Une exposition au Centre Pompidou, la réédition enrichie d’une monographie : l’oeuvre de l’inclassable Chris Ware est à l’honneur, qui fragmente le temps sur ses planches nourries de références à l’histoire de la bande dessinée.
Comment étudier le marketing ? L’approche de Thibault Le Texier, centrée sur la genèse et la diffusion de la rationalité marketing, est confrontée à d’autres regards portés par les sciences sociales sur cet objet.
Évitant tous les écueils, le photographe Maxence Rifflet présente, sous forme d’un livre et d’une exposition, un travail mené pendant de longues années dans sept prisons françaises, en compagnie des détenus.
Alors que le spectre de la catastrophe nucléaire refait surface, une historienne chevronnée entend renouveler notre regard sur la catastrophe de Tchernobyl, autour du déni qu’elle a suscité de toutes parts.
Au Mexique, la guerre contre le narcotrafic a fait près de 300 000 morts et 100 000 disparus entre 2006 et 2021. À contre-courant des récits romancés sur le trafic de drogues et ses barons, Adèle Blazquez dépeint les conditions de vie dans une commune rurale en proie à la violence armée.
L’éthique d’Aristote relève bien d’une forme de naturalisme, mais il s’agit selon Pierre-Marie Morel d’un naturalisme problématique, dans lequel la nature conserve une part d’opacité et se révèle irréductible à tout déterminisme biologique.
Le sommeil profond est équivoque : on l’interprète soit comme une forme de méditation, soit comme une sorte d’abandon lascif. M. Seretti s’est penché sur ses représentations dans l’art de la Renaissance et ce qu’elles en disent.
“Moi aussi, je suis la vérité”, “la vérité rend libre”, tels sont les deux mensonges que doit concéder toute résistance. Dans son roman écrit contre Mein Kampf, inédit jusqu’en 1992 et tout juste traduit en français, Anders met en scène les conditions limites de la lutte et enseigne sa complexité.
Emilio Albamonte et Matias Maiello remettent la discussion stratégique au coeur du marxisme, en retraçant les principaux débats stratégiques ayant animé la gauche révolutionnaire au XXe siècle.
230 ans après leur parution, sont enfin traduites en français les Heures matinales de Mendelssohn, qui fut à la fois le premier philosophe juif allemand et le dernier des métaphysiciens classiques : un autre aspect des Lumières allemandes.
Combinant l’esthétique, la psychanalyse, la sémiologie, la philosophie, la stylistique et les théories cinématographiques, N. Mauffrey aborde l’oeuvre d’Agnès Varda sous l’angle de la “cinécriture”, procédant par collages.
Alors que les représentations simplistes de l’Afrique dans les relations internationales se perpétuent, un ouvrage synthétise les principales discussions sur la place du continent dans l’espace mondial d’hier à aujourd’hui.
Les Méditations métaphysiques de Descartes constitueraient-elles le secret qui permet de comprendre la pensée de Sartre ? Telle est la thèse audacieuse de C. Riquier, mais peut-elle s’étendre à l’ensemble de son œuvre ?
Le discours peut induire en erreur aussi bien que convaincre du vrai. L’ouvrage salutaire de Clément Viktorovitch rappelle les règles fondamentales de la rhétorique, avec ses pièges et ses ressources.
Éduquer l’enfant en respectant ses intérêts spontanés, telle est la proposition des pédagogies alternatives. Soumettant ces promesses à la critique sociologique, Ghislain Leroy montre qu’elles ne sont pas nécessairement émancipatrices et peuvent contribuer à reproduire les inégalités sociales.
Durement éprouvé par la pandémie de covid, le tourisme est aussi contraint par les exigences environnementales. De leur côté, les réseaux sociaux modifient nos pratiques, jusqu’à l’instagramisation des lieux et des paysages. Et si, au tourisme, il fallait préférer les voyages ?
Les puissances économiques aux États-Unis mettent l’État au service de leurs intérêts. Comment s’y opposer ? La constitution peut-elle jouer un rôle dans la lutte contre ces tendances oligarchiques ? Oui, mais à condition d’en retrouver l’inspiration première.
L’expansion spatiale, dont beaucoup s’enivrent sans recul critique, est-elle vraiment souhaitable ? D. Deudney soutient qu’elle crée de nouvelles menaces bien plutôt qu’elle n’y répond, en en mesurant les réalités discursives, géopolitiques et économiques.
Les ouvriers de la logistique occupent une place croissante dans le monde ouvrier. Un enquête ethnographique, illustrée par des photographies, compare les situations de ces ouvriers d’un nouveau type, entre service et industrie, en Allemagne et en France.
Dans une étude savante et néanmoins accessible, Pierre Pellegrin soutient qu’Aristote est le véritable fondateur de la biologie, contrairement à ce qu’une perception caricaturale de son finalisme a longtemps donné à penser.
Deux cents ans après sa naissance en Occident au XIXe siècle, le capitalisme est devenu une culture au sens large, un mode de vie et une idéologie. Il traverse toutes les sphères de la société, le monde du travail et de la politique. Il s’insinue aussi dès l’enfance, dans l’éducation et la famille.
Quand d’autres s’évertuent à concevoir une classe écologique comme nouveau moteur de l’histoire, ou à faire alliance avec les non-humains pour en arrêter le cours, le philosophe Aurélien Berlan propose une voie complémentaire d’émancipation : l’indépendance par la terre.
La médecine légale permet de produire une documentation administrative mobilisée dans les décisions de justice. L’ethnographie de la morgue en Inde montre que l’éthique scientifique s’inscrit également dans des contraintes sociales et professionnelles qui façonnent l’expertise.
La canicule est un phénomène météorologique intense, mais aussi une catastrophe sociale et urbaine. C’est ce que révèle l’été 1995 à Chicago : l’environnement local et l’absence de politique publique conséquente furent pour beaucoup dans le lourd bilan.
Fort de ses recherches sur la corruption et la criminalité en col blanc des classes dominantes, Pierre Lascoumes nous plonge dans les mécanismes institutionnels des fraudes de ceux qui détiennent le pouvoir politique et économique en France.
À quoi tient la longévité du pouvoir marocain ? À sa capacité à adapter sa double logique, impériale et nationale, aux réalités de l’âge néolibéral, argumentent Béatrice Hibou et Mohamed Tozy dans une enquête au long cours sur l’imaginaire de l’État au Maroc.
Face à la pandémie Covid-19, autorités politiques et bancaires ont semblé s’affranchir des préoccupations budgétaires. Mais maintenant que les contraintes liées à la pandémie se relâchent, celles de la dette vont revenir sur le devant de la scène.
On ne naît pas complotiste, mais on choisit de le devenir. La thèse défendue par S. Dieguez et S. Delouvée est forte, à rebours des interprétations très répandues qui voient dans le conspirationnisme un effet de l’ignorance ou de la crédulité. Cette recension est suivie d’une réponse des deux auteurs.
L’Europe est une réalité politique et économique, mais c’est aussi une idée, à la fois défendue et dénigrée depuis très longtemps. Faire l’histoire des ambiguïtés qu’elle recèle est aujourd’hui particulièrement indispensable.
Dans une vaste fresque, Ian Tyrrell retrace l’histoire de l’idée de l’exceptionnalisme américain depuis 1630 jusqu’à la présidence de Donald Trump. Il montre comment cet idéal puritain s’est transformé progressivement pour devenir à partir des années 1980 une idéologie d’État.
Ce qu’il faut retenir de l’utopie, selon Ricœur, c’est la puissance à la fois constitutive et critique du réel, en dénonçant toute fuite hors de celui-ci. Cette critique demeure d’actualité dans un monde où le réel s’approche des dystopies les plus cruelles.
Alors que toutes les conditions semblent réunies en France pour en faire un pays néolibéral comme un autre, il ne s’est pas autant implanté qu’ailleurs. Kevin Brookes avance la thèse d’un « coût idéologique trop élevé » pour expliquer la singularité de la trajectoire française.
Comment l’histoire du commerce a-t-elle façonné nos habitudes de consommation ? Quelles furent les stratégies des petits et grands magasins pour attirer les consommateurs et conquérir des marchés ? Deux ouvrages font le point sur ces questions importantes de l’histoire économique et sociale.
Les trajectoires de forte mobilité sociale sont souvent lues à l’aune des dynamiques de classe, sans que soit posée la question de leur dimension raciale. L’ouvrage de Shirin Shahrokni souligne le rôle central des stigmates raciaux dans l’expérience de la réussite.
Qu’ont en commun le trille, l’arabesque, la métaphore ? L’ornement est-il une simple décoration accidentelle, ou manifestation essentielle du rapport qu’entretient l’esprit avec l’ordre du monde ?
En étudiant des aspects méconnus de l’histoire de la pensée française du XXe siècle et des auteurs sensibles à la diversité des modes de connaissance, Frédéric Fruteau de Laclos rédige un manifeste pour l’empirisme et un appel à lutter contre l’ethnocentrisme.
Les institutions et les procédures de la démocratie aboutissent-elles à davantage de justice sociale que les régimes autoritaires ou qu’un hypothétique gouvernement des experts ? Elles le peuvent, suggère un philosophe, en vertu de l’impartialité qu’elles favorisent entre les citoyens.
À partir d’une enquête sur l’expérience sociale des individus situés au dessus de la norme pondérale de trois pays européens, Solenn Caroff explore les logiques de la stigmatisation fondée sur le poids.
Des mégalopoles immenses où les individus se perdent, des systèmes froids où les personnages sont de simples rouages, des métiers dans lesquels les hommes s’épuisent : Michael Mann pose un regard acéré et mélancolique sur le monde contemporain.
Le sociologue A. Mathieu-Fritz analyse le développement de la télémédecine, mise en lumière par la pandémie. Il étudie les évolutions des pratiques des professionnels de santé, du « colloque singulier » avec le patient, les délégations entre les métiers.