L’ouvrage collectif Observer le travail renouvelle l’approche de l’expérience du travail par l’étude conjuguée du passé et du présent des pratiques. Les différents contributeurs mettent en avant une pratique des sciences sociales qui repose sur un empirisme irréductible aux frontières disciplinaires, croisant notamment les apports de l’histoire et de l’ethnographie.
Recensé : Anne-Marie Arborio, Yves Cohen, Pierre Fournier, Nicolas Hatzfeld, Cédric Lomba, Séverin Muller (dir.), Observer le travail. Histoire, ethnographie, approches combinées, Paris, La Découverte, coll. « Recherches », 2008.
« Comment pourrais-je faire partager cette expérience que j’avais, à la chaîne dans une usine de salaison, que la grande aiguille de l’horloge de l’atelier reculait réellement ? » Cette interrogation du vécu du temps usinier par l’ouvrier Christian Chevandier, aujourd’hui historien, permet d’introduire à la posture d’ensemble qui guide l’ouvrage collectif Observer le travail. Elle est tout d’abord une réflexion sur le travail, tel qu’il est perçu et agi « en situation » par les salariés, principalement dans les ateliers et bureaux industriels, dans divers types d’administrations, ou encore dans les petits commerces. L’introduction générale explicite cette posture qui souhaite faire porter le regard au plus près des pratiques : « Il s’agit de saisir et de comprendre ce que font les gens au travail, par eux-mêmes et entre eux » (p. 8). Mais la démarche est avant tout méthodologique et réflexive. Comment acquérir un tel type de regard empiriste ? La réponse est bien sûr plurielle, et découle de l’expérience personnelle de l’enquêteur, de sa socialisation scientifique et intellectuelle, et aussi de la manière dont il entre sur un terrain. Afin de faire l’unité de l’ouvrage, ses directeurs ont orienté cette réflexivité en questionnant les chercheurs (rassemblés au départ pour un colloque tenu à Aix-en-Provence en 2006) sur l’étude conjuguée du passé et du présent des pratiques. Que nous disent des expériences de travail les regards posés sur la grande aiguille de l’horloge ? Et, quand celle-ci a fini par avancer, comment « jouer des temporalités » pour rendre compte avec justesse des expériences tant passées que présentes ? Les dix-sept contributions proposent, chacune à leur façon, une « combinaison des approches » entre méthodes historiques et ethnographiques à laquelle renvoie le sous-titre du livre.
Les terrains avant la théorie
Il n’est ainsi pas courant que la teneur d’un ouvrage rassemblant une sélection de textes issus d’un colloque offre autant de cohérence, de rigueur et de perspectives de recherches qu’Observer le travail. Indice de ce désir de rendre compte d’une démarche collective, le soin apporté au travail éditorial (les trois parties qui organisent le livre sont encadrées d’une introduction et d’une conclusion générales). À cela s’ajoute en outre un choix d’organisation original. Plutôt que de proposer une conceptualisation, même inachevée, de cette « combinaison d’approches » entre méthodes et entre disciplines, l’ouvrage plonge dès sa première partie le lecteur dans une série d’enquêtes empiriques : d’emblée est ainsi donné à voir le travail du chercheur, lui aussi mis « en situation ». Ce choix tient d’une volonté de rassembler différentes expériences d’allée et venue, au sein d’une même enquête, entre recherches sur le passé et le présent des pratiques, et non d’une « prétention programmatique » (p. 19). Il est le signe d’une posture globale qui propose plutôt des ouvertures qu’un bilan ; c’est par la multiplication des expériences et des résultats partiels de recherches que l’ouvrage doit emporter l’adhésion, et non par la démonstration univoque.
Les six premiers textes relatent ainsi des enquêtes de terrain récentes, menées seul ou en collectif, qui ont de différentes manières articulé plusieurs méthodes afin de mieux comprendre l’évolution d’une activité professionnelle sur un temps plus ou moins long. Au nom d’une enquête collective pluridisciplinaire où « l’interpénétration des matériaux » participe à « la construction et aux redéfinitions successives des problématiques » (p. 46), Françoise de Barros et Claire Zalc analysent, à l’aide d’archives et d’entretiens, l’évolution des structures d’emplois salariés dans une petite entreprise familiale de confection au cours de trente ans d’après-guerre. Le type d’activités salariées évolue avec « la substitution d’un type de vente (à domicile) par un autre (en magasin) » (p. 57). L’étude de l’évolution des statuts salariés permet donc d’en percevoir une autre, celle des formes de transactions marchandes. Sur la même période, Alexis Spire a étudié l’administration de l’immigration, enquête historique qu’il met ici en regard de celle, ethnographique, menée en 2003 dans un service préfectoral chargé d’octroyer les autorisations de séjours. Apparaissent alors « les différents sens que recouvrent [les] pratiques bureaucratiques », qui sont tout autant « le produit de routines et de normes sédimentées » que le « résultat de situations d’interactions largement déterminées par la position sociale des agents qui les mettent en œuvre » (p. 75). Marie Cartier et Jean-Noël Retière se penchent sur deux configurations historiques (1880-1914 et la seconde moitié du XXe siècle) afin, à l’aide d’outils spécifiques à chaque période (presse, archives administratives et syndicales pour la première, entretiens pour la seconde), de réfléchir à la permanence de la question de la sexualité au travail dans les manufactures des Tabacs. Irréductible au « droit de cuissage », cette réalité mal connue découle de conditions d’emploi et d’organisation du travail spécifiques.
À partir du dépouillement des « fiches de santé » des tableaux du musée du Louvre rénovés entre 1949 et 2000, Léonie Hénaut analyse quant à elle l’évolution de l’activité des restaurateurs. Mise en perspective avec les cinq générations de restaurateurs distinguées par ailleurs (générations connaissant chacune un mode de recrutement spécifique), cette évolution correspond à « la substitution d’un profil professionnel à un autre » (p. 102). Mais c’est l’observation in situ et les entretiens menés auprès des agents du Service de restauration qui lui permettent de comprendre que la « montée en qualification » des restaurateurs au cours de la période va de pair avec la « perte de contrôle » de leur activité professionnelle.
À l’inverse, l’ethnographe a besoin de réaliser une investigation historienne lorsque les interactions conflictuelles qu’il observe sont pour partie le produit de processus dissonants. Loin de se cantonner à une simple contextualisation des observations récoltées au présent, il faut alors faire entrer l’histoire au cœur de l’analyse. C’est ce que à quoi est conduit Pierre Fournier lorsque, salarié saisonnier dans l’industrie nucléaire, il est confronté à une « situation d’incident » lors d’une intervention d’équipe en zone radioactive. L’hétérogénéité des âges des membres de l’équipe, au cœur du conflit, renvoie aux grandes vagues de recrutement de l’établissement : « L’analyse localisée montre que les populations successives qui traversent l’usine et la ville sont […] modelées en générations sur la base d’expériences communes » (p. 122).
On le voit, par défiance à l’égard des grands modèles théoriques d’analyse du travail et de son évolution (apogée puis déclin du taylorisme, exploitation versus autonomie, contrainte ou consentement, etc.), une place centrale est donnée dans l’ouvrage aux démarches inductives aptes à « faire émerger de nouveaux questionnements » (introduction, p. 11), démarches ouvertes aux surprises que le chercheur peut rencontrer dans l’observation participante comme dans un carton d’archives, mais aussi à des matériaux a priori peu attrayants pour le regard des sciences sociales, ou en tout cas rarement considérés. Dans le premier chapitre, Cédric Lomba montre tout l’intérêt qu’il peut y avoir à analyser les documents produits dans la « pratique ordinaire » du travail lorsqu’une enquête ethnographique permet d’en observer la confection et les usages. Un tableau de bord financier présenté par un directeur de grande entreprise à ses cadres, des rapports quotidiens de production dans un laminoir : le croisement des sources et des méthodes permet de révéler, « avant que les papiers ne rentrent dans les cartons », ce que ces documents qui accompagnent le processus de production signifient de rapports de force, de changement d’organisation, de requalification de l’activité des travailleurs, de compromis entre groupes professionnels d’une même entreprise, etc.
Parcours de recherche et déplacements des frontières disciplinaires
Si la richesse de la première partie d’Observer le travail peut parfois laisser croire que la combinaison des méthodes est un réflexe partagé dans l’espace académique contemporain, les deux autres temps de l’ouvrage montrent chacun qu’il n’en est rien. Ainsi la deuxième partie, « Des combinaisons issues de l’expérience », propose différents retours sur des parcours de recherche qui donnent à voir que ce sont bien souvent les biographies individuelles et les autodidaxies intellectuelles qui ont amené certains chercheurs à adopter des manières de rechercher qui ne sont pas celles de leur discipline d’origine.
Ouvriers établis – par choix politique d’un travail manuel pour l’un, au sein d’une organisation révolutionnaire pour l’autre – dans les années 1970, Christian Chevandier et Nicolas Hatzfeld témoignent de la manière dont ces expériences singulières ont ensuite orienté leurs travaux respectifs d’historiens. Dans le « choix » de leurs objets bien sûr, mais surtout dans leurs manières de les traiter. Pour Christian Chevandier, il s’agit autant de se familiariser personnellement, en amont de la recherche, avec les conditions de la pratique du métier enquêté, que d’éviter, en aval, « la mise à distance des profanes par une écriture hermétique et inutilement jargonnante » (p. 228). En retournant travailler comme ouvrier sur une chaîne de montage automobile, cette fois en tant qu’observateur participant, Nicolas Hatzfeld est devenu « historien ethnographe ». Il n’est alors pas si simple d’appréhender l’objet, tant « la mémoire s’allie aux préjugés pour brouiller les pistes » (p. 138). Mais un tel va-et-vient entre histoire et ethnographie le renforce dans sa conviction d’un besoin de recherches situées.
L’expérience en tant que telle n’incline cependant pas seule à chercher à combiner les méthodes. Il peut s’y ajouter le besoin de sans cesse retravailler un fort ancrage théorique, comme l’expose Michael Burawoy (contribution quelque peu décevante, la narration de « l’odyssée d’un ethnographe marxiste » se contentant trop d’un plaidoyer pour « l’étude de cas élargie », largement développée ailleurs). Plus largement, ce sont tant les lectures croisées et la curiosité intellectuelle que la conscience des limites du champ qu’une méthode est à même de couvrir qui nourrissent l’enquête combinatoire, en poussant à emprunter temporairement le savoir-faire d’une discipline voisine. Ainsi des sociologues Jean Peneff et Florence Weber qui témoignent avoir utilisé les apports comme les manques de l’histoire sur tel ou tel objet dans leur parcours de recherche, quitte à élargir leurs investigations à un temps bien antérieur à l’« ici et maintenant » de l’ethnographe. Ainsi de l’historien Alf Lüdtke, profondément influencé par la lecture du récit d’expédition de l’étudiant en théologie Paul Göhre en terre ouvrière à la fin du XIXe siècle. Une telle enquête sociale le conduit à lire assidûment les travaux rendant compte d’observations participantes, et à mettre le doigt sur la « mort sociale » qu’éprouve tout ethnographe lorsque « ses » enquêtés lui résistent, et qu’il est obligé de redéfinir son objet à leur contact. En retour, l’auteur qui a développé la notion d’Eigensinn interroge le travail de reconstitution de l’historien, voué à l’impasse si le chercheur ne cherche à « rendre étranger » ses enquêtés par une réflexivité systématisée, seule à même « d’identifier l’abîme entre “eux” et “nous” » (p. 197).
Ethnographie et histoire : cadres et contraintes des emprunts
La troisième partie de l’ouvrage s’organise autour d’une « mise en perspective » des « formules de recherche combinant l’ethnographie et l’histoire » (p. 231). Les contributeurs s’éloignent de la stricte question de l’objet travail pour se concentrer sur les moments et conditions de possibilité de croisements des méthodes. L’étude de Philippe Masson et Marc Suteau refroidit tout d’abord les ardeurs : le recensement des articles publiés dans les douze principales revues françaises d’ethnologie, d’histoire et de sociologie entre 1990 et 2005 montre que seul 2 % de l’ensemble des textes relève de démarches combinant histoire et ethnographie. L’investissement nécessaire à de telles investigations plurielles (apprentissage de nouvelles techniques d’enquête, présence longue sur un terrain) est tel qu’il est bien souvent le fait de jeunes chercheurs publiant des articles issus de leur thèse. Qui plus est, le croisement des méthodes serait réservé à une élite : normaliens, agrégés, diplômés de l’IEP. Et la démarche est encore plus rare chez les historiens qu’elle ne l’est chez les sociologues et les anthropologues. En définitive donc, « l’étanchéité reste la norme » (p. 246). Si certaines considérations des auteurs nous paraissent tomber trop facilement dans la polémique [1], et si cette enquête riche d’enseignements mériterait d’être prolongée en utilisant d’autres sources (ouvrages, parcours intellectuels de chercheurs publiant dans des revues ressortant de différentes disciplines), l’article a le mérite de faire ressortir le poids des ordres disciplinaire, institutionnel et biographique qui contraignent le développement de la démarche.
Les contributions suivantes mettent le doigt sur les conceptions différenciées et instables des disciplines et des méthodes, et donc sur les contraintes qui encadrent le dialogue. Ruth Horowitz et Lynne Haney définissent, au-delà de la seule revisite, différentes manières de faire de l’ethnographie historique dans la sociologie américaine, qui découlent de différentes conceptions de l’histoire : « Pour certains, l’histoire est quelque chose de fixe et de fini, tandis que pour d’autres, elle est fluide et en devenir » (p. 264). Pour la sociologie française, Jean-Michel Chapoulie montre notamment qu’autour de 1970 « la connaissance historique n’est pas d’une grande utilité » (p. 270). Soit parce que la discipline était alors en quête de phénomènes « nouveaux » (conduisant à simplifier et rigidifier le passé), soit parce qu’elle visait à mettre en évidence des « structures » stables. L’analyse offre une base à une histoire sociale du progressif virage empirique qui s’est opéré depuis chez les sociologues, notamment du fait de bouleversements institutionnels. Dans la contribution suivante, Catherine Omnès part elle aussi de ces années 1970 et du tournant que connaît alors l’histoire sociale française pour lire l’emprise croissante de la « tentation ethnographique » chez les historiens, qui rend aujourd’hui possible le recours à des sources biographiques par exemple. Finalement, le lecteur perçoit bien que si, pour les sociologues, l’appréhension de l’histoire est plurielle et mouvante, la compréhension de l’ethnographie par les historiens l’est également. Il s’agit d’une méthode pour Nicolas Hatzfeld (l’observation participante), mais d’une démarche globale pour Catherine Omnès, « qui suppose l’implication du chercheur dans le travail de terrain et l’analyse d’un matériau rassemblé par l’observation et l’écoute » (p. 281), tandis que d’après Jean Péneff il en existe un « usage naturel en histoire », qui correspond à un « état d’esprit » : « l’observation historique (Bloch), l’histoire compréhensive (Prost), la description de la quotidienneté (Veyne) » (p. 169).
Le dialogue n’est donc pas simple. Mais dialogue il y a aujourd’hui. Comme le rappelle Séverin Muller dans le dernier chapitre, ce n’est pas la première fois qu’il trouve un contexte favorable à son expression, du projet fondateur des Annales à ces années 1970 où anthropologues et historiens ont usé d’emprunts réciproques. Ne pas s’en tenir au constat nécessite de débusquer le « rapport idéologique au terrain ». Déceler ce qu’il y a de spécifique à la période contemporaine nécessite par ailleurs d’objectiver, individuellement et collectivement, « nos héritages et nos formations », qui « sont les mieux à même d’éclairer les intentions d’associer ethnographie et histoire » (p. 309).
Un précurseur à revisiter : « Bourdieu anthropologue »
Dès lors, si l’on s’en tient à une définition minimale de ce qui réunit ici ethnographie et histoire – à savoir un empirisme qui conduit à enquêter « de plain-pied » [2] tout en mobilisant une réflexivité dans la recherche –, apparaît en fin de compte un corpus de référence et des moments privilégiés de dépassement des ordres disciplinaires et des effets d’école. Yves Cohen invite en conclusion à prolonger cette esquisse d’une histoire sociale du (re)développement de l’empirisme en sciences sociales. L’une des manières de le faire serait de questionner l’anthropologie, discipline voisine mais pas représentée dans l’ouvrage puisque les anthropologues du travail n’avaient au départ pas répondu à l’appel à communication du colloque. À cet égard, la faiblesse du recours aux travaux du « Bourdieu anthropologue » étonne. Ils ne sont en effet évoqués qu’à la marge par Jean-Michel Chapoulie, et ne sont mobilisés qu’indirectement par un auteur, Alexis Spire, dans une contribution forgée autour des développements du Sens pratique. Or les usages de l’histoire par le Bourdieu ethnographe des sociétés kabyles et béarnaises mériteraient d’être considérés pour ce qu’ils sont : une première tentative pratique, dans un espace scientifique français d’après-guerre marqué par le poids de la philosophie, des frontières disciplinaires et des théories globalisantes (marxistes et structuralistes principalement), d’un travail de sciences sociales qui ne se limite pas à la réalisation d’observations directes contextualisées par le recours à des références historiennes. Dans son article sur le « célibat et la condition paysanne » publié en 1962 par Études rurales, Pierre Bourdieu interrogeait ainsi l’antériorité du célibat paysan, dont rend compte la fameuse scène du bal des célibataires. À partir de reconstitutions démographiques, il donnait au phénomène une profondeur temporelle qui permettait d’en mieux cerner les spécificités au moment où il lui était donné de l’observer. Une piste parmi d’autres afin de prolonger l’étude du passé et du présent du travail des sciences sociales, à laquelle contribue de manière très stimulante Observer le travail.
Nicolas Renahy, « Observer le travail : les terrains avant la théorie »,
La Vie des idées
, 25 novembre 2008.
ISSN : 2105-3030.
URL : https://laviedesidees.fr/Observer-le-travail-les-terrains
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[1] Les tentatives de formalisation de la démarche ethnographique constitueraient par exemple « de vagues étendards qui ne sont utiles que dans le jeu des luttes institutionnelles et de pouvoir académique » (p. 238). Les enseignants utilisant ces « étendards » dans leurs cours seraient-ils incapables de positionner leurs auteurs ? La légitimité académique grandissante de l’ethnographie et d’une histoire empiriste (dont témoigne la publication d’Observer le travail) ne doit-elle rien à ces formalisations – qui ne sont bien sûr, comme tout savoir scientifique, que partielles et situées ?
[2] Comme le rappelle Nicolas Hatzfeld dans sa contribution (p. 139), la formule est de Marc Bloch et vise à définir la relation aux sources.