut se combiner à une confiance forte. La dynamique historique n’est pas davantage favorable aux thèses de Putnam : pour les pays européens (pour lesquels les données d’enquêtes de valeurs depuis 20 ans existent), les graphiques 2, 3 et 4 conduisent au même constat : si un lien faiblement négatif entre diversité et confiance existait en 1980, il s’affaiblit à mesure que la diversité augmente pour devenir insignifiant en 2000.

Graphique 1 : Diversité et confiance dans 27 pays du monde en 2000

* Dans la World Values Survey, la confiance est mesurée par le pourcentage de réponses « Il est possible de faire confiance aux autres » (« most people can be trusted ») à la question : « En règle générale, pensez-vous qu’il est possible de faire confiance aux autres ou que l’on est jamais assez méfiant ? ». (« Generally speaking, would you say that most people can be trusted or that you can’t be too careful in dealing with people ? »).

Sources : Nations Unies, Cahuc et Algan (2007)

Note : la Suède a été exclue de la régression selon les recommandations de Putnam.

Graphique 2, 3 et 4 : Diversité et confiance dans certains pays européens en 1980, 1990 et 2000

Graphique 2 : 1980

Graphique 3 :1990

Graphique 4 : 2000

Sources : Nations Unies, Cahuc et Algan (2007) et

Adam (2006)

Note : les données de confiance pour 1980 datent en réalité de 1981 ; la Suède a été exclue des régressions selon les recommandations de Putnam.

Diversité de quoi ? Confiance en qui ?

Si on pense que le « capital social » est un objet scientifique non identifié (il existe à présent des dizaines de version admises du concept dans la littérature), que dire de la « diversité » ? Vient à l’esprit la question fondatrice de la critique de Rawls par Amartya Sen : « Egalité de quoi ? ». « Diversité » de quoi ?

Et d’abord, qu’entendre par « diversité » ? La multiplicité raciale ? La parité raciale ? Les rapports entre majorité et minorités ? Quand une population compte des individus de 50 origines différentes mais que celles-ci ne représentent ensemble que 5% de la population totale, la confiance des 95% restants en est-elle affectée ? Lorsqu’une population compte 5 fois 20% de 5 groupes homogènes « racialement » et différents entre eux, si un problème de confiance se développait, n’est-ce pas justement une diversité limitée qui pourrait l’expliquer ? Comme c’est une diversité limitée qui pourrait expliquer le ressentiment social d’un groupe autrefois majoritaire devenue la minorité majoritaire parmi les minorités.

Par ailleurs, la diversité se résume-t-elle à l’immigration ? Putnam confond tout au long de son article les deux notions tout en s’en défendant et en expliquant finalement, à juste titre, que deux formes de diversité coexistent aux Etats-Unis (la diversité Blancs/Noirs et la diversité Américains/immigrants) et que des travaux plus approfondis devraient démêler cette différence de diversités.

Mais surtout, quelle diversité Putnam mesure-t-il ? La diversité des individus peut-elle se réduire à la « diversité ethnique » ou « raciale » (deux notions d’ailleurs distinguées dans le contexte américain) ? Cette diversité est-elle la « Diversité des diversités », la clé pour comprendre les phénomènes que Putnam étudie ? Putnam soutient que ses résultats sont robustes et résistent notamment à l’introduction des inégalités sociales. Mais le lien entre capital social et égalité économique est, comme le reconnaît au demeurant Putnam, si puissant qu’il est très difficile de penser que le développement des inégalités américaines depuis le milieu des années 1980 n’a pas eu un effet majeur sur l’affaiblissement du capital social. Il faudrait là aussi démêler les corrélations.

Enfin, un des résultats les plus étonnants des travaux de Putnam, la baisse de la solidarité inter-groupes et intra-groupe sous l’effet de la diversité, mérite d’être interrogée. L’acide de la diversité, non content d’empêcher de nouvelles solidarités de naître, attaquerait les solidarités existantes. Mais la diversité est elle-même diverse aux Etats-Unis, la population hispanique en est un bon exemple. Perçue de loin comme un monolithe par les autres groupes raciaux, elle est en fait hétérogène et les réseaux de solidarité de même que les relations de confiance (et de défiance) qui se tissent entre les Portoricains, les Dominicains, les Cubains ou les Mexicains sont aujourd’hui largement méconnus. La diversité dans la diversité américaine est sans doute un enjeu majeur pour l’avenir du pays, mais le traitement que fait Putnam de la question raciale ne permet pas même de l’entrevoir.

Diversité, confiance et criminalité

La réduction de la criminalité engagée aux Etats-Unis depuis le début des années 1990 est une des grandes énigmes des sciences sociales contemporaines et la source de nombreuses controverses, tant il est tentant d’instrumentaliser ce qui demeure un mystère social pour le compte de son agenda de recherche ou de ses penchants idéologiques (souvent des deux).

Putnam note lui-même que force du capital social et faiblesse de la criminalité sont logiquement liées. Mais si l’on en croit ses propres recherches et qu’on les rapproche de l’évolution de la criminalité américaine, un paradoxe apparaît : comment la réduction du capital social peut-elle cohabiter avec une chute aussi spectaculaire de la criminalité ? Plus encore, comment la hausse de la diversité sous l’effet de l’accélération de l’immigration aux Etats-Unis dans les années 1990 et 2000 et la baisse du capital social peuvent-elles toutes deux converger vers un effondrement de la criminalité américaine ?

Si on croise la problématique urbaine avec la question de la diversité, en admettant que les grandes mégalopoles américaines sont parmi les lieux les plus divers du monde (que l’on songe au Queens à New York, le « county » le plus divers des Etats-Unis), le paradoxe se renforce encore. Ainsi, alors que la criminalité ré-augmente depuis le milieu des années 2000, elle s’accroît pour toutes les catégories de villes, sauf pour celles de plus de 1 000 000 d’habitants (soit 9 villes aux Etats-Unis), qui continuent de tirer la criminalité américaine vers le bas (comme le montre le Tableau 1 pour New York et Los Angeles).

Tableau 1 : Criminalité dans quatre villes américaines

villepopulationcrimes violentsratio crimes viol/popmeurtresViols Vols agressions graves
NEW YORK 8,115,690 54,623 0,007 539 1,412 24,722 27,950
LOS ANGELES 3,871,077 31,767 0,008 489 1,105 13,797 16,376
DETROIT 900,932 21,240 0,024 354 589 6,820 13,477
BOSTON 567,589 7,479 0,013 73 268 2,649 4,489

Source : FBI, Crime in the United States 2005

Il n’est donc pas absurde de se demander, avec le New York Times et un certain nombre de chercheurs, à rebours de Putnam, si la hausse de l’immigration, et donc de la diversité, n’a pas conduit à la baisse de la criminalité, facteur et symptôme de vitalité du capital social.

Le poison et l’antidote

Il est impossible de ne pas rapprocher la publication de l’article de Putnam du contexte américain, dans lequel la montée en puissance des Hispaniques nourrit un malaise politique grandissant.

Mais Robert Putnam est un chercheur consciencieux. Alors qu’il découvrait, stupéfait, les preuves empiriques des méfaits sociaux de la diversité, il a choisi de différer la publication de ses résultats de cinq années, le temps de s’assurer de leur robustesse et de réfléchir à leur conséquence dans le débat public. Certains chercheurs américains particulièrement irresponsables pourraient utilement en prendre de la graine déontologique.

Ce n’est pas la première fois que Putnam tente de maîtriser l’impact de ses travaux sur la réalité sociale. Le séminaire Saguaro sur l’engagement civique en Amérique de la John F. Kennedy School of Government d’Harvard est ainsi le fruit de Bowling Alone. Le rapport qui fut issu de ses travaux, « Better Together », publié une première fois en décembre 2000, puis à nouveau après le 11 Septembre, vise à renouer les liens de la confiance aux Etats-Unis en s’appuyant sur les expériences communautaires et associatives. Putnam avait d’ailleurs anticipé le débat déclenché par la publication de E Pluribus Unum, son dernier livre, sorti dans une certaine indifférence en 2003, se voulant une sorte de manuel pour conjurer les résultats de ses propres recherches. Parmi les cas présentés comme des succès de reconstruction du capital social figurait « un quartier de Boston revitalisé par une association militant pour le civisme qui a su surmonter les différences ethniques ». Mais l’antidote de Putnam n’est pas à la hauteur du poison.

La bonne volonté ne lui manque pourtant pas : « Il serait dommage qu’un progressisme politiquement correct nie la réalité du défi que constitue la diversité pour la solidarité sociale. Et il serait également regrettable qu’un conservatisme anhistorique et ethnocentrique refuse d’admettre que relever ce défi est à la fois souhaitable et possible ». Mais quand Putnam découvre à la fin de son article que la race, comme la religion, est un concept socialement construit aux Etats-Unis, il déçoit doublement. Une première fois, parce qu’il admet trop tard et avec une candeur qui sonne faux la limite fondamentale de ses résultats. Une seconde fois, parce que l’invocation du grand mélange américain sous l’auspice d’un Barack Obama plus que jamais sommé dans la campagne présidentielle de donner des gages de « blackness » n’est ni convaincue, ni convaincante. Il ne s’agit pas dans les sociétés contemporaines de fondre les identités multiples, mais plutôt d’en comprendre l’architecture et les conditions de réalisation.

E pluribus nullum ?

L’article de Putnam, trop pessimiste dans son analyse et trop optimiste dans ses conclusions, occulte deux dynamiques contradictoires. Pour la première fois de leur histoire, les Etats-Unis s’intéressent plus au monde que le monde ne s’intéresse à eux, et l’on verra bientôt apparaître sur la scène mondiale un personnage improbable, celui de l’émigrant américain. Pour autant, l’américanisation des Etats-Unis sous la pression des Hispaniques nourrit un ressentiment souterrain dont les effets débordent de loin la simple indifférence.

Emporté par un idéalisme sincère, Putnam croit prédire la fin des identités américaines, submergées par le flot de la diversité du monde. En réalité, il annonce peut-être l’apaisement de la crise de tolérance qui monte aux Etats-Unis par le développement de l’émigration et des moyens de la ségrégation.

par Éloi Laurent, le 24 octobre 2007

Pour citer cet article :

Éloi Laurent, « Robert Putnam et la nouvelle indifférence américaine », La Vie des idées , 24 octobre 2007. ISSN : 2105-3030. URL : https://laviedesidees.fr/Robert-Putnam-et-la-nouvelle

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Notes

[1R. D. Putnam (1995), “Bowling Alone : America’s Declining Social Capital”, The Journal of Democracy, 6:1, pages 65-78.

[2Paru dans la revue Scandinavian Political Studies, l’article a été rédigé à partir de la conférence donnée par Putnam à l’occasion lors de la réception du prestigieux Johan Skytte Prize in Political Science de l’Université Uppsala.

[3Les enquêtes de «  valeurs  » comme la Social Capital Community Benchmark Survey ou la World Values Survey (cf. infra) distinguent dans leurs questions la notion de «  trust  » (la confiance placée dans les individus) de celle de «  confidence  » (la confiance placée dans les institutions).

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