Le champ du contemporain n’a pas toujours eu une légitimité évidente pour une discipline historique soucieuse de distance et d’objectivité. Henry Rousso retrace les étapes qui ont mené à la définition de cette branche de l’histoire.
Le champ du contemporain n’a pas toujours eu une légitimité évidente pour une discipline historique soucieuse de distance et d’objectivité. Henry Rousso retrace les étapes qui ont mené à la définition de cette branche de l’histoire.
L’histoire du temps présent, aujourd’hui un champ d’études à part entière, n’est devenue que progressivement et tardivement légitime au sein des études historiques. Son émergence au XXe siècle, en France comme en Europe, coïncide avec une importance nouvelle accordée aux questions de mémoire et le patrimoine dans l’espace public et scientifique après la deuxième guerre mondiale. C’est l’histoire de cette émergence et de cette légitimation progressive que retrace Henry Rousso dans La Dernière Catastrophe. Son objectif est de situer dans le temps l’apparition de certaines des caractéristiques essentielles d’une histoire consacrée au contemporain, comme le regard distant sur le passé récent ou la perspective d’une histoire inachevée et nécessairement provisoire.
Pour composer une histoire du temps présent, il faut retracer l’histoire longue des évolutions de l’historiographie européenne, que l’auteur décrit comme une suite de moments d’expérience collective où l’urgence des événements conduit l’historien à se confronter aux interrogations de son époque, ce qui l’empêche de se situer à distance du passé ou d’instaurer un quelconque délai de réserve. Multipliant les points de comparaison historiques et internationaux, H. Rousso, auteur de l’expression « le passé qui ne passe pas [1] » — qui désignait à l’origine les répercussions durables du souvenir de l’occupation allemande dans la conscience historique française — contribue ainsi à élargir la réflexion actuelle sur le difficile rapport de l’époque contemporaine à son passé récent. En proposant une recontextualisation de ces notions de contemporanéité et d’histoire du temps présent, La Dernière Catastrophe s’inscrit à la suite des réflexions formulées dans les années 1980 par Pierre Nora sur l’« ère de la commémoration », puis plus récemment par François Hartog sur le « présentisme » caractérisant le régime d’historicité actuel [2].
Ni traité d’épistémologie, ni essai normatif sur la manière d’écrire l’histoire, le livre d’Henry Rousso propose un parcours d’histoire intellectuelle à travers les générations d’historiens, principalement françaises, qui ont fait évoluer la discipline historique et les cadres de son enseignement au cours du XIXe puis du XXe siècle. Le livre prend également par moments les allures d’un manifeste, plaidant pour une conception non tragique de l’histoire du temps présent : si l’histoire du présent commence toujours avec la « dernière catastrophe » en date, selon la formule de Hermann Heimpel [3] reprise par le titre, l’enquête de H. Rousso cherche à mettre en perspective, en comparant les différentes réponses possibles face à un passé catastrophique, une certaine tendance catastrophiste ou traumatique de l’histoire du temps présent liée à sa focalisation (encore aujourd’hui) sur les conséquences de la deuxième guerre mondiale.
À partir de quand peut-on parler d’historiens du contemporain ? Avant d’entrer pleinement dans les XIXe et XXe siècles, où il situe l’émergence d’une véritable histoire du temps présent au sens actuel, Rousso retrace quatre grandes étapes de conceptualisation du contemporain. Il remonte d’abord au « temps présent antique », la période grecque et romaine qui voit naître les premiers grands récits historiques, alors que l’histoire du présent est la seule possible : Hérodote, puis Thucydide inventent la fiction d’une « histoire en direct », la contemporanéité étant ici inhérente au geste historique, puisque l’expérience directe de l’historien joue un rôle dans sa compréhension de l’histoire, et que l’histoire est considérée comme regard et comme action sur les vivants, et non comme étude, souvenir ou dette envers les morts. Pour l’« éternel présent médiéval », en revanche, caractérisé par une « vaste indifférence au temps » (M. Bloch), et une « négation de l’histoire » (J. Le Goff), la notion de contemporanéité a peu de pertinence, la représentation du passé étant entièrement orientée vers le présent, et destinée à guider l’action des vivants. La révolution scientifique des XVIe et XVIIe siècles, et le passage, décrit par K. Pomian, d’une connaissance immédiate à une connaissance médiate, voit à la fois l’émergence de nouvelles méthodes d’observation scientifique fondées sur des instruments de mesure, et un changement dans les voies d’accès à la connaissance de l’histoire. Enfin, c’est au moment de la révolution française que se situe véritablement la naissance de l’histoire contemporaine moderne, à un moment où le concept même d’histoire change de sens, et où l’on observe une dissociation radicale de l’espace d’expérience et l’horizon d’attente, du passé et du futur (théorisée par R. Koselleck).
L’acte principal de cette histoire longue du contemporain se joue aux XIXe et XXe siècles, période que l’on peut structurer par une opposition entre ce qui se joue à la fin du XIXe siècle, au moment de la mise en place en France et en Allemagne des canons de la discipline historique et de l’enseignement du passé, et ce qui se joue au XXe siècle, particulièrement dans les années 1970 : tandis que l’histoire du temps présent a fait d’abord l’objet d’un certain rejet la fin du siècle précédent, elle est vue à la fin du XXe comme une innovation bienvenue. Parmi les raisons d’un tel rejet, il y a d’abord des effets de distinction : une frontière à tracer entre ce qui relève du scientifique et ce qui relève du littéraire, une division du travail à trouver également avec la sociologie, discipline émergente qui considère le temps comme une construction sociale.
En effet, cherchant à faire émerger une histoire scientifique distincte de l’histoire classique rendue caduque par la révolution française, le XIXe a été réticent envers l’histoire contemporaine, objectant que l’absence de recul, la vivacité des passions, l’inachèvement des processus observés rendait un tel projet périlleux. C’est à ce moment que se met en place un nouveau cadre cognitif pour les études historiques, dans lequel l’historien assume sa position anachronique, cherchant à se détacher de sa propre contemporanéité pour se placer dans la perspective du passé (c’est le principe de l’empathie historique adopté par l’historiographie allemande). De nouvelles générations d’historiens émergent, incarnées par W. von Humboldt, J. G. Droysen, L. Ranke, en Allemagne, par C.-V. Langlois, C. Seignobos, E. Lavisse pour la France de la Troisième République : historiens d’une nouvelle espèce pour qui la rhétorique ou l’éloquence ne suffisent plus, qui font un travail systématique sur des corpus d’archives, dénoncent la trop grande proximité entre histoire et littérature, inventent le principe du regard distant, et excluent l’histoire contemporaine du champ de l’histoire. Rousso rejoint ici les thèses de Pierre Nora : c’est au moment où la notion de contemporanéité commence à s’enraciner dans l’univers mental du XIXe que la discipline historique en voie de professionnalisation décide de séparer l’histoire contemporaine du reste de l’histoire [4].
Avec la Grande Guerre la notion de contemporanéité change de sens, et la simultanéité des expériences de la guerre vécues à travers le continent donne une nouvelle épaisseur à la notion d’histoire contemporaine. Dès lors que le passé est vécu sous un aspect traumatique, le rôle de l’historien se modifie : c’est le temps présent qui commande, la nécessité de produire des récits sur ce qui vient de se clore, et le besoin de donner sens aux événements afin de sortir du traumatisme. D’une histoire attachée à l’objectivité on passe ainsi à une histoire au service des passions du présent, rejetant explicitement l’idée de recul qui dominait dans l’école historique. En même temps qu’une nouvelle conscience historique populaire, la Grande Guerre fait surgir à la fois la figure de l’historien du contemporain et celle du témoin, et l’idée d’une posture subjective de l’écrivain, autrefois hérétique, se voit réhabilitée en Europe comme en Amérique du Nord. Cette redéfinition du rôle de l’historien fut incarnée en Grande-Bretagne par R. Seton-Watson, qui rédigeait dès 1928 un « Plaidoyer pour l’histoire contemporaine », et en France par Marc Bloch, dont l’Apologie pour l’histoire faisait de la connaissance du présent une ressource pour comprendre le passé [5].
La Grande Guerre vit donc se développer une forme d’historicité déracinée qui, sous le poids de l’histoire proche et de l’importance nouvelle de la notion de contemporanéité, rompait avec la vision de l’histoire fondée au XIXe siècle sur l’idée d’un progrès continu et cumulatif. Le lien fort entre politique, mémoire et histoire, l’urgence de comprendre le temps présent apparus en 1918 se perçoivent de manière plus nette encore après 1945. Développant la comparaison entre les deux conflits mondiaux, Rousso décrit une histoire du temps présent de nouveau mobilisée pour répondre aux effets du traumatisme subi, cette fois à la condition de jeter un regard distant sur des événements pourtant proches dans le temps.
La période voit l’apparition de problèmes nouveaux, liés en partie au degré inédit de violence par laquelle la deuxième guerre mondiale a été marquée : la question de savoir si l’historien doit adopter une posture empathique ou distante, les écarts méthodologiques séparant l’histoire des victimes et celle des bourreaux, l’émergence d’une écriture judiciaire de l’histoire, le risque d’une polarisation sur sa dimension catastrophique. D’où une instabilité nouvelle au cœur de la discipline historique, qui ne se définit plus seulement comme processus de compréhension mais aussi de confrontation avec le passé, dont la maîtrise a perdu de son évidence. Lucien Febvre évoque dans ses Cahiers d’histoire de la guerre une histoire qui s’inscrit dans le « provisoire [6] », provisoire que l’on peut voir, avec le principe du regard distant, comme l’un des fondements épistémologiques de l’histoire du temps présent.
La création d’instituts et de comités d’histoire — tel que le Comité International des Sciences Historiques - amorce à partir de 1945 une véritable institutionnalisation de l’histoire du temps présent, qui se développe un peu partout dans le monde occidental dans les années 1960 et 1970, souvent sous l’impulsion de l’État plutôt que du monde universitaire. Le terme de Zeitgeschichte prend ainsi une signification particulière avec la création en 1945 de l’Institutfür Zeitgeschichte destiné à prendre en charge l’histoire du national-socialisme ; en France, un Comité International d’Histoire de la Deuxième Guerre Mondiale est créé sur ce modèle en 1967.
L’histoire contemporaine de l’Allemagne devient là un cas emblématique de l’histoire générale du XXe siècle, comme un point de passage obligé historiens du temps présent. L’évolution de l’histoire contemporaine dépend alors du fort développement de l’historiographie allemande après 1945 (ainsi que de l’apport des intellectuels allemands réfugiés aux États-Unis dans les années 1930 et 1940) : l’ampleur du soutien apporté par les intellectuels au régime nazi est un objet de controverse, et la question de la culpabilité (Schuldfrage) occupe l’ensemble de la profession historique jusque dans les années 1980. Moins véhément que l’historien allemand Sebastian Conrad, qui dénonce cet effet d’institutionnalisation comme relevant d’une « stratégie immunitaire [7] » car elle détache l’histoire du nazisme du reste de l’histoire allemande, Rousso élargit néanmoins le constat de ce dernier en commentant une tendance commune à l’ensemble des instances historiques européennes à isoler cette période et accentuer avec le temps du caractère d’exceptionnalité de l’événement.
En France, des initiatives singulières comme le Comité International d’Histoire de la Deuxième Guerre Mondiale diffèrent de ce qui se fait au sein de l’université au sens large où les développements concernent peu l’histoire du temps présent : dans les années 1950 et 60, l’historiographie moderne et médiévale développe de nouveaux paradigmes, la longue durée, l’histoire immobile, l’histoire des mentalités, tandis que l’historiographie du temps présent semble rester prisonnière de sujets plus traditionnels, les guerres, les révolutions ou le fascisme, et de paradigmes désuets, en premier lieu celui de l’événement.
Le développement du paradigme de la « longue durée » par Fernand Braudel énoncé en 1958 joue ici le rôle d’un obstacle, comme au XIXe siècle le succès de l’école méthodique avait barré déjà le développement d’une historiographie du contemporain. Comme Seignobos avant lui, Braudel refuse d’accepter le caractère incertain et inachevé de l’histoire du temps présent, rejetant l’événement comme « écume de l’histoire » — tout en admettant combien ce refus du temps des événements était lié au besoin de se mettre à l’abri d’une histoire trop proche. Il retourne ainsi à la thèse d’une distance nécessaire, avec cette différence cependant qu’il ne s’agit pas de comprendre a posteriori un événement refroidi, mais de mieux observer, grâce à la perspective longue, les structures profondes des sociétés : le temps écoulé n’est pas un handicap mais le privilège de l’historien, selon Braudel, qui barre ainsi momentanément la route au développement de l’histoire contemporaine, tout en ouvrant cependant une autre voie de conceptualisation de la distance entre passé et présent [8].
En dehors de l’université, les années 1970 sont marquées par l’émergence d’un autre rapport au passé, devenu l’objet d’un investissement culturel massif de la part d’une nouvelle catégorie intellectuelle, sociale et culturelle. Décrivant l’apparition d’une demande sociale d’histoire dans l’espace public des sociétés contemporaines bien antérieure à 1989, Rousso déplace ainsi les bornes du présentisme décrit par François Hartog (qui faisait commencer ce régime d’historicité particulier avec la chute du mur de Berlin et la fin des utopies). Il arrive en même temps au terme de son histoire longue du contemporain, en montrant comment l’histoire contemporaine, d’abord quasi absente de ce contexte, finit par s’affirmer grâce à la mise en place d’une nouvelle configuration historiographique autour d’objets tels que la mémoire, l’événement [9], et les médias (comme sources et comme objets) ; puis se concrétiser enfin par la fondation en 1979 de l’Institut d’Histoire du Temps Présent (dirigé d’abord par François Bédarida puis par l’auteur lui-même de 1994 à 2005).
Nécessité d’un regard distancié sur l’histoire récente, rôle nouveau de l’acteur et du témoin, conscience d’une histoire inachevée : le détour par une histoire longue du contemporain permet de repérer quelques traits permanents de l’histoire du temps présent. En lien avec un nouveau rapport au passé davantage marqué par une obligation politique et morale, nourri de la multiplication des récits d’anciens combattants, de la collecte d’une masse sans précédent de témoignages et de documents, des premières interprétations judiciaires d’une histoire à peine terminée, la nouvelle configuration historiographique entraîne un changement dans la définition de la contemporanéité.
Ce contemporain-là, le nôtre, fait preuve d’un longévité relativement inédite : en effet, l’intérêt pour l’histoire du temps présent ne décline pas au fur et à mesure qu’on s’éloigne de la seconde guerre mondiale, au contraire le souvenir de la dernière catastrophe débouche sur une préoccupation croissante pour son histoire spécifique, dont la surface institutionnelle, éditoriale, médiatique ne cesse d’augmenter. Une telle extension dans le temps n’est pas sans poser problème. Tout d’abord, par rapport à l’expérience de masse partagée qui a pu caractériser la première guerre mondiale, il apparaît a posteriori que la seconde a vu une relative « désynchronisation » des temps vécus, entre le front de l’Est et le front de l’Ouest, entre l’expérience des combattants et l’expérience des déportés ; loin d’être transmise de façon identique entre les générations successives de l’après-guerre, l’histoire de la période se complique de plus de temporalités très diverses, par exemple en ce qui concerne la prise en compte de la Shoah, qui n’occupe pas du tout la même place dans la conscience collective des années 1950 ou dans celle des années 1990. Ensuite, des dispositifs inédits comme les grands procès collectifs ou des notions comme l’imprescriptibilité, qui accentuent encore la contemporanéité du passé avec le présent en réduisent la distance qui les sépare, peuvent tendre à pérenniser un rapport traumatique au passé.
Enfin, ce contemporain n’est pas seulement français ou européen, mais également mondial. Au moment où l’Europe entreprenait à grande échelle une nouvelle vague de réparation judiciaire, morale et financière des crimes nazis, des questions semblables surgissaient ailleurs dans le monde, que ce soit en Afrique du Sud, en Amérique Latine, ou en ex-Yougoslavie : le traitement de questions telles que l’amnistie, l’usage des archives, le débat entre partisans de la mémoire ou de l’oubli, la mise en place des commissions de vérité et de réconciliation sont marqués par l’exemple du traitement de l’histoire de la deuxième guerre mondiale. Parallèlement, une circulation des concepts et des notions à travers l’espace international de la recherche historique témoigne de ces évolutions : au Royaume-Uni, en Amérique du Nord, aux États-Unis comme au Canada, on assiste au développement d’une jeune génération de chercheurs travaillant sur la contemporary history, l’histoire populaire, la public history, l’histoire appliquée, et à un nouvel intérêt pour le concept de conscience historique qui se substitue pour partie à la notion de mémoire collective ; des mondes francophones et germanophones, la notion d’histoire du temps présent se diffuse également vers l’Amérique Latin, et notamment le Brésil où l’on voit apparaître les notions d’historia actual,historia vivida,pasado vivo.
La persistance, dans l’espace de compréhension du contemporain, d’une « dernière catastrophe », change ainsi non seulement la manière d’écrire l’histoire contemporaine mais aussi le rapport du présent au passé. Reprenant dans le domaine de l’histoire une interrogation sur le contemporain qui a traversé durant la dernière décennie la littérature, la philosophie, et l’histoire de l’art, l’ouvrage d’Henry Rousso retrace avec clarté l’histoire des études sur le temps présent, précisant le sens, du point de vue de la discipline historique, de certaines questions récurrentes comme l’objectivité, la distance, l’inachèvement, ou leurs contraires, l’écriture subjective, la proximité avec le temps de l’événement, la clôture. Si le champ du contemporain n’a pas toujours eu une légitimité évidente pour une discipline soucieuse de distance et d’objectivité, il apparaît ici non seulement comme un objet d’étude à part entière, mais aussi comme un champ central pour la compréhension de l’époque.
par , le 5 avril 2013
Lucie Campos, « Le contemporain à travers les âges », La Vie des idées , 5 avril 2013. ISSN : 2105-3030. URL : https://laviedesidees.fr/Le-contemporain-a-travers-les-ages
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[1] Eric Conan et Henry Rousso, Vichy, un passé qui ne passe pas, Paris, Fayard, « Pour une histoire du XXe siècle », 1994.
[2] François Hartog, Régimes d’historicité. Présentisme et expérience du temps, Paris, Seuil, « La Librairie du XXIe siècle », 2003 ; Pierre Nora, Lieux de mémoire, tome I, La République, Paris, Gallimard, « Bibliothèque illustrée des histoires », 1984.
[3] Hermann Heimpel, directeur du Max Planck Institut dans les années 1950, a été l’un des premiers historiens à se consacrer à la question de la culpabilité allemande (Vergangenheitsbewältigung).
[4] Pierre Nora, « Présent », in Jacques Le Goff, Roger Chartier et Jacques Revel (dir.), La Nouvelle Histoire, Paris, Retz, 1978.
[5] Robert William Seton-Watson, « A Plea for the Study of Contemporary History », conférence prononcée à l’Université de Londres le 13 décembre 1928 ; Marc Bloch, Apologie pour l’histoire ou Métier d’historien, Paris, Armand Colin, 1997.
[6] Lucien Febvre, Cahiers d’Histoire de la Guerre, n°1, janvier 1949, p. 1-3.
[7] Sebastian Conrad, The Quest for the Lost Nation, Writing History in Germany and Japan in the American Century, Berkeley, University of California Press, 2010.
[8] Fernand Braudel, « La longue durée », Annales, n°4, oct-dec 1958.
[9] Voir Pierre Nora, « L’événement monstre », Communications n° 18, 1972 ; repris et remanié sous le titre « Le retour de l’événement » dans Pierre Nora et Jacques Le Goff (dir.), Faire de l’histoire, t. 1, Paris, Gallimard, 1974, p. 210-227.